Lu sur
Samizdat.net : "Récemment, une professeure a été agressée par un élève. A coups de couteau. Si ce n’était pour tuer, c’était au moins pour faire très mal. Nous ne pouvons laisser faire cela sans rien dire. Notre collègue a droit à réparation, elle a besoin de toute notre aide. On se souvient de la mort de deux inspecteurs du travail dans l’exercice de leurs fonctions, de celle d’infirmières en hôpital psychiatrique…
Ce n’est pas l’agresseur qui nous mettons en cause. C’est le fonctionnement de cette société, dominée par le capitalisme qui n’a aucun scrupule à détraquer les rapports humains pourvu que l’économie soit à sa botte. Tout ce que les gérants politiciens de ce capitalisme trouvent à répondre à chaque malaise généralisé, c’est d’augmenter la présence et l’effectif policiers ! Tout en diminuant les effectifs enseignants, pionants, soignants, sociaux. Tout en suppléant aux manques les plus flagrants par des contrats précaires.
Et en n’ayant nul besoin de l’hypothèse du futur des jeunes générations, de leur épanouissement ou de leur mal de vivre. Donc nous appelons au discernement : nous n’accepterions pas que le “jeune” en question soit victime à son tour des représailles judiciaires, pour l’exemple. C’est un “paumé", dépressif et suicidaire : c’était contre lui que son arme était destinée. Ce ne sont pas les dix à quinze ans de détention qui lui pendent au nez qui amélioreront son état. Ni qui effaceront la douleur et le traumatisme de notre collègue. Ce garçon a également besoin d’aide, pas de matons !
Nous nous opposons à toute tentative officielle d’imposer la permanence des flics dans chaque établissement scolaire : que les gouvernements, actuel ou futur, ne s’avisent pas, par ce prétexte ou un autre, d’y créer des “antennes de police". Nous serions contraints de faire valoir notre droit de retrait. On ne travaillera pas sous la surveillance menaçante d’uniformes en armes ! Nos élèves ne sont ni nos adversaires ni nos ennemis. Notre administration, souvent. Nos dirigeants politiques et patronaux, toujours.
Syndicat CNT de l’éduction 93
Bourse du travail, 63200 St denis