Lu sur
Survival : "Un géant pétrolier franco-britannique est en difficulté en Amazonie péruvienne, les Indiens ayant intenté une action légale pour stopper ses activités.
L'
AIDESEP, l’organisation nationale des
Indiens d'Amazonie péruvienne, a porté plainte devant la Cour
Constitutionnelle pour stopper un projet de prospection pétrolière dans
la concession, dite Lot 67, située au nord-ouest de l’Amazonie
péruvienne.
Ce projet est conduit par la mutinationale franco-britannique
Perenco qui s’est engagée à investir 2 milliards de dollars dans ce gisement géant. Mais l'
AIDESEP craint que les conséquences soient catastrophiques pour les
Indiens isolés vivant dans cette région.
La compagnie espagnole Repsol-
YPF, qui prospecte dans la même région, est également sous le coup de cette plainte.
Perenco a reçu l’autorisation de débuter ses opérations dans le Lot 67
treize jours à peine après qu’un violent conflit, décrit comme le ‘
Tiananmen amazonien’,
a été déclenché le 5 juin dernier à Bagua, au nord du Pérou, par
l’attaque des forces de police contre une manifestation indigène
pacifique, faisant plus de de trente morts parmi les policiers et les
civils.
La compagnie Perenco, dirigée par François Perrodo, l’une des plus
grandes fortunes de France, nie la présence d'Indiens isolés dans le
Lot 67. Un récent article d'investigation publié dans un quotidien
britannique a accusé un cabinet conseil contracté par Perenco d'avoir
dissimulé les preuves de leur existence.
Le projet de Perenco a suscité une explosion de colère parmi les
communautés indigènes du nord du Pérou. Des manifestations massives ont
été organisées et le rio Napo a été bloqué pendant plusieurs semaines
pour empêcher les bateaux de Perenco de pénétrer dans le Lot 67.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré
aujourd'hui : 'Le fait que les Indiens aient à recourir à la justice
pour être écoutés par Perenco et leur gouvernement ne peut qu'inspirer
de la honte. Suite à la tragédie de Bagua, les autorités avaient
pourtant promis de consulter les Indiens avant de mettre en œuvre ces
projets massifs, mais une fois de plus il agissent sans tenir compte de
la volonté des principaux intéressés."