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Lu sur : Le monde « Des courriels appelant à la désobéissance civile, des graffitis représentant un grand "Z" noir sur fond jaune, puis de mystérieuses boîtes d'allumettes remplies de messages subversifs déposées aux arrêts de bus, enfin des milliers de "préservatifs révolutionnaires" frappés du "Z" ont inondé Harare, la capitale du Zimbabwe. Tous ces signes mènent vers Zvakwana ("assez", en dialecte shona), ce groupe clandestin de jeunes "passionnés, bénévoles et visionnaires" qui entendent défier le régime dictatorial de Robert Mugabe en ouvrant des brèches dans la chape de plomb posée par les autorités sur l'information. Privés comme l'ensemble de l'opposition d¹une tribune médiatique, ils ont dû faire appel à leur imagination pour faire passer le message. »
« Créer et pérenniser des signes visibles et facilement reconnaissables de la contestation comme ce "Z" stylisé appelé à couvrir les murs de la capitale, trouver des slogans courts et percutants comme ce "Get up, stand up" emprunté à Bob Marley, mais aussi dénicher des relais forts, tels ces condoms distribués dans un pays dont le quart de la population adulte est séropositive : c'est ainsi que les jeunes de Zvakwana tentent de sensibiliser leurs compatriotes à ce combat. Ces derniers sont désormais encouragés à prendre part aux actions d'affichage sauvage et de "barbouillage" des symboles du régime, mais aussi aux manifestations de "désobéissance civile" envisagées par l'organisation. Joignables uniquement par e-mail, les militants de Zvakwana utilisent leur site Internet, www.zvakwana.org, comme une vitrine d¹information et un point de ralliement pour les militants.
C'est ici que ces derniers peuvent venir s'abreuver de conseils et trouver des astuces en tout genre : "Comment se conduire face aux forces de police lors des manifs ? Comment résister aux gaz lacrymogènes ?" Dans un pays où les militants politiques d'opposition sont souvent arrêtés, voire torturés, les autorités n'ont pas pris à la légère cette agitation plutôt bon enfant. Une équipe spéciale d'enquêteurs du ministère de l'intérieur à été chargée de retrouver les traces de Zvakwana. Des policiers fouillent désormais des maisons de suspects à la recherche de pots de peinture jaune et de boîtes d'allumettes vides, utilisés par les jeunes militants lors de leurs actions subversives.
Tout cela n'est pas sans rappeler l'activité, sous d'autres latitudes, de groupes contestataires comme Otpor (Résistance) en Serbie et Khmara (Assez) en Géorgie, dont ces jeunes Zimbabwéens semblent fortement s'inspirer. Belgrade, Tbilissi et maintenant Harare ? Les militants de Zvakwana ne devraient pas perdre de vue que si leurs camarades serbes et géorgiens se targuent aujourd'hui d'avoir renversé Slobodan Milosevic et Edouard Chevardnadze, leurs "révolutions" plus ou moins pacifiques ont été rendues possibles par une série de facteurs extérieurs, notamment l'aide financière et logistique massive de fondations et gouvernements étrangers tout aussi intéressés par la chute du régime.
Alexandre Lévy »