Lu sur
le blog de Paul Jorion : "Je reste personnellement convaincu que la cause majeure de la crise
économique et financière actuelle réside dans des structures
défectueuses dont les vices sont exacerbés comme le dit Lord Adair
Turner par la représentation fausse qu’en offre la « science »
économique ou, pour utiliser les termes plus charitables qu’il emploie,
par « les interprétations simplistes qui en sont données et auxquelles
une confiance exagérée est accordée » (1). Il n’en reste pas moins que
le portrait d’un monde financier gangrené par la fraude que nous offre
dans les pages qui viennent Jean-François Gayraud est extrêmement
convaincant, constat tragique qu’il complète par la thèse audacieuse
d’un comportement de nos élites devenu mafieux, suite à leur conversion
au cynisme distillé par les écoles de commerce les plus prestigieuses
des deux rives de l’Atlantique, et très bientôt sûrement, présentes
partout à la surface du globe. Gayraud me rejoint cependant sur la
question des structures quand il examine in fine, le pouvoir de chantage
qu’exercent sur nous tous les établissements financiers trop gros pour
que la société dans son ensemble puisse ignorer le fait que leur chute
entraînera le système tout entier à leur suite.
Il existe au cœur même de nos sociétés
ce que nous avons pudiquement qualifié de « maux nécessaires » : des
pratiques dont ni l’autorisation pure et simple, ni la prohibition pure
et simple ne sont envisageables : la drogue, la prostitution, le
commerce des armes. Faute d’avoir jamais su vraiment comment s’y prendre
à leur sujet, nous prétendons leur livrer une guerre sans merci, mais
sans vraiment y croire et dans le cas de figure le plus favorable, en
refilant en réalité la patate chaude à la nation voisine, comme dans le
cas des États-Unis et du Mexique, bien illustré par Gayraud.
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