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Au mépris des
recommandations des experts et de l'avis des populations locales, le
Parc amazonien de Guyane a été créé par décret le 27 février 2007. Il
concerne cinq communes où vivent quelque 7 000 personnes, et comprend
une ‘zone cœur’ de plus de 2 millions d'hectares intégralement
protégée, autorisant le maintien des activités de subsistance (chasse,
pêche, cueillette) pour les communautés résidentes et s'étend sur une
‘zone de libre adhésion’ de plus de 1,3 million d'hectares où
l'exploitation minière, notamment aurifère, sera autorisée.
En
octobre 2006, 285 Amérindiens wayana et émerillon adultes, soit un
tiers de leur population, avaient manifesté leur opposition au projet
du Parc exprimant leur volonté d'intégrer leurs territoires à la 'zone
cœur' afin de protéger leurs lieux de vie et d'activité des dégâts
environnementaux, sanitaires et sociaux liés à l'orpaillage. Ils n'ont
pas été écoutés : si le décret interdit toute exploitation dans la
'zone cœur', il ne garantit pas les communautés contre l'orpaillage qui
va désormais être légalisé sur leurs espaces de vie et d'activité.
Ce
mépris est d'autant plus incompréhensible que le projet du Parc de
Guyane était censé tenir compte des problématiques humaines et
environnementales conformément à la loi du 14 avril 2006 qui a réformé
le statut des parcs naturels nationaux pour associer les collectivités
locales à leur gestion. Etant donné le contexte humain et social
complexe du sud de la Guyane, le projet guyanais exigeait pour le moins
une attention particulière.
Les espaces de vie des communautés
deviennent désormais libres d'accès et l'arrêté préfectoral de 1970,
qui réglementait l'accès au sud du pays afin de 'protéger les sociétés
traditionnelles', caduque. Il y a tout à craindre, comme le dit ici
Brigitte Wyngaarde, que, dans le cadre de l’ouverture du territoire qui
permettra le développement d’activités économiques et touristiques, les
avantages pour les communautés soient bien minces. Etendre le périmètre
du Parc et en interdire totalement l’orpaillage est une mesure qui
s’impose mais qui ne résoudra toutefois pas la question de la propriété
foncière des Amérindiens de Guyane française.
Les premiers
occupants de la Guyane, en effet, ne jouissent toujours pas de la
propriété des terres qu'ils occupent, tout au plus leur ont été
concédés des droits d'usage limités à leurs activités de subsistance.
Il existe pourtant un instrument international qui garantit la
propriété foncière collective des peuples indigènes, la Convention 169
relative aux droits des peuples indigènes de l’Organisation
internationale du travail, que la France n’a pas ratifiée au nom du
principe d'indivisibilité du peuple français, énoncé à l'article 1 de
la Constitution de 1958.
« Il est temps, avait déclaré le
président Chirac devant de nombreux representants autochtones qu'il
avait invités à l'Elysée en 2004, que la particularité et la dignité de
vos nations soient affirmées et protégées en droit international… Il y
va du respect que l'humanité se doit à elle-même. Il y va de la
mondialisation, souvent perçue comme une occidentalisation imposée et
donc comme une menace pour les identités. »
Il est grand temps, en effet, de remettre en chantier la question de la signature de la Convention 169.
(Editorial des Nouvelles de Survival n° 64)
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Téléchargez ci-dessous le dernier numéro des Nouvelles de Survival (300Ko)
Commentaires :
takpi |
révélations sur ce parc scandaleuxdans ce bulletin de SURVIVAL, on apprend par les ethnologues F. Grenand et F. Dupuis qu' au dernier moment, les limites du parc ont été modifiées non pas pour satisfaire les demandes légitimes des Indiens, mais pour que deux communes puissent soustirer à l' Etat des subventions en ayant sur leur territoire municipal deux ubuesques excroissances de la zone centrale du parc : 78 400 ha sur Papaichton et 131 800 ha sur Saint Elie... Ces deux excroissances séparées du reste du parc ne devraient pas êtres comptées comme étant "dans" le parc. Ce parc, pour sa zone centrale d' un seul tenant ne fait en réalité que 1 million 817 500 ha, et non 3 million 390 000 ha comme le claironne l'Etat... Et alors que les naturalistes voulaient surtout que ce parc s'étende vers le nord est, pour, au moins, joindre la réserve des Nouragues, la commune de Régina qui englobe tout le bassin de l' Approuague , s'est retirée du projet, pour des raisons encore mystérieuses, à moins que ce soit pour satisfaire le lobby des chercheurs d' or... Le WWF cache tout cela et donne une curieuse description de ce parc en évoquant "12 millions" d' hectares protégés, en jouant sur le fait qu'il y a aussi des parcs au Brésil, dans sa partie nord est, au sud des trois Guyanes ... Mais la carte que publie le WWF ne mentionne plus le "pays indien" du tiers sud de la Guyane ni les deux territoires à proximité de la Guyane où le Brésil a défini des espaces réservés aux Indiens, nouvelle preuve que le WWF se moque des peuples autochtones... Répondre à ce commentaire
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satya 29-03-07
à 00:56 |
Re: révélations sur ce parc scandaleuxle président du wwf c'est toujours le mari de béatrix la reine des pays bas???
Répondre à ce commentaire
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takpi 29-03-07
à 19:10 |
Re: Re: révélations sur ce parc scandaleuxsais pas qui préside maintenant = voir leur site mais je sais que c'est le WWF qui a donné l' idée à l' Etat de faire un parc avec mines d'or autorisées dedans, suite à un colloque WWF à Cayenne en mars 2005 sur le thème des "mines d'or à moindre impact environnemental", une façon d'imaginer des "mines d' or durable" (!) ou ... écologique ! Répondre à ce commentaire
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satya 31-03-07
à 15:33 |
Re: Re: Re: révélations sur ce parc scandaleuxtapki, t'es au courant aussi pour ça??
(j'ai reçu dans un mail privé) "Le Brésil va fournir un accès Internet gratuit à des Indiens d'Amazonie Le gouvernement brésilien va fournir un accès Internet gratuit à des tribus indiennes d'Amazonie, dans le nord-ouest du pays, pour leur permettre de signaler les atteintes à l'environnement et à la forêt. Les ministres de l'Environnement et des Communications ont signé jeudi un accord en ce sens avec le Réseau des peuples de la forêt, créé en 2003. L'accès à Internet sera fourni par satellite à 150 communautés, dont certaines uniquement accessibles par voie fluviale. L'objectif est «d'encourager ces peuples à s'associer aux pouvoirs publics pour la gestion environnementale du pays», selon le gouvernement qui veut «renforcer le Réseau des peuples de la forêt, un réseau numérique pour l'écoute, la protection et l'éducation». Les villes et gouvernements des 13 Etats concernés devront d'abord installer des télécentres équipés d'ordinateurs dans les régions concernées. L'Etat fédéral fournira ensuite l'accès à Internet." Répondre à ce commentaire
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à 00:15