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Alexandre Jacob, l'honnête cambrioleur : "L’exclusion sociale et géographique du condamné aux travaux forcés
commence au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Se clôt aussi de
fait son existence métropolitaine. L’attente du départ vers la Guyane
devient alors l’activité principale du forçat à venir même si, avec le
temps, les perspectives d’un avenir heureux s’amenuisent. Le détenu doit
envisager son nouveau statut avec pragmatisme.
Escande est devenu Jacob et, à son tour, Jacob est devenu forçat,
écrit Alexandre Jacob à sa mère le 3 décembre 1905. Ce n’est pourtant
pas l’abattement qui caractérise la vie rétaise de l’honnête
cambrioleur, mis immédiatement à l’isolement. Bien au contraire, les
treize lettres écrites, depuis
l’établissement zoologique et
que vous allez pouvoir lire tout au long de ce premier semestre de 2013,
révèlent la formidable volonté d’un enfermé. Mais la lutte dans cet
univers si particulier ne se conduit pas de la même manière que dans la
vie libre. Elle suppose organisation et réseaux. C’est ce à quoi
s’attache Alexandre Jacob dans des lettres désormais de plus en plus
codées (voir article
la famille imaginaire de Barrabas). Le 20 août 1905, il franchit la porte du dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. Il porte le numéro d’écrou 4043.
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