Lu sur
le Monde : "Le soupçon a surgi de l'intérieur et c'est de l'intérieur qu'il
prolifère maintenant. Un soupçon d'autant plus douloureux qu'il a été
formulé de façon spectaculaire par
Judith Butler, icône mondiale du mouvement LGBT (lesbien, gay, bi et trans). Le 19 juin 2010, lors de la
Gay Pride
de Berlin, la philosophe américaine a semé le trouble en refusant tout
net le Prix du courage civique que les organisateurs s'apprêtaient à lui
remettre.
Elle, l'égérie de la théorie queer, a alors proclamé que la lutte
contre l'homophobie avait dégénéré en action xénophobe et même raciste.
"Nous sommes enrégimentés dans un combat nationaliste et militariste",
a-t-elle lancé devant une foule médusée. Depuis lors, parmi les
militants et les chercheurs, les questions se bousculent : le mouvement
LGBT est-il rongé par l'"homonationalisme" ? Est-il devenu la lessiveuse
d'un nouveau nationalisme qu'il viendrait "blanchir", à tous les sens
du terme ? Autrement dit, ses revendications sont-elles
instrumentalisées par les hérauts d'un Occident qui mène ses opérations
militaires (en Orient) et ses descentes policières (en banlieue) au nom
de la démocratie sexuelle ?
Lire la suite
ici