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le Courrier : "Le mouvement paysan et populaire, qui secoue la Colombie depuis le 19
août, a pris un nouveau tour jeudi. La journée de manifestation des
étudiants et d’autres secteurs en solidarité avec les travailleurs
ruraux a été massive mais également marquée, en fin d’après-midi à
Bogota, par de violents affrontements avec les brigades antiémeutes
ESMAD. Bilan: trois morts, quelque 200 civils blessés, et un couvre-feu
mis en place dans quatre secteurs de la capitale. Une aubaine pour le
gouvernement qui tente de discréditer le mouvement social?
Le matin même, le président Juan Manuel Santos avait déclaré: «Nous
traversons une tempête, mais nous allons nous en sortir.» Il lui avait
fallu onze jours de grèves et mobilisations nationales sans précédents,
ainsi que des «cacerolazos», c’est-à-dire des manifestations de milliers
de personnes frappant sur des casseroles dans la plupart des villes du
pays, dont la capitale Bogota, pour reconnaître qu’il y a bel et bien
une crise du secteur agraire et du monde rural.
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