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Solidarité Guyane : Solidarité-Guyane tente d' empêcher la création imminente d'un parc national aux effets criminels à l'encontre des Indiens Wayana et Emerillon (Teko) du sud de la Guyane.
Lettre ouverte au Président de la République
Association Solidarité Guyane
à
Monsieur Jacques Chirac
Président de la République Française
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris
Objet : Parc National de Guyane
Monsieur le Président de la République,
Nous venons par la présente vous
manifester notre incompréhension devant votre décision de surseoir aux
recommandations de la Commission d’Enquête Publique sur la création du
Parc National de Guyane. Leurs conclusions indiquaient clairement la
nécessité d’intégrer les zones de vie des populations amérindiennes du
Haut-Maroni dans le cœur de Parc, restituant en cela la volonté
clairement et librement exprimée des peuples premiers Wayana et
Emérillon.
Votre décision, d’une part de réfuter l’expression citoyenne de
l’enquête publique est un déni de démocratie, à moins que vous ne
considériez ces populations comme des sous-citoyens, d’autre part de ne
pas répondre à leur demande de protection, au travers de leur
proposition de tracé de Parc, est un refus d’assistance à personnes en
danger pour les raisons qui suivent.
Nous avons effectué en septembre dernier de nouvelles analyses mercure
dans cette région et avons relevé un taux de pollution très au-dessus
des seuils de l’OMS et jusqu’à 5 fois les seuils de l’EFSA (European
Food Safety Authority). Il est avéré que cette pollution (pour ne pas
dire empoisonnement) est consécutive aux activités d’orpaillage
pratiquées de manière illégale dans cette région. Or les limites de
Parc telles que vous les imposez rendront ces activités légales qui se
multiplieront et accentueront la pollution mercurielle.
Dans le même temps nous avons été témoins d’incidents entre les
orpailleurs et les amérindiens. Ces derniers, devant l’incapacité des
autorités d’assurer leur protection, ont érigé des barrages sur le
fleuve pour préserver leur espace vital. Tôt ou tard il y aura un
accident, voire mort d’homme, et nous vous en tiendrons directement
responsable comme vous serez responsable de toutes les conséquences
sanitaires de l’accroissement de la pollution mercure de leurs zones de
vie.
Nous n’osons pas croire que vous allez
sacrifier sur l’autel d’une échéance de mandat présidentiel les
populations autochtones de Guyane.
Nous n’osons pas croire que votre dernier acte envers les domiens se fera contre la volonté de la population guyanaise.
Nous n’osons pas croire que vous allez contribuer à la destruction d’un espace naturel appartenant au patrimoine mondial.
Un dernier espoir nous laisse penser que vous saurez être en accord
avec vos propos tenus devant la communauté internationale sur les
peuples premiers et l’environnement.
Dans le cas contraire votre mandat présidentiel serait entaché à jamais.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, notre plus haute considération.
Solidarité Guyane
http://www.solidarite-guyane.org/
PS : Cette lettre sera publiée
"Notre
maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée,
surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de
l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au
Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité
sont en péril et nous en sommes tous responsables"
© Jacques Chirac – Sommet mondial de Johannesburg – 02 septembre 2002
à 23:05