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Souvent isolées, rongées par des maladies douloureuses et invalidantes, les victimes de l’amiante ont décidé de se regrouper. L’ABEVA – Association belge des victimes de l’amiante – vient ainsi de voir le jour. Elle se veut un centre de conseil qui va aiguiller le patient vers le service approprié: médecin généraliste ou pneumologue pour les aspects médicaux, cabinets d’avocats pour les actions en justice. L’association sera aussi un lieu d’échange d’expériences vécues et de solidarité.
"Nous voulons demeurer une petite structure indépendante, mais également jouer un rôle d’aiguillon vis-à-vis de l’Etat et de l’industrie, explique l’un de ses fondateurs, le Dr Vandenbroucke. Nous voulons obtenir, pour toutes les victimes, la réparation la plus complète possible des préjudices résultant d’une exposition à l’amiante. Dans la situation actuelle, seuls les salariés des entreprises qui cotisent au Fonds des maladies professionnelles (FMP) sont susceptibles d’être reconnus comme victimes. Les travailleurs indépendants, le personnel des sociétés qui ne cotisent pas au FMP (SNCB, la Poste, l’armée…), ne bénéficient d’aucune indemnisation ou réparation, tout comme de nombreuses victimes contaminées à la suite d’une exposition non-professionnelle: famille en contact avec le travailleur, personnes habitant dans le voisinage des usines ou victimes d’exposition passive dans des locaux pollués par l’amiante".
Etablir le lien entre la maladie et l’exposition à l’amiante est parfois difficile tant la période de latence des maladies peut être longue. De plus, dans le cas du mésothéliome, il n’existe pas de dose-seuil à partir de laquelle l’exposition à l’amiante est dangereuse. "Il n’est pas nécessaire d’avoir travaillé longtemps dans une société où il y a de l’amiante pour développer un mésothéliome, déclare le Dr Vandenbroucke. Un seul intérim peut suffire." Difficile, dans ce cas, de faire valoir ses droits à une réparation. C’est pourtant ce que tente de faire une famille qui a longtemps habité à Kapelle-op-den-Bos, à deux pas de l’usine Eternit. Jusqu’il y a peu, cette entreprise intégrait de l’amiante à ses produits. Le père, ingénieur, avait été prié par son employeur d’habiter dans un rayon de 10 kilomètres autour de l’usine. En 1987, il décède d’un mésothéliome. Douze ans plus tard, on diagnostique le même cancer chez son épouse, qui n’a jamais travaillé chez Eternit. Des plaques pleurales sont également décelées chez deux des cinq enfants. La maman, Françoise Jonckheere, dépose alors plainte contre Eternit, à qui elle réclame des dommages. Elle est toutefois décédée des suites de son mésothéliome en juillet dernier. Depuis, l’affaire est toujours en cours. Samuel Grumiau »