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Alors, bien sûr, on s’indigne : quoi, un rappeur anti-keufs qui grimpe sur les genoux du ministre de l’Intérieur ? Comme si Gynéco faisait du rap, alors qu’il ne fait que de la télé. Les keufs sont le pendant logique de la caillasse qui lui remplit les poches. Peut-être que l’ex-Ministère Amer a la trouille que des lascars viennent lui piquer son blé, il veut une protection rapprochée, faut se mettre à sa place. Au fond, son choix est cohérent avec la devise de 50 Cent : « S’enrichir ou mourir. » Rappeurs ou pas, les « artistes » farcis d’euros ont besoin d’ordre pour protéger leur tirelire, d’où leur allégeance instinctive au caïd de la place Beauvau. Mais cette évidence n’est pas toujours bien comprise par le marketing. Dans ce ballet de postures et d’impostures qu’est le show-biz, jouer au rebelle charitable paie mieux que de s’avouer radin et réac. Prenez Renaud : après sa gaffe de 2002, lorsqu’il a confié que la seule bonne cause qu’il finançait encore était celle des orphelins de la police, le voilà qui se repositionne sur le créneau canaille : anti-facho, anti-Sarko et même, cerise sur le pompon, anti-bobo. C’est peut-être sincère, allez savoir, mais surtout ça rapporte. Dans un registre un peu moins auto-promotionnel, Joey Starr appellant les jeunes à se rendre aux urnes entretient, lui aussi, le grand cirque médiatique où l’« artiste engagé » porte un nez rouge et des chaussures de clowns. À rebours de ces pitreries, il y a des artistes qui s’engagent vraiment. Non pas en appellant à kiffer machin ou à voter trucmuche, mais en mettant leur savoir-faire au service de ceux qui en ont besoin. Comme La Rumeur, par exemple, qui anime des ateliers d’écriture dans les quartiers, loin des caméras, des gradins et des bien-pensants.
Auteur : Le bouledogue rouge.
Publié dans CQFD n°37, septembre 2006.