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J'écris la rage au ventre un mois avant les présidentielles. Où sont
les français ? Qui sont-ils ces habitants aux yeux glauques et aux
habitudes robotisées ? Dans la crainte sous-jacente de voir leur petit
monde s'écrouler à la première fatalité, prête à surgir, mais il faut
savoir… Savoir que travailler et payer ses impôts, ça n'est rien !
Il faut acheter, foncer, embrasser les crédits, et en faire, en faire
toujours plus c'est si facile… Il faut aussi faire des enfants, mais au
moins deux parce qu'un seul ne mange pas, à moins que les parents ne
divorcent… il ne faut pas gagner « trop » d'argent, ne pas dépasser un
certain seuil, non, puisque qu'en perçant tous les plafonds le français
n'a droit à rien. Il faut avant tout mener sa petite vie tranquille et
prier le ciel que n'intervienne pas la maladie.
La maladie parlons-en, un arrêt maladie parce qu'en travaillant on ne
se met pas à l'écart de ce fléau. Alors, on cueille au passage un
cancer, et puis pour l'autre on grappille des séquelles opératoires,
voilà pour un couple. Le résultat est le suivant, l'arrêt maladie ! On
vous propose tant de solutions que votre tête chancelle, mais vous
faites tout, les démarches, les courbettes, les attentes, la dignité
peu à peu reprend sa liberté au mépris des aides que vous demandez vous
qui ne travaillez plus. Alors, vous écrivez à la Présidence, et là on
vous affirme qu'il y a des solutions.
C'est vrai, vous êtes convoqué de nouveau à ces mêmes rendez-vous et
des solutions au lointain apparaissent. La caisse d'allocations
familiales reçoit votre dossier et après quinze jours de réflexion
renvoie une feuille blanche avec un numéro d'allocataire signalant que
vos ressources sont trop élevées. Aucune signature, juste en bas de
page, « Votre caisse d'allocations familiales. » Puis vous ripostez par
un mail, en état d'urgence, vous recevez un mail de » votre
technicien-conseil » qui vous écrit : « je ne peut que vous confirmer »
[sic] L'ANPE vous demande un CV par mail, vous l'envoyez, vous recevez
le même jour à savoir le 26 mars un message répondeur « en congeé du
05.03.07 au 12.03.07 inclus"[sic] Vous comptez alors sur d'autres
organismes, une prévoyance par exemple, mais quelle administration ou
organisation a donc la promptitude lorsqu'elle -même, n'est pas
demandeuse. L'assistance sociale, sympathique, diplomate, vous propose
des solutions tant que c'en est désespérant. « Avez-vous des dettes » ?
« Des crédits » ? Non, nous n'avons jamais vécu au-delà de nos moyens.
« Dommage, dans votre cas ils auraient été pris en cause et auraient
été payés » Et puis la phrase magique, « vous vivez dans un appartement
trop élevé pour vos ressources actuelles, vous ne pourrez pas payer
votre loyer, mais… vous n'avez pas droit non plus à un HLM vos
ressources demeurent trop élevées et puis il y a trois ans d'attente.
Vous n'avez plus non plus la ressource de déménager, le prix des
locations, la caution… Quelle est la solution, puisque nous sommes en
maladie, n'avons qu'une seule enfant, ne pouvons plus payer notre loyer
? Il n'y a rien ! Pour finir, je reçois il y a trois jours un courrier
de la CPAM m'informant de l'arrêt de mes indemnités journalières au
mois d'août puisque j'aurai atteint le seuil des trois ans de maladie.
Mais j'ai repris mon emploi pourtant plusieurs mois entretemps, ça ne
compte pas. On emprunte de l'argent aux proches, les banques ne prêtent
pas quand on n'a pas d'argent.
Sans argent les prélèvements sont refusés et pour quatre erreurs de la
CPAM qui bloque les versements les frais bancaires sont énormes, mais
là non plus on ne dit rien. Il me faut donc passer par la médecine du
travail en vue d'une inaptitude à mon poste de travail, attendre quinze
jours que mon employeur réfléchisse à une place éventuelle pour
remplacer la précédente, puis la médecine du travail, détermine durant
quinze jours si la réponse de mon employeur est correcte. Après quoi
mon employeur à un mois pour me verser mes indemnités de licenciement,
ainsi que celle de mon ancienneté, et durant ce temps là RIEN !
Ainsi, je me pose la question suivante. Nous ne sommes certainement pas
les seuls à être dans ce cas, et pourtant rien ne bouge, ces français
qui ont la larme à l'œil lorsqu'ils regardent une émission de télé
réalité, ces français endormis qui s'agitent pour le football, ces
français alanguis devant une belle histoire d'amour où donc ont ils mis
leurs valeurs, leur sens de responsabilité, leur honneur ! Ces français
qui ne parlent même plus français, et qui pratiquent la politique de
l'autruche, parce qu'après tout, qu'est ce qu'on peut faire ?
Dans ces conditions, oui abrégeons, le vocabulaire, abrégeons les
prises de conscience, oublions qu'il n'y a pas que dans les pays
voisins qu'il y a des choses énormes, et puis en vedette Les Enfants de
Don Quichotte en décembre n'en parlons plus non plus, sans doute
sont-ils tous relogés puisqu'ils ne sont plus sous les feux de
l'actualité. La rage au ventre, mais rien d'autre, qu'un pays qui
s'éteindra si son propre peuple ne réagit pas, un pays qui devient si
profondément désespérant qu'il annihilera tous ces français qui ont cru
en leur pays et arborait leur fierté au sourire de leur visage, un pays
si triste et si endetté que jamais rien ne pourra plus l'en sortir, et
si le fait d'avoir douze candidats aux présidentielles doit donner un
brin d'espoir à tous les français, si ces hommes et ces femmes qui
s'abritent sous les discours empâtés de tous ces candidats veulent y
croire qu'ils prennent conscience dès maintenant que, la France a
besoin de citoyens solidaires, courageux, qui osent s'exprimer pour le
bien de leur pays, qui ne renient pas leur propre langue pour adopter
celles de nos adolescents et qu'ils doivent dès maintenant défendre
leurs droits, leurs vies, leur pays, contre l'état d'hypnose qui saisit
la France et la laissera inerte.
Sandrine Féraud
Commentaires :
libertad |
Sandrine soulève par son courrier la situation scandaleuse dans la quelle se retrouvent souvent les salariés après une longue maladie qui les rend inaptes à leur emploi.
En effet pour être déclaré inapte à son emploi ( sauf en cas de danger grave et imminent ) il faut passer deux visites médicales à 15 jours d'intervalle ( laps de temps durant lequel l'employeur est censé chercher un poste de reclassement ). Il y a tout de même un moyen de réduire ce délai, c'est de demander à la médecine du travail une visite de préreprise 15 jours avant la fin de l'arrêt de travail. Ainsi le délai de 15 jours a lieu pendant qu'on perçoit encore les indemnités de sécu ( ce qui évite de ne rien avoir ) et le médécin peut alors déclarer l'inaptitude le jour de la reprise ( s'il n'y a pas de reclassement ). L'employeur après la visite déclarant définitivement inapte le salarié a un délai d'un mois maximum pour le licencier. C'est un délai maximum mais pas minimum, c'est à l'employeur de mettre en route la procédure sans tarder, car le salarié n'est pas payé durant ce temps ( sauf à se mettre en congé payé avec l'accord de l'employeur quand il en reste, ce qui n'est pas toujours le cas après une longue maladie ), si l'employeur tarde volontairement à engager la procédure, il y aurait moyen de l'attaquer aux prud'hommes. Une fois licencié ( indemnité légale ou de la convention collective, c'est la plus favorable qui doit être prise ) reste la question du préavis qui crée de nombreux problèmes car il y a un vide juridique. En effet la loi ne dit pas qu'il n'y a pas de préavis ( sauf en cas d'accident du travail ) en cas d'inaptitude suite à maladie non professionnelle mais comme le salarié est inapte à son poste il ne peut pas travailler. L'employeur ne le paie donc pas. Certains employeurs prennent prétexte de ce vide juridique pour remettre l'attestation ASSEDIC à la fin du pseudo-préavis ( souvent deux mois ) et cela crée des problèmes pour toucher le chômage. Mais heureusement l'ASSEDIC semble accepter aujourd'hui de prendre en charge ces salariés à partir du jour où ils ont eu leur lettre de licenciement et sans avoir l'attestation, il suffit de présenter sa lettre de licencienement ( c'est tout de même à vérifier auprès de chaque ASSEDIC car je ne suis pas certain que c'est une politique nationale ) Répondre à ce commentaire
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Anonyme 15-04-07
à 20:41 |
Re:C'est vrai que c'est rageant ces situations. Comme tant d'autres. Des règles tellement fixes qu'un cancer ne semble même plus être un danger grave et imminent. Des plafonds qui vous excluent de toute aide pour des enfants ou pour payer un loyer. J'ai toujours trouvé hallucinant que les CAF prennent en compte les ressources de l'année d'avant pour calculer certaines de leurs prestations. Et pendant ce temps là on offre desdizaines de milliards d'euros aux employeurs à titre d'exhonération des charges sociales.
Je n'ai pas de solutions à proposer à Sandrine. Je ne peux pas non plus lui être d'une aide financière. Je vais communiquer sa lettre à des amis qui ont des blogs. Répondre à ce commentaire
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Vladimiryapadchef 15-04-07
à 23:05 |
Par delà les aspects soulignés par Libertad et les difficultés exprimées par Sandrine, il est des aspects de cette lettre ouverte qui me dérangent un peu/beaucoup. Les "Où sont
les français ?" , les "ces
français (...) où donc ont ils mis
leurs valeurs, leur sens de responsabilité, leur honneur !", les "Ces français
qui ne parlent même plus français", les "un pays qui devient si
profondément désespérant qu'il annihilera tous ces français qui ont cru
en leur pays et arborait leur fierté au sourire de leur visage,", les "un pays
si triste et si endetté que jamais rien ne pourra plus l'en sortir,", les "la France a
besoin de citoyens (...) qui osent s'exprimer pour le
bien de leur pays, qui ne renient pas leur propre langue pour adopter
celles de nos adolescents", les "français qui doivent défendre leur pays" sont des thèmes qui m'inquiètent beaucoup dans cette tentative médiatique d'une personne désespérée.
Je comprend d'ailleurs mal qu'aucun politicien n'ait encore voulu récupérer ce drame familial. Il y a tant d'autres choses dans cette lettre qui est matière à exploiter de manière démagogique ou identitaire. Gageons que cette tentative médiatique portera ses fruits... Et que Sandrine saura ne pas cèder à toutes les sirènes électorales qui pourraient en découler. Car malgré tout ce qu'on en dira ailleurs, l'avenir d'un pays ne passe pas dans le choix d'un président, et la solidarité n'est pas de supplier le bon vouloir du prince. Tous mes encouragements de guérison pour ces personne du moins. Répondre à ce commentaire
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Anonyme 28-04-07
à 14:32 |
Re:Bonjour, Je souhaitais vous remercier de vos conseils, de vos commentaires, en effet j'ai besoin des deux. je suis entrain de mettre en place un blog qui sera tenu au jour le jour par un ami. Je pense partir le 7 mai pour entamer une grève de la faim à Paris. Suite à l'inertie du gouvernement et ma situation étant loin d'aller vers une amélioration, je n'ai d'autres choix que de tenter au moins celui ci. Je me suis permise de reproduire vos commentaires sur le blog, ainsi que l'adresse du site, où je reviendrai c'est certains, d'autres combats sont à mener, je ne fais pas de nombrilisme et j'ai toujours été dans le courant qui me porte aujourd'hui comme hier. Informer, et transmettre à défaut de résoudre..(sourires) et mille mercis. Sandrine Répondre à ce commentaire
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à 16:08