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Les amis de la commune de Tarnac (appel à soutien)
Lu sur Athénéo du Puy de Dôme : Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lesquels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. Nous vous écrivons dans une perspective nettement plus joyeuse : ce que nous avons commencé à construire, depuis plusieurs années, sur le plateau de Millevaches.

Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. Notre idée n’a jamais été de nous y réfugier, mais au contraire de nous y regrouper pour y élaborer d’autres rapports sociaux, y rendre vivables d’autres rapports au monde que ceux qui dominent, et précisément dévastent le monde.
Lire la suite ici
Ecrit par CNT63, à 19:44 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  fabou89
14-12-10
à 02:08

Les faux-amis de la commune de Tarnac

Texte publié sur Indymedia Paris suite à la parution dans le JL d’un appel à souscription diffusé par les Éditions La Fabrique le 10 décembre.

Les faux-amis de la commune de Tarnac

[Tout ce qui est avancé ici, malgré de fortes ressemblances avec de simples vannes bêtes, gratuites et méchantes, est en fait tiré du texte dont nous parlons, d’interviews données au Figaro et au Journal du dimanche et autres interventions publiques comme sur La Chaîne Parlementaire.]

Il y a quelques jours, un site prétendument libertaire publiait un appel datant du 1er décembre et signé des «Des Amis de la Commune de Tarnac». On pourra le lire ici : http://juralibertaire.over-blog.com/article-les-amis-de-la-commune-de-tarnac-62731387.html


Nous sommes nombreux chaque jour à venir chercher quelques infos et de l’actualité sur le net a propos de la conflictualité sociale : récits de luttes, de grèves, d’occupations, émeutes dans les rues, les prisons et les centres de rétention, communiqués d’actions, ou bien de la théorie pour enrichir notre analyse. Chacun va y chercher ce dont il a besoin dans ses propres luttes, pour sa propre émancipation, conscients cependant qu’Internet n’est pas un outil neutre.

Seulement, tomber sur une infamie pareille relève de l’agression ; et nous n’en aurions pas fait des tonnes s’il s’agissait d’une publicité pour la fondation Abbé Pierre. Cet appel à souscription n’apporte rien à nos luttes et nos révoltes, il n’est qu’un appel à des pauvres qui luttent dans leur quotidien (les adresses mails et les sites choisis pour la diffusion de ce texte en témoignent), à mettre leur argent dans la retraite dorée de quelques radicaux résignés à tout bouleversement insurrectionnel effectif et retirés dans la cambrousse. Loin de nous l’idée de condamner celles et ceux qui ne tiennent pas le coup, qui perdent l’espoir et l’énergie d’en découdre physiquement avec ce monde, tant qu’ils ne viennent pas nous mendier quelques sous pour financer leurs vacances militantes qui pourraient au contraire servir au développement de luttes et d’outils pratiques et théoriques comme des brochures, des journaux, des revues, des bulletins, des lieux, des banderoles, des tracts, du matos etc. La question de l’argent est rarement abordée parmi nous… Mais oui, tout cela coûte cher, surtout lorsque très peu de gens produisent et que beaucoup en profitent. Et nous n’avons pas tous des «fonds de dotation» avec exonérations d’impôts, beaucoup d’entre nous ne payent généralement pas ou peu d’impôts.

D’abord, l’appel à souscription commence par une phrase qui a le don de nous mettre en colère : «Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lesquels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir.» Encore heureux que vous nous parliez pas de votre stratégie tous-les-moyens-sont-bons de défense, du cynisme qui caractérise vos apparitions médiatiques. Encore heureux que vous ne nous renvoyiez pas à la gueule votre sale attitude de balance, expliquant à M. le juge antiterroriste que plutôt que de vous arrêter, il aurait fallu explorer «la piste allemande» (menant à des arrestations et interrogatoires en Allemagne). À expliquer à la terre entière que vous n’êtes que de gentils intellectuels et philosophes de salon qui ne font que se questionner sur le monde au coin du feu, des pâquerettes dans les cheveux, clamant votre innocence de partout pendant que des camarades font le pari d’assumer ce qu’ils sont en rejetant le vocable et les catégories imaginaires de l’ennemi, ils croupissaient en même temps que vous au trou. Et nous passons sur votre front médiatique commun avec les députés, sénateurs, maires, magistrats, flics etc. pour racler les fonds de tiroir de la gauche et lui trouver une nouvelle cause républicaine et citoyenne en vos vils personnages. Il est si séduisant en effet, d’imaginer ce costaud à lunettes, en jean et pull-over rouge que l’État accuse d’être un dangereux terroriste, mais qui vous sert aujourd’hui un gâteau au chocolat, surtout que plus jeunes nous adorions Batman.

«Tous les moyens sont bons pour sortir nos amis de prison», entendait-on, dans ce cas-là vous n’aviez qu’à vous dénoncer ou dénoncer vos autres amis pour les actes reprochés.

«Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait.» Vous oubliez de préciser que si vous vous êtes installés à Tarnac, c’est aussi parce que Gerard Coupat, après avoir amassé sa petite fortune dans les laboratoires de mort de l’industrie pharmaceutique, vous a gracieusement offert une propriété et quelques entreprises. Mais Gérard est-il à sec maintenant ?

C’est donc à nous dorénavant de financer votre «bar-épicerie» et ses «repas ouvriers» à 12€ tels que vous les présentiez à vos amis du show business il y a quelques mois de cela. Mais nous savons que vous êtes des «athlètes de l’esprit», que vous trouverez bien une manière de faire avaler tout cela à quelques jeunes en manque de perspectives qui à d’autres époques auraient grossi les rangs d’un Woodstock ou des Krishnas.

«À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient repeupler le plateau.» Le projet est clair, monter une nouvelle colonie de peuplement sur le mode des communautés rurales post-soixante-huitardes, qui en effet, si on en tire un quelconque bilan, auront vraiment réussi à révolutionner ce monde.

Que les choses soient claires, si vous voulez assurer votre fuite de la guerre sociale (on évitera de classe avec vous) en trayant des vaches, grand bien vous fasse, mais ne venez pas mendier à ceux qui luttent et qui vivent dans la grande majorité des cas dans la précarité.

Braquez les éditions de la Fabrique, allez chercher l’argent où il se trouve, videz le portefeuille des bourgeois qui vous ont soutenu et chez qui votre récit émouvant de teletubbies poujadistes, de commerçants modèles, l’innocence même, persécutés par un pouvoir si injuste que votre petit business éco-humain menaçait de ses griffes de liberté. Et de grâce, en même temps que vous arrêterez de nous racketer (émotionnellement et financièrement), arrêtez d’embarquer avec vous tout ce qui se fait de jeune, naïf et sincère en lui faisant croire qu’il fera la révolution en produisant son propre placo-platre bio.

«Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction.» Nous prierons pour que d’autres circonstances émergent dans lesquelles l’État voudra bien financer votre petite colonie de vacances, mais peut-être que stratégiquement, faire de l’entrisme à Club Med pourrait vous permettre d’y monter un Club Med Tarnac réservé à la gauche de la gauche. Une stratégie qui permettrait donc de déclencher une insurrection sans avoir à passer par des moyens trop subversifs comme la pétition. Nul doute que votre maître à penser, Blanqui, s’il était encore vivant, viendrait traire des canards à vos côtés.

Ce que l’on peut admirer chez vous, c’est que vous ne faites pas les choses à moitié, avec vous un simple appel au soutien financier devient «une structure», «un fonds de dotation», qui va nous permettre (vraiment, merci) «de donner de l’argent et de déduire les deux tiers de leur don de leurs impôts», faites attention cependant à ne pas trop concurrencer Habitat & Humanisme sur le marché caritatif, qui elle aussi œuvre au pansement des plaies de ce monde et aux exonérations fiscales. «Elle a vocation à recueillir et redistribuer des fonds à des initiatives vivifiantes pour le plateau.» Car oui, nos régions ont du talent !

Camarades ! Si vous avez vraiment de l’argent à jeter, envoyez-le plutôt aux caisses de solidarité et aux initiatives locales que vous souhaitez voir vivre. Mais pour les réalistes, ceux qui veulent agir ici et maintenant pour l’insurrection qui vient, il vous suffira de remplir ce formulaire :
Répondre à ce commentaire

  Didier56
14-12-10
à 13:10

Re:

 
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  Didier56
14-12-10
à 13:11



Cette réaction a aussi paru sur http://nantes.indymedia.org/ et sans doute sur tout le réseau Indy.et a fait elle-même l'objet d'autres réactions, comme sur Paris et ailleurs.

Ce texte est discutable sur le fond, lamentable sur la forme. Que dire de plus ?

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