Lu sur
Indymédia Grenoble :
"Cela fait dix ans que la population du Val de Suse (Piémont, Italie) oppose une vive
résistance au projet de
TGV Lyon-Turin, mais sa lutte est en train de prendre une autre ampleur. Depuis cet été, des
manifestations réunissent jusqu'à
80.000 personnes contre le démarrage des travaux ; des grèves générales d'une journée paralysent la vallée entière. Des centaines d'habitant-e-s très divers-es se mobilisent, d'
assemblées permanentes en
barrages, pour
bloquer physiquement les travaux. Le chantier du TGV a été
occupé à partir du 29 novembre, puis
évacué en pleine nuit le 6 décembre par la police, causant au moins 20 blessé-e-s... Des
mobilisations
spontanées ont répondu à ces violences le jour même, dans toute la vallée et dans plusieurs grandes villes italiennes. Deux jours plus tard, le même terrain était
réoccupé pour quelques heures, au terme d'une marche de 30.000 personnes. Une
lutte aussi forte risque d'être
gênante pour les
JO 2006, qui doivent commencer d'ici deux mois dans la même vallée...
Les français-es sont
invité-e-s à rejoindre la lutte, alors que leurs élu-e-s, même
Verts, se font complices du TGV. Un
rassemblement en solidarité est organisé à
Grenoble le 9 décembre et à
Chambéry le 10. Pour suivre l'évolution de la situation, consulter
Indymedia-Piémont ; pour mieux connaître les raisons de la résistance, voir
Legambiente Valsusa. Quelques photos
ici,
çà et
là.
Pour mémoire, c'est au motif d'attentats contre le TGV Lyon-Turin que trois anarchistes turinois-es avaient été
emprisonné-e-s en 1998, puis acquitté-e-s... après 4 années d'enfermement pour l'un, et le "suicide" en prison des deux autres.
Les Alpes, malencontreux obstacle géologique au coeur de l'économie
européenne, sont quadrillées de projets de voies de communication, avec
leur lot de nuisances et de coûteux "ouvrages d'art". A différents
endroits, la population locale s'est organisée en associations pour
tenter d'y faire face (
l'ARSMB près du Mont-Blanc,
Réagir en Maurienne,
l'APSAB dans le Nord-Isère,...). Les opposant-e-s proposent généralement soit des
solutions alternatives, basées sur l'aménagement des routes existantes et le développement du rail (voir les sites de
l'ITE, de
Montain Wilderness, lire la
brochure de la FRAPNA sur l'A51), soit une remise en cause fondamentale des
logiques économiques qui poussent à l'augmentation et l'accélération des flux de voyageurs/euses et de marchandises (lire le texte
"d'opposants à la conquête de l'espace" sur l'A51, ou
d'anarchistes sur le Lyon-Turin).
Côté dauphinois,
l'autoroute A51, censée relier Grenoble
et Sisteron en 2020, a été le sujet cet été de débats parfois animés.
Lire par exemple, sur le site de l'organisme administratif
CNDP, la
retranscription ou le
résumé de la réunion publique du 23 août à Mens (Trièves), où le public nombreux était très majoritairement opposé à l'autoroute.