Les arrêtés anti-mendicité : un crime institutionnel parmi tant d'autres
Les décrets d'arrêtés anti-mendicité de nos gentilles autorités publiques sont à la mode
en ce moment : le dernier en date est sans doute celui de la mairie de Marseille,
du lundi 17 octobre, qui a déclaré la mendicité interdite dans une grande partie
du centre-ville. Ce qui suit celui pris par le préfecture de police de Paris
(pour les Champs-Elysées), du 14 septembre dernier. Ainsi que ceux
déjà en vigueur à Cannes, Nîmes, Perpignan, Nice, Montpellier, Chartres...
Non, les institutions publiques n'ont honte de rien. Aux côtés de la répression
policières, les rafles de Roms, les "reconduites à la frontières" massives
de notre ami Claude Guéant (pour reprendre ses termes), l'enfermement
(en prison, comme ailleurs)... la criminalisation de la pauvreté, dans laquelle
s'inscrit ces mesures contre la mendicité, fleure bon le fascisme d'état
(deux mots qui vont d'ailleurs très bien ensemble).
Non content d'être en grande partie responsable de la misère,
notamment par son soutien au capitalisme, l'état français culpabilise
les pauvres ("salauds d'pauvres !!") par une interdiction de mendier,
doublée parfois d'une belle punition, à savoir une "amende de première
classe" (c'est le nom authentique) de 38 euros, que se doivent
de payer les contrevenant-e-s... quel cynisme !
Un coup de poignard de plus pour des gens qui sont déjà bien
dans la merde... à quand l'extermination totale des pauvres dans
des camps ?
Tout ça me fait penser au titre d'un bouquin d'un président argentin
du XIX ème siècle : Domingo Sarmiento qui a écrit "Facundo,
Civilización y Barbarie" (Facundo, Civilisation et Barbarie),
et qui a notamment beaucoup participé à l'extermination
des Indiens du sud de l'Argentine, qui étaient pour lui les barbares,
opposé-e-s aux civilisé-e-s de la société occidentale).
Et je me dis, moi : civilisation ou barbarie ?
Oui, le pouvoir est maudit. La société de masse est une vaste saloperie.
Il est plus que temps d'apprendre à vivre sans autorité et de continuer
à lutter. Les initiatives ne manquent pas : information alternative,
squats (notamment des squats "politiques"), éco-villages (certains anarchistes comme à la Vieille Valette
dans les Cévennes), zones d'autonomie temporaire, groupes auto-gérés,
l'auto-construction (habitats alternatifs notamment), le naturisme,
l'amour libre, jouer de la musique dans la rue, les Systèmes d’Échanges Locaux (SEL),
la lutte contre les prisons, contre l'école, contre le salariat...
Ni domimant-e-s, ni dominé-e-s. Emancipons-nous et
refusons la soumission !
Contre un système essentiellement basé sur la compétition,
assumons la solidarité et la fraternité !
Salutations libertaires.
Pierre