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Cette croyance a corrompu aussi bien les républicains que les démocrates. Et si Barack Obama boit, comme il semble qu’il va le faire, l’elixir obscur de la guerre et du pouvoir impérialiste qui lui a été offert par l’état de sécurité nationale, il va accélérer la spirale descendante de l’impérialisme américain.
Obama et ceux qui l’entourent ont édopté la folie de la guerre contre le terrorisme. Ils peuvent vouloir accentuer cette guerre vers l’Afghanistan plutôt que vers l’Iraq, mais c’est une différence de stratégie, pas de politique. En restant en Iraq et en l’élargissant en Afghanistan, le poison va continuer à se propager en doses mortelles. Ces guerres d’occupations sont condamnées à l’échec. Nous n’en avons pas les moyens financièrement. L’éruption des expulsions immobilières, l’augmentation des pertes d’emplois, l’effondrement des banques et des services financiers industriels, la pauvreté qui déchire la classe ouvrière, nos infrastructures qui s’effondrent et les tueries d’Afghans désespérés lors de fêtes de mariages et d’Iraquiens par nos bombes à fragmentations sont étroitement liés. Ces évènements forment un cercle parfait. Les formes couteuses de donner la mort que nous répandons d’un côté de la planète nous poursuivent jusqu’à l’intérieur de nos maisons.
La guerre contre le terrorisme est une guerre absurde sans aucune tactique. Cela établit l’idée de guerre perpétuelle, ou ce que nous appelons maintenant une guerre générationelle.Elle n’a aucune fin visible. Il n’y a aucune façon de définir la victoire. C’est, en termes métaphysiques, une guerre contre le mal, et le mal, comme tout bon prêtre vous le dira, sera toujours en nous, avec nous. Les pires de maux, cependant, ne sont pas ceux qui sont à l’extérieur de nous. Les plus destructifs sont ceux qui sont à l’intérieur de nous. Ces maux cachés, souvent déguisés en vertues, sont relachés par notre orgueil, notre aveuglement et notre ignorance. La mascarade du mal présenté comme étant le bien est le mal dans sa forme la plus mortelle.
Le déclin de l’impérialisme américain a commencé bien avant la
faillite économique actuelle, bien avant les guerres en Afghanistan et
en Iraq. Ce déclin a commencé avant la première guerre du golfe ou
Ronald Reagan. Ce déclin a débuté quand nous sommes passés, selon
l’expression de l’historien Charles Maier, d’un empire de production à un empire de consommation.
À la fin de la guerre du Vietnam, quand les couts de la guerre a laminé
la grande société de lyndon johnson et que les productions domestiques
de pétrole ont commencé leur déclin constant de façon inexorable ; nous
avons alors vu notre pays se transformer en un pays essentiellement
producteur en un pays essentiellement consommateur. Nous avons alors
commencé à emprunter pour maintenir un style de vie que nous ne
pouvions plus nous permettre. Nous avons commencé à utiliser la
violence, plus particulièrement au Moyen Orient, pour nourrir notre
demande insatiable de pétrole à bas couts.
Pendant les années qui suivirent la deuxième guerre mondiale,
quand les Etats Unis représentaient un tiers des exportations mondiales
et la moitié de la production mondiale, cela a créé d’énormes
déséquilibres commerciaux, le travail délocalisé, de gigantesques
entreprises abandonnées à la rouille, des salaires gelés, des dettes
privées et publiques que la plupart d’entre nous ne peuvent pas
rembourser.
Mais la facture maintenant doit être réglée. Les plus dangereux ennemis de l’Amérique ce ne sont pas des radicaux islamistes, mais ceux qui promeuvent l’idéologie perverse de la sécurité nationale qui, comme Andrew Bacevich l’écrit, est notre "religion de substitution". Si nous continuons à croire que nous pouvons multiplier nos guerres et approfondir encore plus nos dettes pour maintenir un niveau de consommation non durable, nous dynamiterons nous mêmes les fondements mêmes de notre société.
De Chris Hedges