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L'En Dehors


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Le Venezuela, aujourd’hui est à toutes les multinationales *

Lu sur A-Infos : "Je n’attendais rien de la Révolution Bolivarienne au Venezuela. Je ne suis pas venu ici les yeux brillants d’une espérance d’un autre monde possible au Venezuela. Je suis venu car mon métier d’enseignant-chercheur en France me donnait l’opportunité de passer un an à l’étranger, car après de courts séjours en Amérique du Sud, c’était pour moi l’occasion de vraiment découvrir ce continent, car d’un précédent passage au Venezuela, j’avais gardé des amiEs dans le milieu libertaire que je voulais revoir.

Je porte sur la Révolution Bolivarienne, sur le chavisme un regard
critique, enrichi au fil de rencontres, de lectures, d’un quotidien d’une
vie passée à la fac, dans des rencontres libertaires ou des concerts
punks. Quand je parcoure les articles ou les textes sur le Venezuela
publiés sur internet ou dans la presse, je ne retrouve pas grand-chose de
ce regard.
Je ne me sens pas l’âme d’un censeur politique, d’un tribun ferraillant
contre le pouvoir en place. Je ne suis pas le porte-voix officiel d’une
quelconque critique organisée du chavisme. Je suis ici pour témoigner,
dissèquer une réalité qui par bien des côtés me heurte dans mes pensées et
désirs d’autonomie, autonomie dont l’asymptote tirée adroitement serait la
liberté.


Chavez, militaire et caudillo

Le chavisme n’est pas un fait isolé dans l’histoire du Venezuela. Il
reprend dans la personne de Chavez les deux mythes fondateurs du Venezuela
moderne, l’armée et le métissage.

Le Venezuela comme partie de l’empire colonial espagnol s’est développé
par les plantations de cacao, de café, de tabac, de canne à sucre. De même
qu’au Brésil, la lutte pour l’indépendance du Venezuela a été avant tout
l’affrontement de la bourgeoisie locale des plantations contre le pouvoir
et l’administration espagnole. C’était aussi un affrontement entre la
bourgeoisie créole (« blanche ») et une armée pro-monarchiste de zambos
(métis de noir et d’indien), de mulatos (métis de noir et de blanc), de
noirs anciens esclaves, au service du pouvoir espagnol.
Bolivar le libérateur de la Grande Colombie (rassemblant le Venezuela, la
Colombie, Panama et l'Equateur) s’appuiera aussi sur une armée de métis.
Pourtant il s’en méfiera toujours, craignant leur prise du pouvoir. Car,
avec les guerres d’indépendance, les militaires sont devenus des acteurs
incontournables de la vie sociale vénézuelienne. Et, dans une société
fortement marquée par l’esclavage et la hierarchie raciale qui en découle,
l’armée est devenue, pour les métis, le lieu d’une ascension sociale
impensable jusqu’alors dans la société civile.
C’est de cette armée que Chavez sortira un beau jour de 1992 par un coup
d’Etat qui marquera les débuts du processus bolivarien.

Son origine militaire fait aussi de Chavez un héritier de la longue
tradition des caudillos latino-américains [1] - [2] - [3]. Il en a les
attributs, mêlant populisme et charisme messianique. C’est ainsi que
Chavez se revendique aussi bien de Bolivar, de Fidel Castro, de
Jésus-Christ que de la longue lignée des chefs militaires métis du
dix-neuvième siècle. C’est José Tomas Boves, à la tête de son armée, qui
lutte contre les propriétaires fonciers créoles, c’est José Antonio Paez,
qui s'autoproclame président du Venezuela en 1829 après avoir lutté pour
l’indépendance, c’est José Tadeo Monagas qui va s’appuyer sur les classes
populaires pour lutter contre la bourgeoisie et garder le pouvoir avant
que sa dictature ne tombre en 1864, c’est Antonio Guzman Blanco qui va
développer le culte de la personnalité, c’est le dictateur Juan Vicente
Gomez qui au vingtième siècle va faire du Venezuela une grande puissance
pétrolière, c’est Chavez qui va fonder son mouvement bolivarien
révolutionnaire en 1982 pour ne pas cesser de dénoncer la corruption des
gouvernements successifs et tenter par tous les moyens d’accéder au
pouvoir.

Car le chavisme est aussi le résultat de la grave crise politique, sociale
et économique qui secoue la démocratie vénézuélienne dans les années 80. A
la chute de la dictature en 1958, les trois grands partis vénézueliens
(dont l’Action Démocratique, sociale-démocrate, et la COPEI,
démocrate-chrétien) scellent un pacte d’entente par peur du retour des
militaires au pouvoir et de la propagation des guérillas communistes. Les
revenus pétroliers, tombés dans l’escarcelle étatique suite aux diverses
nationalisations, permettent aux gouvernements sucessifs de subventionner
les différents secteurs économiques. Les années 60 et 70 sont d’une rare
stabilité pour un pays d’Amérique du Sud. Mais le début des années 80 est
synonyme de baisse des exportations pétrolières et des cours (jusqu’à
moins 50%). Comme partout dans le monde, à une politique d’inspiration
keynesienne succède un libéralisme forcené entretenu par les injonctions
du FMI. Les prix s’envolent. En février 1989 éclate le Caracazo, émeutes
des quartiers pauvres qui descendent à Caracas pour piller les magasins
[4]. La répression est terrible avec l’intervention de l’armée et 3000
morts (de nombreux militaires impliqués dans ce massacre sont maintenant
proches de Chavez). La situation ne fait pourtant qu’empirer et la
pauvreté touche 40% de la population au début des années 90. Suite au coup
d’état de 1992, Chavez est emprisonné pour un an et devient de plus en
plus populaire parmi la population des barrios. En 1993, il créé le
Movimiento V República (MVR). En 1998, c’est le deuxième grand parti après
l’Action Démocratique. Chavez est élu président en décembre 1998. Le
processus révolutionnaire bolivarien devient processus de pouvoir. En
1999, une nouvelle constitution est adoptée fondant la 5ème République du
Venezuela. Diverses lois sont prises qui cristallisent l’opposition. En
avril 2002, aux manifestations succède un coup d’état mené par la
fédération des patrons. Encore une fois, l’armée va jouer un rôle de
premier plan car ce sont des généraux dissidents, pro-chavistes qui,
reprenant le pouvoir des garnisons, vont renverser en deux jours la junte
nouvellement créée. En 2003, une grève générale est menée par
l’opposition. Elle conduit à la tenue d’un référendum (pour ou contre la
poursuite du mandat présidentiel de Chavez). Chavez le gagne à l’été 2004
[5].

Ces évènements sont la marque du Chavisme. Fortement teinté de populisme,
le mouvement s’adresse d’abord aux classes populaires. Il leur parle de
dignité, de reprise en main de leur quartier, de travail, de fin de la
corruption et du clientélisme, de patrie et de toit pour tous. Jusqu’en
1998, ce discours est aussi entendu par une partie de la classe moyenne.
L’effervescence sociale qui règne depuis la fin des années 80 (et dont le
Caracazo est l’explosion momentanée), la lassitude du punto fijismo
(l’alternance institutionalisée au gouvernement de l’AD et de la COPEI) se
satisfont de la guerre menée par Chavez contre la vieille classe politique
[1] - [6]. Après la défaite du coup d’état de 1992, cette guerre est menée
sur le front électoral.
On atteint d’ailleurs là une limite du chavisme, animé d’un double
mouvement. Il se revendique d’un processus révolutionnaire populaire mais
ne peut oublier ses fondations électorales. Face aux échéances électorales
régulières d’une démocratie représentative, le chavisme ne manque jamais
de récupérer l’effervescence sociale pour gagner les élections suivantes.
Pour les élections parlementaires de décembre 2005, un parti satellite du
chavisme, Podemos, va même jusqu’à identifier christianisme et socialisme.
Cela pourrait passer pour une résurgence de la théologie de la libération
si cela n’avait pas un arrière-goût de récupération électorale dans un
pays ultra-catholique. L’intégration de tous les mouvements sociaux dans
le processus bolivarien électoraliste vise avant tout la conservation du
pouvoir. Elle a comme conséquence de les priver de leur autonomie, de leur
choix de lutte. Elle a comme risque la démobilisation politique de la
société vénézuelienne, fatiguée que la solution à ses problèmes doive
toujours attendre après les prochaines élections. Les chiffres encore
élevés de l’abstention aux élections, les efforts pathétiques du pouvoir
pour inscrire le plus grand nombre de votants au registre électoral
témoignent d’ailleurs de l’échec du chavisme à revitaliser «la
participation » politique, entendue électorale de la population [7] - [8].
En filigrane, on entraperçoit le spectre d’une dictature qui pourrait
décider une fois pour toute de ne plus s’embarrasser de ces contingences
électorales, pour le bien de la Révolution Bolivarienne !
Les mécanismes de récupération et d’intégration des mouvements sociaux
sont multiples. Cela passe par leur massification, c’est-à-dire par la
suppression de la hiérarchie politique existante au profit d’une relation
directe entre Chavez et la masse populaire. Cette relation est d’ailleurs
travaillée par Chavez chaque dimanche dans l’émission « Alo Presidente ».
Chavez y prend son temps (5 à 6 heures) pour exposer sa politique,
développer ses critiques du processus et déclamer contre ses ennemis (les
USA et leurs alliés comme le Mexique). Mais, cela passe aussi par une
polarisation de la société vénézuelienne autour de Chavez. On est pour,
contre ou anarchiste. Les « pour » y perdent leur autonomie. Les « contre
» y passent leur énergie à hurler contre l’abominable Chavez. Les
anarchistes sont dix dans un pays qui n’a jamais été marqué par le
mouvement libertaire ! Et Chavez arbitre le tout de haut avec l’appui de
l’armée.
Le rôle prépondérant de l’armée vénézuélienne est le résultat d’une
lecture marxiste de son hétérogénéité de classe. Soucieux d’exacerber la
contradiction de classe pouvant exister au sein de l’armée entre soldats
et officiers, les marxistes ont encouragé une alliance entre l’avant-garde
révolutionnaire civile et les secteurs progressistes militaires. Cette
alliance civico-militaire a trouvé son expression chez Douglas Bravo,
vieux chef de la guerilla et actuel dirigeant du groupe marxiste radical
Ruptura (www.ruptura.org.ve), se situant à l’extrème-gauche du chavisme.
Douglas Bravo souvent considéré comme le père spirituel de Chavez a pris
ses distances avec lui … Pour de sombres histoires de pouvoir ? Le
processus révolutionnaire est militariste. Il résulte des secteurs armés
de la société, militaires ou non (l’éducation pré-militaire est
obligatoire depuis 1999). Il est caudilliste, l’obéissance est due à un
seul chef, assumant et concentrant tout le pouvoir. Il est anti-américain
car la révolution passe par l’opposition aux Etats-Unis dans un monde
dominé par eux. Et il utilise le pétrole comme l’arme essentielle dans une
révolution à l’échelle du globe [9].


La pétrodémocracie vénézuélienne

Le Venezuela est un pays aux innombrables ressources énergétiques [10]. Il
détiendrait la plus grande réserve pétrolière connue au monde, des
gisements abondants en gaz, des ressources non négligeables en charbon et
un potentiel hydraulique impressionnant (et Chavez souhaite aussi
développer l’énergie nucléaire par l’achat d’un réacteur à l’Argentine).
Le Venezuela est aussi un des quatre grands fournisseurs en pétrole des
USA (de 10 à 15% de ses importations). Pour diminuer cette dépendance, le
gouvernement vénézuélien cherche à développer un marché intégré
énergétique sud-américain et à s’allier avec la Chine (la Chine est le
deuxième consommateur mondial de pétrole après les Etats-Unis et avant le
Japon).
Beaucoup craignent un engrenage fatal entre le Venezuela et les
Etats-Unis. En effet, d’un côté, le Venezuela pourrait être tenté
d’organiser l’embargo pétrolier des USA, se faisant ainsi le pays fer de
lance de la contestation antiimpérialiste. De l’autre, les Etats-Unis
pourraient envisager de faire tomber par la force un gouvernement qui
s’affirme comme un de ses plus féroces opposants. Cela ne serait pas une
nouveauté en Amérique Latine.
Mais que penser alors des accords pétroliers entre l’Etat vénézuélien et
des majors pétrolières américaines comme Chevron Texaco, Exxon Mobil ou
Conoco Phillip ? Comment Chavez peut d’un côté dénoncer les U$A, Bush, la
CIA, les multinationales du pétrole et de l’autre développer et renforcer
sa politique de coopération économique avec les Etats-Unis ? Le jeu
guerrier n’est-il pas avant tout une façade destinée à faire bonne mesure
face aux opinions publiques ? Et puis, les rumeurs d’affrontement ne sont
pas dénuées d’intérêt pour les gouvernements des deux pays. Elles
justifient encore et toujours la militarisation. Courant 2005, Chavez a
ainsi enclenché le premier degré de la mobilisation d’un million de
réservistes en prévision d’une éventuelle invasion [11]. Et 100 000
kalachnikovs ont été achetées à la Russie pour armer le peuple (Douglas
Bravo s’en serait d’ailleurs réjouit car en guerillero aguerri, il sait
bien que l’armement des guérillas vient souvent de l’armée). Et bien, au
moins sait-on où finit une partie de la rente pétrolière dans un pays où
50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté [12].

Pour l’instant, l’affrontement se situe essentiellement sur le terrain
économique. Début 2005, les chefs d’État du Venezuela, du Brésil et de
l’Argentine ont annoncé la création d’une entreprise pétrolière commune,
Petrosur [13]. Elle aurait comme premiers objectifs l’exploration de gaz
et de pétrole en Argentine, la construction d’une raffinerie dans le nord
du Brésil pour traiter du pétrole vénézuélien, et l’exploration pétrolière
dans le bassin de l’Orénoque au Venezuela. Pour Chavez, Petrosur, et ses
équivalents caribéen, Petrocaribe, et andin, Petroandina, doivent être au
cœur de l’intégration politique et économique latino-américaine. Il veut
faire du pétrole un outil du socialisme du XXIème Siècle, une monnaie «
d’échange équitable », à l’image de ce qui est réalisé actuellement avec
les médecins cubains qui viennent exercer au Venezuela contre du Pétrole.
Mais, ce schéma suit aussi le modèle de la communauté européenne qui s’est
développée autour d’un marché commun du charbon et de l’acier. Et là, on
retrouve les autres enjeux, beaucoup plus obscurs, de l’intégration à
grande échelle du capital : constitution d’un marché unique permettant le
développement d’une économie compétitive à l’échelle mondiale,
accroissement de la concurrence au sein du marché intégré, flexibilité et
mobilité du travail, nivellement des salaires par le bas, normalisation de
tous les aspects de la vie quotidienne, renforcement mutuel des politiques
répressives.
Alors que Chavez se fait le pourfendeur de l’ALCA (Area de Libre Comercio
de las Americas – zone de libre-échange voulue par les Etats-Unis) et le
défenseur de l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour l’Amérique Latine qui
souhaite régler les rapports entre pays du Sud tout en ignorant les
Etats-Unis), le Venezuela est partie prenante de l’IIRSA (Intégration de
l’Infrastructure Régionale Sud-Américaine – www.iirsa.org) [14]. Initiée
en décembre 2000 à Brasilia par les douze gouvernements sud-américains,
l’IIRSA souhaite développer les infrastructures pour le transport,
l’énergie et les télécommunications. L’objectif affirmé est « le
dépassement des obstacles géographiques, le renforcement des marchés et la
promotion de nouvelles opportunités économiques dans la région ». Soutenu
pour partie par la Banque Mondiale, l’IIRSA regroupe région par région des
projets de constructions de routes, d’interconnexions de réseaux
électriques, de développements de gasoducs pou l’acheminement du gaz vers
l’Amérique Centrale (direction les Etats-Unis !) et la côte pacifique
(direction l’Asie !). L’IIRSA doit parait-il garantir la fourniture
d’énergie pour le développement de l’Amérique du Sud dans les deux cents
prochaines années. Etrangement, c’est aussi l’objectif du PPP (Plan Puebla
Panama) : garantir par l’interconnexion des infrastructures de la
Patagonie à l’Alaska l’approvisionnement … des Etats-Unis !
La promotion de l’intégration économique et énergétique à l’échelle
sous-continentale par les gouvernements sud-américains ne
ressortirait-elle pas plutôt du seul souci d’affronter à armes égales les
Etats-Unis, l’Europe ou le Japon dans la maîtrise de l’accès aux immenses
ressources énergétiques de l’Amérique du Sud ?

Le pétrole n’est pas qu’une arme géopolitique, il est aussi le garant de
la paix sociale au Venezuela. A elle seule, l’activité pétrolière
représente la moitié des recettes fiscales et un tiers du Produit
intérieur brut. C’est le pétrole qui achète le soutien de la population
vénézuélienne à coups de programmes sociaux de grande ampleur (les
missions), d’augmentations de salaire des fonctionnaires, de campagnes
médiatiques, de nouvelles infrastructures.
Mais pour pouvoir entretenir le processus, il faut toujours plus de
rentrées financières. C’est ce qui a motivé l’augmentation de la redevance
des entreprises pétrolières opérant au Venezuela. C’est aussi ce qui a
justifié la création du statut d’entreprise mixte : depuis janvier 2006,
toute entreprise étrangère opérant au Venezuela doit former une entreprise
mixte avec le gouvernement. La part étrangère est de 49%, les 51% restant
allant à l’Etat. Augmenter le taux de captation des revenus pétroliers est
aussi à l’origine du renforcement du contrôle de l’exécutif politique sur
PDVSA, l’entreprise pétrolière nationale. Cette décision sera d’ailleurs
le déclencheur du coup d’Etat avorté d’avril 2002. En décembre 2002,
l’opposition utilise de nouveau PDVSA pour tenter de faire chuter Chavez.
Le 6 décembre, les patrons, les capitaines de tanker, les cadres et les
administratifs de PDVSA entament une grève générale. Elle est suivie de
sabotages des systèmes informatiques et techniques. Après 60 jours de
lock-out, le mouvement se termine grâce à la mobilisation de la population
vénézuélienne, des ouvriers et techniciens de PDVSA. Cela aura quand même
des conséquences importantes pour l’économie vénézuélienne avec une chute
de la production à 200 000 barils contre 3 millions avant la grève. La
situation sera récupérée au prix d’un grand nettoyage de l’entreprise (18
000 licenciements sur un total de 42 000, mais 80% de cadres) et d’une
reprise en main politique de la direction (le ministre actuel de l’énergie
est aussi le président de PDVSA) [15].

Encore une fois, le discours chaviste est multiple et non dénué de
contradictions. Au premier abord, la maîtrise et la distribution de la
rente pétrolière ont comme objectif une meilleure répartition des
richesses en direction des classes les plus basses (certains parlent même
de socialisation de la rente). Mais on retrouve là surtout les vieilles
recettes keynésiennes employées après la seconde guerre mondiale en
Occident. Elles sont destinées à pacifier la société vénézuélienne, à
réduire « le gouffre social » qui sépare riches et pauvres, à diminuer les
tensions qui pourraient porter préjudice au développement économique et
industriel du Venezuela.
Ce développement est un objectif prioritaire pour Chavez. Et il est mené
malgré le coût social et environnemental pour les populations situées sur
les territoires concernés par les nouveaux projets d’exploitation minière,
gazière ou pétrolifère. Dans un cercle vicieux, le pétrole est à la fois
la source principale de revenus pour le pays et la cause de la plupart de
ses maux. Il entretient et renforce une dépendance économique qui pourrait
s’avérer désastreuse avec l’épuisement des ressources fossiles d’ici 30
ans. Il justifie un partage de la propriété des exploitations au sein
d’entreprises mixtes. Pourtant, en 1976, l’industrie pétrolière est
nationalisée et Shell se retire du territoire vénézuélien. Quelques années
plus tard, le mouvement est inversé et le pétrole devient une ressource
nationale pouvant être exploitée sous licence par des compagnies
multinationales (un tiers du volume total de pétrole extrait du sol
vénézuélien l’est dans ses conditions). Avec les entreprises mixtes, ces
compagnies peuvent maintenant détenir jusqu’à 49% du capital. C’est un pas
conséquent vers la privatisation des ressources pétrolières du Venezuela
ce dont aucun syndicat ne semble se soucier ! Et ce ne sont pas les seules
ouvertures faites par le gouvernement Chavez aux multinationales
énergétiques. La zone Delta aux larges des côtes vénézuéliennes regorge de
gaz et de pétrole. Elle est découpée en zones pour l’exploitation
desquelles le gouvernement a signé des licences de trente ans avec les
compagnies Chevron, ConocoPhilips, Statoil, Total et Petrobras (Brésil).
Le proyecto Rafael Urdaneta est découpé en 29 blocs off-shores et
terrestres. Ils sont destinés à fournir du gaz au marché intérieur
vénézuélien. Les premiers accords de licence ont été signés en octobre
2005 pour une durée de trente ans avec Chevron et Gazprom (Russie). La
faille pétrolifère de l’Orinoco est une des premières réserves mondiales
en pétrole lourd. Il existe actuellement quatre projets d’exploitation
associant la société vénézuélienne PDVSA et les majors pétrolières
anglosaxonnes. Tous ces accords sont passés dans le plus grand silence
médiatique et politique. Ni les gouvernements étrangers, ni l’opposition,
ni les médias qui leur sont attachés n’expriment la moindre désapprobation
[16].
Pourtant, le pétrole est à la base d’un modèle de développement basé sur
les progrès conjoints de l’industrie lourde, de la production de produits
manufacturés et de l’agriculture intensive. Et, les ravages de ce modèle
de croissance sont connus depuis longtemps. Mais qui s’en préoccupe quand
la rente pétrolière fait miroiter la perspective de gains à court terme ?
Car le pétrole est aussi la manne qui permet de développer le clientélisme
électoral de Chavez, finançant les missions ou le Forum Social Mondial.

Loin des enjeux géopolitiques, la politique énergétique du Venezuela a des
conséquences incalculables sur l’environnement et la population vivant
dans les zones d’exploitation.
Selon la constitution bolivarienne, seul l’Etat vénézuélien peut
s’approprier les ressources naturelles et à la condition de ne pas
atteindre à l’intégrité culturelle, sociale et économique des communautés.
Tout projet doit être soumis à information et consultation auprès des
communautés et faire l’objet d’études d’impacts environnemental et
socioculturel. Dans les faits, il en est tout autrement.
Le Venezuela possède les plus importants gisements d’or d’Amérique Latine
dans la zone protégée d’Imataca à l’est du pays. En 1997, Caldera, le
prédécesseur de Chavez à la présidence signe le décret n°1850 qui autorise
l’exploitation minière et forestière dans la réserve d’Imataca. Le décret
concernait une surface de 40% découpée en plusieurs zones. Pour
l’alimentation des mines, il était prévu la construction d’une ligne
électrique partant du lac Guri, la plus importante ressource hydraulique
d’Amérique du Sud. Cette ligne devait aussi alimenter Boa Vista au Brésil.
Malgré l’opposition des communautés Pemones vivant dans le Parc National
de Canaima, la ligne fût construite et inaugurée en grande pompe par
Chavez, Lula et Castro comme invité spécial [17].
En septembre 2004, Chavez revient sur le décret de Caldera – décret 3110
portant sur le « Plan d’ordonnancement et de régulation de l’utilisation
de la forêt Imataca » [18]. En fait, il ne fait qu’entériner ce qui avait
déjà décrété : « Les concessions qui ont été obtenues avant l’entrée en
vigueur du présent décret et qui se trouvent dans la zone où les activités
minières sont autorisées peuvent continuer ». Plus précisément, 12% de la
surface de la réserve sont destinés à l’exploitation minière et forestière
et 60% sont destinés à l’exploitation forestière seule [19] – [20].
L’opposition des organisations écologiques et des communautés n’y a rien
changé.
L’Etat de Zulia, à l’Ouest du pays, possède 95% des ressources
carbonifères du Venezuela. La Sierra Perija, à la frontière colombienne,
est la première région concernée. Elle connaît bien le problème. En 1973,
le gouvernement vénézuélien accorde les premières concessions minières au
pied de la Sierra. Il fonde trois ans plus tard la compagnie CarboZulia
pour assurer l’exploitation. En novembre 2003, Chavez annonce le
triplement de la production de charbon, justifié par la forte demande
d’une Chine en pleine expansion. Il s’effectuera grâce à un partenariat de
CarboZulia avec des compagnies occidentales (AngloAmericanCoal, Ruhrkohle
…). Ce triplement s’annonce dévastateur pour l’environnement et les
communautés Bari, Wayuu, Yupka et Japreria de la Sierra : déforestation
massive (deux à trois mille hectares), pollution des rivières alimentant
les communautés et plus largement contamination du bassin fluvial de
Maracaibo (3 millions d’habitants), augmentation du nombre de maladies
respiratoires. Les populations de la région sont essentiellement
indiennes. Elles sont venues peupler une sierra hostile sous la pression
des planteurs de la plaine au cours du Vingtième Siècle. Et de nouveau,
elles se retrouvent soumises à l’arbitraire des intérêts économiques. En
mars 2005, elles défilent à plus de mille dans Caracas [21]. Elles ne
peuvent atteindre le palais présidentiel bloqué par la Garde Nationale.
Après neuf heures d’attente, leurs émissaires recoivent la promesse de la
formation d’une commission qui évaluera la situation. Belle promesse qui
n’est pourtant qu’un droit constitutionnel ! Avait-il été ignoré jusque là
? Il faut dire que le gouvernement ne tient pas grand cas de la résistance
des communautés. En décembre 2004, le Général de Brigade Carlos
Martinez-Mendoza, directeur de CarboZulia déclare : « comme il existe au
Venezuela une mafia des droits humains, les écologistes forment une mafia
verte derrière laquelle se cache la contre-révolution, les
multinationales, le tout dirigé par la CIA » [22]. D’autres protestations
ont eu lieu à Maracaibo et sont pour l’instant restées sans réponse.
Accompagnant le triplement de la production, il est aussi prévu la
construction d’une ligne ferroviaire de 80 kilomètres en plein territoire
Wayuu. Cette ligne aura son terminal au complexe portuaire Simon Bolivar,
aussi connu sous le nom de Puerto America. Ce projet pharaonique situé à
l’embouchure du lac de Maracaibo est inscrit au programme de l’IIRSA. Son
objectif est de permettre l’expédition de gaz, de pétrole et de charbon
vers l’Europe et les Etats-Unis. Pour faire bonne mesure, il inclut même
une centrale thermoélectrique au charbon, certainement celui extrait de la
Sierra Perija ! Et qu’en pensent les populations de pêcheurs des iles de
San Bernardo, de San Carlos et de Zapara ? A la question de savoir si les
habitantEs étaient chavistes, l’ancien maître d’école de l’île de Zapara
me fit la moue : « vous savez avec le port … ». Le dragage de la zone, les
constructions portuaires, la pollution atmosphérique vont en effet faire
de ce coin tranquille un enfer industriel !


Et l’autonomie ?

Phénomène spécifiquement latino-américain, le populisme divise la société
entre partisans et opposants et par là-même tente d’empêcher toute
critique sociale autonome, c’est-à-dire indépendante de l’agenda fixé par
le pouvoir. Dans une certaine mesure, le chavisme y est parvenu, même si
le Venezuela présente une part de plus en plus importante de Ni-Ni (ni
Chavez, ni l’opposition). Il existe en effet très peu de voix dissidentes
au sein de la gauche vénézuélienne. Les rares critiques proviennent
d’associations, d’ONG ou de collectifs comme Amigransa (Ecologie et
défense des communautés indiennes - www.amigransa.blogia.com), Provea (ONG
qui publie un rapport annuel sur les droits humains au Venezuela,
disponible aussi sur internet – www.derechos.org.ve), CRA (Comité de
Relations Anarchistes qui publie El Libertario -
www.nodo50.org/ellibertario et s’occupe du Centre d’Etudes Sociales et
Libertaires www.centrosocial.contrapoder.org.ve), Soberania (site web
critique vis-à-vis de la politique énergétique gouvernementale
www.soberania.org), Homoetnatura (association environementale
particulièrement impliquée dans la lutte contre les projets de la Sierra
Perija). Leurs positions sont très mal perçues par les chavistes. Elles
sont au gré des critiques qualifiées de mafieuses, d’ignorantes de la
réalité, de contre-révolutionnaires, de pro-CIA … Elles sont
malheureusement reprises par l’opposition qui trop débile pour définir son
propre projet ne trouve rien de mieux pour critiquer Chavez que de
s’affubler des grands concepts d’anti-autoritarisme, d’écologie,
d’autogestion, d’autonomie, les vidant de leur sens ou pire entretenant
une confusion que ne manque pas d’utiliser le chavisme.
Il n’existe plus au Venezuela de mouvements sociaux à proprement dit qui
soient autonomes. Toutes les mobilisations importantes sont convoquées par
le gouvernement, qu’elles concernent la guerre en Irak ou
l’interventionnisme nord-américain en Amérique Latine. Il est vrai qu’il
est très difficile de critiquer le chavisme sans rapidement adopter une
position dogmatique. Car Chavez a réellement un projet de "gauche" dans un
pays où 50% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Ce
projet est critiquable mais indéniablement, s'il parvient à l'appliquer,
la situation globale du Venezuela sera meilleure. Ce projet n'est pas
celui libéral et répressif d'un Uribe en Colombie ou d'un Fox au Mexique.
Il est essentiellement d’inspiration sociale-démocrate, son grand modèle
restant l’Europe. Le rejeter brutalement est illusoire tant qu'il n'existe
pas d'alternative. Il n’est pourtant pas question de déserter le terrain
de la critique, et ce pour deux raisons.
L'une concerne la France. Nouvelle icône exotique d’une gauche moribonde,
Chavez passe pour le libérateur de l'humanité. Pourtant, ce qu'il propose
est à la portée de tout gouvernement de gauche qui s'en donne les moyens.
Plutôt que de regarder au Venezuela, la gauche française devrait plutôt
s'interroger sur ce qu'elle est depuis vingt ans. Pourquoi n'a-t-elle pas
été capable de défendre face au Parti Socialiste au pouvoir la politique
qu'elle encense chez Chavez ? La large stature de Chavez est bien utile
pour masquer la pauvreté d’un projet idéologique qui n’a pas bougé depuis
plus de 30 ans et le rapprochement des partis socialiste et communiste. La
deuxième raison d’une critique nécessaire du Chavisme concerne la nature
même de son projet. Quelque soit sa validité, sa sincérité, il n'est pas
normal qu'un projet de société entraîne oppression, destruction, mise au
pas de la minorité. Il convient donc de dénoncer le pouvoir croissant de
l'armée, la destruction de nombreuses zones où vivent des communautés
indiennes, la glorification d'un modèle industriel coûteux socialement et
environnementalement, les compromis avec les entreprises pétrolières,
l'ultra-nationalisme ... Ce ne sont pas des étapes «
malheureusement nécessaires » vers la Révolution. Elles nient même toute
possibilité de changement radical, car elles nourriront toujours dans leur
sein une résistance forcenée de celles et ceux qui refusent de se plier au
schéma imposé d’ailleurs. D’autre part, le projet chaviste ne permet pas
le développement d’individus et de communautés autonomes. Il propose juste
la satisfaction bureaucratique de leurs besoins élémentaires (logement,
nourriture, transports, etc). Si une personne décide de faire autrement,
elle ne peut pas car il n'existe plus d'espace où elle le puisse, quand la
loi ne l’interdit pas. Par exemple, dans un pays encensé par tous les
progressistes occidentaux, l’avortement, le droit inaliénable des femmes à
disposer de leurs corps, est toujours interdit.
Au Venezuela, l’affrontement chavistes contre opposition est une farce.
Elle masque le réel affrontement entre deux perspectives : la perspective
historique, politique, écrasante d'enjeux planétaires et la perspective
individuelle, de vie, saturée d'attentes et de désirs. Certains (les
chavistes et l’opposition) s’inscrivent dans la première, d'autres (trop
rares) luttent pour la deuxième. Les premiers n'aiment pas qu’on leur
rappelle le prix que coûte leur vision. Les seconds ne doivent pas se
rengorger de la seule critique chaviste. Ils doivent aussi mettre en
oeuvre leur vision, l'inscrire dans le concret comme exemple d'un monde
autre et réellement possible.
Cet affrontement a traversé l’histoire politique moderne, une histoire de
combats mille fois menés contre les pouvoirs, une histoire de luttes
sociales mille fois défaites. Il marque au fer rouge 150 ans de
communisme, d’anarchisme, de grèves générales, de combats de rue … Pour si
peu finalement. Au Venezuela, comme ici, c’est peut-être de cet
affrontement paralysant qu’il faut se défaire. Et tout simplement se
remettre à rêver, à imaginer une théorie et une pratique des petites
choses qui font les grands tout, se remettre à démêler les fils qui nous
lient au pouvoir, celui dont on ne parle que dans les revues financières
comme celui qui s’exerce au pas de sa porte.


* Le titre, en espagnol « Venezuela, ahora es de todas las multinationales
» est un détournement du slogan gouvernemental « Venezuela, ahora es de
todos », Le Venezuela, aujourd’hui est à tous.


Notes

[1] Foro Social Mundial Caracas: mortaja para los movimientos sociales
venezolanos – Rafael Uzcategui -
http://www.fsa.contrapoder.org.ve/Alterforo.pdf]. Texte sur la perte
d’autonomie des mouvements sociaux au Venezuela avec le chavisme.

[2] Compte rendu de la lecture du livre de Frédérique Langue, Hugo Chavez
et le Venezuela. Une action politique au pays de bolivar. Paris,
L'Harmatttan, 2002, 239 pages -
http://etudesrurales.revues.org/document152.html]

[3] Des formes de communication au service du pouvoir au venezuela, le cas
de l’emission de television «alo presidente» de Hugo Chavez –
http://www.palli.ch/~kapeskreyol/ki_nov/benezwel/television.php

[4] Voir l’excellent documentaire témoignant du Caracazo quelques mois
après celui-ci : Venezuela Febrero 27: De la concertación al des-concierto
réalisé par Liliane Blaser et produit por COTRAIN Venezuela

[5] Chronologie détaillée du chavisme avec de nombreux liens sur le
Venezuela, le Bolivarisme - http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugo_Chavez

[6] Sur la naissance du punto fijismo et les massacres qui y sont associés
- http://www.el23.net/noticias2/MASACRES.htm

[7] 75 % d’abstention aux élections parlementaires de décembre 2005 qui
ont vu les chavistes emporter tous les sièges – Voir le site du Consejo
Nacional Electoral http://www.cne.gov.ve/

[8] Le parti chaviste MVR a décidé d’apporter son soutien au Conseil
National Electoral pour que l’objectif des 16 millions et demi d’inscrits
soit atteint. Drôle de démocratie où le parti du pouvoir doit lui-même
s’engager pour qu’il n’y ait pas trop d’abstention -
http://www.eluniversal.com/2006/05/17/pol_art_17104D.shtml

[9] La révolution dans la guérilla - Alberto Garrido - El Universal .
08/10/02
Une guerre du XXIème siècle - Alberto Garrido - El Universal. 31/12/2002
Présentation du livre Caudillo, Ejercito, Pueblo (El modelo Venezolano, o
posdemocracia) de Norberto Ceresole. Caracas, 1999 par Alain Couturier
Toux ces textes sur la doctrine civico-militaire et le caudillisme sont
publiés sur http://www.forumfrancevenezuela.com.ve/pro.html

[10] Pour quelques données énergétiques sur le Venezuela, se référer au
très sérieux site
http://www.iea.org/Textbase/stats/noncountryresults.asp?nonoecd=Venezuela

[11] La réserve a d’autant plus de succès qu’elle donne droit à l’octroi
du salaire minimum – http://www.ipsenespanol.net/interna.asp?idnews=33494

[12] http://www.ine.gov.ve/cifras/desplegable.htm#

[13] Amérique du Sud : l’intégration régionale à la croisée des chemins –
Raul Zibechi - http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1500

[14] Le Venezuela en Amérique latine : au-delà du libre-échange – Raul
Zibechi - http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1446

[15] Venezuela : la réforme pétrolière nationaliste de Chavez -
Frédérique Lévêque -

http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=981
[16] Dossier complet sur les entreprises mixtes -
http://www.soberania.org/Articulos/articulo_1418.htm

[17] Acoso militar a la etnia Pemón en Guayana – Silviano Castro
http://www.geocities.com/samizdata.geo/LIB21militar.html

[18] Texte complet du décret publié dans la Gaceta Oficial du 22 septembre
2004
- http://www.tsj.gov.ve/gaceta/Septiembre/220904/220904-38028-01.html

[19] Analyse des différents décrets sur l’exploitation d’Imataca
- http://www.eraecologica.org/keops/saqueo_imataca.htm

[20] Point sur l’exploitation minière et forestière au Venezuela
- http://www.minesandcommunities.org/Action/press573.htm

[21] La revolucion neoliberal del carbon -
http://www.fsa.contrapoder.org.ve/Alterforo.pdf]

[22] Ce site chaviste ne donne pas la déclaration proprement dite mais la
relate http://www.aporrea.org/dameletra.php?docid=11210

Ecrit par libertad, à 11:24 dans la rubrique "International".



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