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« Il y a une méfiance légitime du PSU vis-à-vis de la prise en charge des questions Jeunes travailleurs : celle de voir le parti laisser se créer une organisation, y investir des forces militantes et matérielles et puis voir l’organisation se transformer en micro parti de jeunes, combattant le parti de l’intérieur ou de l’extérieur. Mais aujourd’hui cette objection a perdu de sa valeur car le PSU s’est doté d’un ensemble de positions cohérentes dans les thèses de Dijon, qui se fondent sur le socialisme scientifique, seul capable de faire face aux idéologies ou utopies de gauche. »
Directives n° 199, juin 1970, Bulletin interne du PSU.
Le Militantisme stade suprême de l’aliénation a été rédigé et édité par nos soins en 1972. Sa parution s’inscrivait dans une perspective immédiate et précise : la dissolution de l’Organisation des Jeunes Travailleurs Révolutionnaires [OJTR] et le ras-le-bol du militantisme de nombreux camarades. Il résumait les conclusions auxquelles nous étions arrivés à partir d’une expérience concrète et des contacts de chacun avec le petit monde militant.
À la même époque, les membres de L’OJTR eurent le plaisir de participer à la séquestration, au siège de « Découverte et culture », organisation satellite du PSU, de MM Simon et Guéneau, permanents de cette officine. Simon était de surcroît membre de la direction politique nationale (DPN) du PSU et Guéneau responsable du service d’ordre de ce parti. Une vingtaine de camarades des foyers de jeunes travailleurs du 13° [arrondissement] de Paris participèrent à ce coup de main. Il avait pour origine le comportement bureaucratique et chefaillon de Simon dans sa tâche, mais surtout le fait que les bénéfices de D[&]C étaient raflés à d’autres fins. Alors que selon une déclaration de la DPN, ils devaient être consacrés aux JT. Ils eurent même l’occasion d’échanger quelques coups et de repousser une attaque de dirigeants du PSU venus à la rescousse de leurs collègues.
Ce n’était pas la première fois qu’à l’OJTR, on était amenés à s’affronter au PSU et aux gauchistes. le but n’était pas de faire des coups, mais simplement de s’opposer à des comportements jugés intolérables et qui se répétaient un peu trop souvent pour que ce soit de simples bavures.
Le Militantisme stade suprême de l’aliénation devait paraître accompagné d’attaques plus précises contre les organisations militantes et notamment contre le PSU. Il était prévu de critiques la misère et les illusions des diverses fractions qui se partageaient à l’époque ce parti et d’inciter à remplacer le jeu des tendances par la tendance au jeu. Les camarades qui s’étaient proposés pour cela ne furent malheureusement pas à la hauteur. Leur défaillance peut s’expliquer par le besoin de détourner leurs préoccupations du merdier auquel ils venaient de s’arracher. Mais elle rendit un fier service à nos ennemis.
L’OJTR avait été constituée par une poignée de jeunes travailleurs du PSU lors de l’été 1970. Il s’agissait pour les dirigeants qui avaient lancé l’affaire, de partir à la conquête de la jeunesse ouvrière particulièrement réticente à rentrer dans les organisations politiques. L’OJTR, « organisation de masses » devait permettre de racoler de jeunes prolos en partant de leurs préoccupations et en déjouant leurs craintes de l’embrigadement et de la politique. Il allait de soi que les « meilleurs » de ces jeunes travailleurs, une fois politisés, se dirigeraient vers le PSU, « embryon du parti révolutionnaire à construire dans les luttes ». Le noyau fondateur de l’OJTR, organisationellement autonome, était composé de membres du PSU. Cela garantissait qu’elle ne pouvait se détourner ou même se retourner contre ce parti. Les « promoteurs » du PSU croyaient pouvoir êtres suivis.Ils pensaient en effet avoir mis leur rafiot dans le vent de l’histoire au récent congrès de Dijon.
Si l’ensemble de la DPN avait approuvé le lancement de l’OJTR, l’affaire intéressait surtout les tendances de gauche maoïstes et trotskystes qui voyaient un moyen, par la « prolétarisation » de leur organisation, d’en prendre complètement la direction et de lui assurer un avenir. Chacun y projetait ses fantasmes idéologiques : construction dune organisation de jeunesses pour les trotskystes, construction d’organisation de masse à la base pour les maoïstes.
Si l’OJTR ne s’est jamais beaucoup développée numériquement, (quelques dizaines de personnes participaient régulièrement, quelques centaines tournaient autour), elle a pris une grande importance dans beaucoup de cervelles du PSU. C’était la preuve que le parti avait une implantation prolétarienne. C’était aussi la preuve qu’il était démocrate et pas récupérateur. Ils égayaient leurs locaux avec des affiches de l’OJTR. Le soutien pratique ne fut par contre jamais à la hauteur. Si la direction du PSU épongeait régulièrement les dettes du journal de l’OJTR 4 millions de Jeunes Travailleurs, au niveau de la base, jamais le développement de l’OJTR ne fut traité comme un objectif prioritaire.
À côté d’arrivistes ayant bondi sur l’occasion pour s’assurer une position de dirigeants et amorcer une carrière, il y avait dans le groupe qui a lancé l’organisation des camarades désireux d’échapper à la merde du PSU, sans pourtant rompre avec ce qu’ils considéraient comme la plus importante et la moins sectaire des organisations révolutionnaires ; des camarades qui voulaient lutter pour l’organisation de la classe ouvrière et espéraient transformer une extrême gauche qui ne les satisfaisait pas par un afflux d’air frais et prolétarien. Mais le caractère volontariste et artificiel, le militantisme exaspéré qui ont présidé au lancement de l’OJTR, dictaient à tous une conduite assez uniforme et bureaucratique où ne s’élevaient que des querelles de stratégie et des conflits de personnes. Une fois de plus il s’agissait de lancer une organisation comme on lance une marque de lessive. Cela revenait à rassembler des jeunes travailleurs autour d’une direction constituée par le noyau de départ au moyen notamment de la diffusion de 4 millions de Jeunes Travailleurs, tiré pour son premier numéro à 30 000 exemplaires. Si certains individus manifestaient de saines réactions face aux manœuvres et compromis bureaucratiques, à l’OJTR, au PSU ou ailleurs, tant que les buts de lancement semblaient réalisables et justifiables, ils ne pouvaient se démarquer de ceux qui avaient des intérêts à défendre.
L’évolution de certains camarades vers des positions révolutionnaires fut déterminée par la crise de l’organisation, associée paradoxalement à des succès relatifs dans certaines luttes. Le peu de soutien à l’OJTR de la part des militants du PSU, les répercussions des divisions idéologiques et stratégiques de ce parti, l’inexpérience militante et dirigeante de gens projetés à des postes de responsabilités, empêchait l’OJTR de poursuivre une politique cohérente qui lui aurait assuré, même de façon éphémère, un succès organisationnel type AJS [Alliance des jeunes pour le socialisme, trotskyste] ou idéologique comme à VLR [Vive la révolution !, maoïstes spontanéistes].
À côté de cela, des camarades de l’OJTR, grâce à leurs qualités personnelles, et aux possibilités de coordination et de soutien qu’ils retiraient de l’organisation, jouèrent un rôle important dans certaines luttes. Dans les foyers de jeunes travailleurs, quelques boîtes et les centres de formation professionnelle pour adultes, l’action prit même une certaine ampleur. Ce qui les opposa parfois vivement à des gauchistes qui, sur place, ou parachutés, se livraient à leurs manœuvres de récupération ou de sabotage, intentionnelles ou non.
Le décalage entre les militants qui empêtrés dans leurs préjugés tombaient régulièrement à côté de la plaque et une fraction des travailleurs qui se montraient spontanément radicaux et efficaces, sautait aux yeux. Ils se trouvaient souvent plus proches par les actes et aussi par les idées de nombreux jeunes ouvriers peu soucieux de rentrer dans une quelconque organisation, que des militants gauchistes et d’une partie des gens de l’OJTR, anciens de la JOC [Jeunesse ouvrière chrétienne] ou autre, venus pour se réchauffer ou même pour bureaucratiser. Très doués pour appeler à participer à des manifestations où il n’y a qu’à prouver que l’on sait marcher et gueuler, ils étaient incapables d’agir réellement face à une situation mouvante, de faire des choix et de prendre des risques. Ces gens là se comportent en propriétaires de luttes et de victoires dans lesquelles ils ne sont souvent pour rien.
Le parti bolchevick ne fut jamais véritablement communiste ni dans son action ni même dans son programme. Toutefois, il rassembla (en particulier en 1917) des prolétaires parmi les plus combatifs, décidés à changer de vie.
Les diverses formations qui se réclament aujourd’hui du léninisme et de l’exemple bolchevick ne sont pas plus communistes que leur modèle, mais ils ne peuvent prétendre en rein rassembler les plus capables et les plus courageux des prolétaires. La prétention de leurs militants à être d’avant-garde, se justifie le plus souvent dans le domaine de la frime et du baratin. Il y avait quelques risques à être bolchevique, il n’y en a souvent plus beaucoup à entrer dans un groupe gauchiste. On y gagne avec facilité un rôle exaltant. On monte à l’assaut du ciel à côté des communards [1] ! « Fumez une Malboro, vous serez un vrai cow-boy », adhérez au premier groupuscule venu et prenez vous pour un farouche bolchevique !
Lorsque nous raillons les aspirations à la promotion que recouvre le militantisme, ce n’est pas au nom d’une condamnation morale de la supériorité. Nous dénonçons l’écart entre ce qu’est le militant et ses prétentions.
L’OJTR, après un certain développement dû à l’apport de jeunes travailleurs, adhérents ou gravitant autour du PSU, à l’entrée de copains de copains, se mit à se dissoudre d’autant plus vite que la place de ceux qui partaient n’était pas comblée par les contacts développés dans les luttes. Ces « contacts » n’avaient, en effet, aucune raison de venir se geler dans l’OJTR. Il fallait être étranger aux luttes pour imaginer concrètement que deviennent permanents des liens qui étaient fondés sur des actions non permanentes et sans qu’ils se transforment et deviennent étrangers à la lutte qui les avaient engendrés. Au mieux ils devenaient de purs liens de copinage ou d’amitié : on survit dans le même quartier, on se retrouve au bistrot, on va au cinéma ensemble. Au pire, ils se prolongeaient artificiellement et devenaient politiques.
La crise du racket OJTR, la lassitude, le refus de supporter plus longtemps des magouilles qui ne pouvaient plus se justifier au nom de l’efficacité, l’action au sein et aux franges de l’organisation de camarades sans illusions sur le militantisme, la diffusion de textes ultra-gauche et situationnistes, l’élection au secrétariat national en décembre [19]71 de camarades peu respectueux de l’image de marque de l’OJTR et du PSU, permirent le regroupement d’une fraction décidée à en finir et dissoudre une OJTR qui ne pouvait être redressée dans une voie révolutionnaire.
Le secrétariat national convoqua une assemblée générale en mai[19]72 en proposant la dissolution. Les quelques participants se fractionnèrent en deux tendances à peu près égales en nombre. L’une acceptait les thèses exposées dans Le Militantisme stade suprême de l’aliénation et Statuts imaginaires pour une association des travailleurs communistes, l’autre les rejetait tout en restant fort divisée. Personne n’essaya de défendre le maintien de l’organisation. Les opposants ne se prirent pas au sérieux au point de croire qu’ils pourraient continuer à soutenir ne serait-ce qu’une façade. Ils nous quittèrent pour aller s’évaporer au soleil.
Ainsi fut écartée toute possibilité de replâtrage comme, par exemple, l’intégration des restes de l’OJTR dans une organisation de jeunes du PSU. Ils avaient déjà proposé à un camarade, permanent de l’OJTR payé par el PSU, de continuer comme semi permanent !
La fin de l’OJTR fut marquée par les mensonges, les calomnies démesurées des apeurés. Des chacals du PSU n’hésitèrent plus, pour sauver les meubles, à intervenir directement à l’intérieur de l’OJTR et à user des moyens de pression qui leur restaient. Des maoïstes se proposèrent d’empêcher la diffusion du Militantisme stade suprême de l’aliénation. L’on déféra par surprise certains camarades devant un « tribunal populaire ». L’échantillonnage des masses ayant sans doute été mal choisi, le procès qui devait être le leur, devint progressivement celui du militantisme et des procurateurs de « Humanité rouge » et de la « Ligue communiste » qui avaient pactisé pour l’occasion. Diverses menaces d’expéditions contre personnes et domiciles furent proférées. Il convient de souligner que des militants, tant au sein de l’OJTR qu’à l’extérieur, sans se rallier, s’insurgèrent contre ces procédés.
À partir du moment où les dirigeants du PSU eurent pleinement connaissance des thèses exposées dans Le Militantisme stade suprême de l’aliénation, il fut impossible, malgré les promesses antérieures, de faire passer un texte dans leur presse nationale ou régionale pour exposer des positions ou même pour répondre à des articles (tel un rapport mensonger que l’occupation de « Découverte et culture » paru dans une Directive [le bulletin interne du PSU]). un camarade eut la surprise de se retrouver cosignataire d’une article de Tribune socialiste [l’organe officiel du PSU] sur la question internationale. Ce texte maoïsant dans la rédaction duquel il n’était pour rien réaffirmait entre autres sottises que l’on « pouvait construire le communisme dans le cadre national ». Un protestation suivie d’une mise au point sur ses véritables positions sur la question fut envoyée. Rien ne parut.
Si la sortie du Militantisme stade suprême de l’aliénation n’entraîna pas de réaction officielle dans la presse gauchiste et tout mouvement militant, elle n’en suscita pas moins des réactions de rage. Cette volonté délibérée de s’en prendre au militantisme ne pouvait être le fait de braves prolétaires. Aussi, mythologiquement, on en imputa la rédaction à un professeur d’université, à un flic, ou à l’abominable homme des neiges... D’ailleurs, le style trop littéraire prouvait « qu’il ne pouvait pas venir du milieu ouvrier » et qu’il le méprisait même puisque « illisible par tout ouvrier digne de ce nom ».
Mais surtout on cria « Au fascisme ». Pour le gauchiste moyen, le fascisme c’est le mal, ce qu’il ne faut pas chercher à comprendre ou analyser de peur d’être contaminé. Le fascisme ne se critique pas, on l’étouffe. Considérer la brochure comme fasciste ou d’inspiration fasciste, permettait de faire l’économie de la réflexion en la rejetant en enfer. Cette accusation s’est toutefois vue justifier en « privé » de façon assez originale. Pour des dirigeants du PSU, la marque du fascisme se trouvait dans le vocabulaire. Ainsi, l’expression « vieux monde » serait typiquement faf !!! Pour d’autres, nous ne faisions qu’exprimer les tendances de la jeunesse ouvrière à une violence apolitique... et donc fasciste. Le maoïste albanais A. Behar et le vieux croûton trotskiste Craipeau, ont interprété ainsi « la délinquance de la jeunesse ouvrière dans les grand ensembles » lors d’une DPN [réunion de la direction politique nationale du PSU].
La classe ouvrière ne serait plus spontanément trade-unioniste mais fasciste ! On mesure l’urgence d’un parti révolutionnaire propre à rectifier cela !
Cette accusation est liée à une vision petite bourgeoise du fascisme. La petite bourgeoisie qui fut la plus séduite par le fascisme, maintenant qu’elle sait que c’est mal, en révise les termes : le fascisme, c’est le voyou sans foi ni loi, celui qui ne respecte pas les règles, c’est la violence sauvage.
Ainsi notre brochure est fasciste parce qu’elle parle de désirs et de spontanéité, critique la hiérarchie..., pour le bureaucrate le fascisme devient l’incontrôlable dans le mouvement des masses, la barbarie.
Bien que dans Le Militantisme stade suprême de l’aliénation, nous parlions d’action et d’organisation, il nous a été reproché de prêcher la démission et la passivité comme mode de salut. En variante, l’on nous a accusés d’être en contradiction avec nous-mêmes et d’être les plus hypocrites des militants puisque nous critiquions le militantisme tout en continuant à agir.
Nous n’avons pas fait la critique de l’action mais de la passivité.
Ce n’est pas nous, ce sont les militants qui ont proclamé leur activité : distincte, complémentaire et supérieure à celle qui serait spontanément inorganisée de la classe. Ils l’ont appelé « militantisme ». Nous n’avons fait que dire que l’activité prolétarienne spontanée, même si elle s’exprime encore bien timidement, est DÉJÀ communiste et que, au contraire le militantisme ne l’est pas. C’est du délire que de prétendre contre nous, avoir le monopole de l’action et donc de se substituer totalement à la classe.
Se poser la question « Que faire ? », courir après l’action, c’est montrer que l’on est séparé du mouvement communiste. Le communiste, même q’il a une stratégie consciente ou s’il s’occupe de théorie, ne sépare pas son activité des motivations, de la situation qui le pousse à agir. Le militantisme, du point de vue du communiste, c’est à dire aussi du point de vue des besoins du militant, ce n’est pas l’action, c’est s’agiter pour ne pas changer.
Autant que les militants proprement dit, la brochure a dérangé cette couche de sympathisants qui baigne dans l’idéologie militante sans vouloir en payer le prix. On s’enrage d’autant plus de voir le minitéliste mis en cause que l’on se sent coupable de ne pas militer.
On nous a reproché notre ton : la modération aurait été plus convaincante. Nous ne partons pas à la pêche aux militants. Notre propos n’est pas de convaincre ou de convertir à nos idées ou à notre pratique. Ce serait encore rester des militants, même anti-militants. Il ne s’agit pas d’attirer en commençant par flatter mais plutôt de secouer le cocotier... Notre brochure même sous une forme violente ou pamphlétaire, est un appel aux militants mais ce n’est pas la simple lecture de ce texte qui peut faire d’un militant un révolutionnaire.
Le ralliement au niveau des idées nous inquiéterait et nous défriserait plutôt. Il ne peut nous rejoindre que parce que son expérience retrouve la nôtre. Nous ne plaçons pas une nouvelle marchandise sur le marché de la révolution !
L’écrit communiste n’est cependant pas qu’un drapeau, un signe qui permettrait de se reconnaître, de départager ceux qui seraient pour de ceux qui seraient contre. Il est une action et un message à l’égard de ceux qui ressentent la misère du militantisme, qui végètent dans des organisations ou les quittent ; mais pour qui cela reste un problème privé, une question de sentiments ou de ressentiments personnels et extérieurs au sérieux de l’histoire.
Combien de militants et en particulier d’ouvrier quittent déçus une organisation, parce qu’ils s’y ennuyaient et éprouvaient un sentiment d’inutilité, sans pour cela s’en donner les raisons ? Le fait d’affirmer hautement, publiquement et sans honte ce qui est ressenti par beaucoup ne se réduit nullement à un discours, reflet plus ou moins juste de la réalité, mais participe à la transformation de cette réalité.
Ce qui est remarquable chez ceux qui se sont retrouvés dans nos thèses sur le militantisme, c’est la diversité de leurs origines : pro-situs, homosexuels, écologistes, trotskistes, maoïstes-néo-nationalistes, et autres cruciverbistes... À côté du nôtre, sont parus un certains nombre de textes révélateurs de la crise du gauchisme et du retour de la critique communiste. Citons entre autres : Bilan de Oser lutter, Rupture avec Lutte ouvrière et le trotskisme, Bilan du Comité de lutte Renault, Le Fléau social n° 3 [2].
Le militantisme connaît de nouveaux succès et déboires depuis quelques temps dans les mouvements dits des « minorités opprimées », nationales ou autres. Il est intéressant de constater, avec quelle facilité et quelle aisance, des éléments pro-nationalistes, sans parfois le savoir ou l’avouer, peuvent passer tout bonnement au léninisme. Comment, leurs luttes contre les États, français ou autres, au lieu d’être une lutte contre l’État, devient une lutte pour en reconnaître un autre, le leur ; ouvrant leur porte, comme toutes les organisations étato-militantes, à des ratés du monde marchand, offrant la possibilité de se « refaire » dans la peau d’un révolutionnaire par le triple biais du fonctionnariat et du bureaucratisme.
On fait référence à Que faire ?, on prend la révolution russe en exemple, pour se ravaler la façade. On pioche allègrement dans l’internationalisme de Lénine pour prôner un néo-nationalisme international ! La petite bourgeoisie des provinces et surtout sa branche la plus aliénée, - celle de la misère du ghetto de l’enseignement d’où on ne sort jamais : on passe du lycée à la fac pour retourner enseigner au lycée - sait très habilement se recycler pour éviter les poubelles de l’histoire, en devenant diplômé en révolution. On passe au salon de thé ou de l’« amphi » à la salle de réunion, le sanctuaire ; pour parler révolution. Dans un univers marchand, où le capital tend à tout uniformiser, où son niveau d’internationalisation sape les bases du nationalisme, on éprouve le besoin de se singulariser et de se rechercher une petite originalité dans l’entrepôt, mais on le fait sur le mode marchand. Les nouvelles breloques nationales remplacent les décorations et la rosette de pépé. Le comble de la connerie maso a probablement été atteint, par les militants parisiens, qui, vivant à Paris, coupés de leur désir : vivre chez eux, y retournent périodiquement pour « faire leur travail politique ».
La même recherche d’une communauté pousse les gauchistes à s’identifier à leur secte, les féministes et homosexuels révolutionnaires à une nouvelle patrie formelle. Pour faire radical et moderne on s’excite contre la famille tout en réinventant la tribu.On s’emmerde alors on milite, qui homosexuels dans le FHAR [Front homosexuel d’action révolutionnaire], qui occitans, qui bretons, basques, dans le « tout mouvement » occitan ou breton etc. qui femme plus « femme » parce que dans le MLF. On assiste aujourd’hui au dérisoire succès de ces différentes formes de militantisme qui se traduit par un « néo-chauvinisme de gauche », encouragé par les gauchistes, toujours avides de soutenir ou d’organiser les autres, de trouver de nouveaux terrains fertiles. Peu leur importe, la démagogie vis-à-vis des paysans, des femmes, etc. le conservatisme, un nouveau racisme culturel ou sexuel et la création de nouveaux ghettos. Le quotidien Libération, « le journal qui apprend aux ouvriers ce qu’ils ont fait la veille », appelle sans vergogne, à manifs et meetings de soutien.
Il y aurait beaucoup à dire aussi sur ces militants qui souvent prétendent ne plus « en être » parce qu’ils se spécialisent dans la vie quotidienne. Ils n’ont plus le regard tourné vers Pékin ou La Havane mais sur leur nombril.
Les maquis de l’Amérique latine ne les intéressent plus, ce qui les préoccupe c’est la libération de leur propre corps, la domination de leur vie, le choix de leurs rencontres. Qu’il s’agisse de pro-situs ou débris de VLR, tout cela n’est pas la négation du militantisme mais au contraire son achèvement, même s’il y a à la base [de] leur attitude, comme d’ailleurs dans tout militantisme, des tendances communistes perverties. Ils croient abolir la distance qui les sépare de l’objet de leur intérêt, ils ne font que rapprocher cette distance d’eux-mêmes. Ils peuvent courir longtemps après leurs corps et leur vie quotidienne sans jamais les rattraper, car c’est leur propre vie qu’ils abaissent en un objet de politique et en un spectacle dont ils se voudraient metteur en scène. Cette prétention à être maître de sa vie, maître de ses désirs, à se produire soi-même, n’est que l’autre versant bourgeois du projet de régenter le monde et les autres. Elle est aussi illusoire. Si l’on peut la comprendre en tant que réaction défensive, on doit la dénoncer quand elle se prétend révolutionnaire.
Le fait que les réactions des militants à notre brochure aient été assez débiles ne signifie pas qu’elle soit au-dessus de toute critique. Dans la dernière partie, nous invoquons les masses et le pouvoir des Conseils Ouvriers [sic] pour garantir que la révolution ne sera pas dévoyée. Nous confions essentiellement aux révolutionnaires la tâche de faire respecter les règles démocratiques contre les manipulateurs. c’était, comme nous l’ont fait remarquer des camarades, entre autres ceux du « Mouvement communiste » [3], retomber dans les travers que nous dénoncions, nous reprenions à notre compte l’opposition masse-militant, nous invitions les révolutionnaires anti-militants à se replacer, en quelque sorte au « service des masses ». Certes, le programme communiste trouve la garantie de son application dans la situation des masses prolétarisées et la victoire de la révolution exige une très large participation de la population, mais il importe de ne pas voir dans le prolétariat une masse indifférenciée et de souligner le rôle de sa fraction (ou parti) communiste. Il importe aussi de n’avoir aucune illusion sur la démocratie. La démocratie n’est pas la voie qui mène au communisme mais un cul-de-sac. Oui, va-t-on nous répondre, la démocratie représentative, la démocratie parlementaire bourgeoise, mais pas al démocratie directe, la démocratie conseilliste, celle qui repose sur les A. G., les cellules, les délégués révocables... et tout le tintouin. Nous ne faisons évidemment pas l’éloge de la démocratie parlementaire, mais celui de la démocratie « prolétarienne » c’est un leurre. Le principe constitutif de la démocratie c’est la séparation entre la décision et l’exécution. Des groupes comme « Socialisme ou barbarie » [4]] et à la suite « Internationale situationniste » [5] se sont à la fois réclamés de la démocratie et de l’abolition de cette séparation. C’était vouloir concilier l’inconciliable. Cela ne peut que semer la confusion. Le mot est bien trop lié à l’idée de débat et de réunion préalable et préparatoire à l’action, à la nécessité pour la minorité de se plier aux décisions de la majorité, à l’idée que la vérité sort de cette majorité. On peut dénoncer les magouilles des A. G. mais il faut surtout montrer que le principe de « Tout le pouvoir aux A. G. » peut souvent revenir à laisser les A. G. choisir entre les groupes de pression les plus habiles et les plus démagogiques, en insistant d’abord sur le respect de règles organisationnelles, le contrôle des délégués, la fréquence des réunions, on risque de retomber dans un perfectionnisme qui ne garantira rien.
Les communistes doivent d’abord s’affirmer comme tels, pour eux-mêmes et face aux autres, défendre dans des situations concrètes leur programme. Cela ne se réduit pas à répéter « abolition du salariat », « fin de l’économie marchande ». Il faut agir pratiquement dans ce sens, sans faire dépendre son action d’une approbation démocratique à priori. Nous prouverons que nous avons raison par la force et l’exemple de notre pratique. L’important est que se rassemblent des forces suffisantes pour agir et non qu’elles soient à tel ou tel moment minoritaires ou majoritaires.
En ce qui concerne les Conseils Ouvriers, la réflexion et l’étude des expériences passées montrent que nous n’avons pas à faire l’apologie ou à appeler à la création de conseils en-soi, comme l’ont fait les situs en 68, cela même en fournissant des définitions minima. On retombe vite dans une idéologie de conseil comme expression ou représentation de la classe. La construction des conseils se substitue à la construction du parti. On ne fait qu’opposer un type d’organisation à un autre, un pouvoir à un autre pouvoir. On pose entre le prolétariat et le communisme un intermédiaire organisationnel. Nous devons mettre en avant les tâches communistes et agir sur l’organisation de la classe en lutte.
C’est en fonction de ces tâches que naîtront les forces organisationnelles appropriées : comité d’action, conseil, organisme de coordination. C’est sur ce que feront les conseils qu’ils seront jugés. Dans une période révolutionnaire tout le monde risque de devenir « conseilliste ». L’idéologie conseilliste et autogestionnaire sera le meilleur moyen d’embarquer de larges fractions de la classe dans une activité substitionniste. On s’amusera ou on s’ennuiera à construire démocratiquement ou non, des pyramides de conseils, à autogérer des usines de boutons de culottes, pendant que la contre-révolution de renforcera. La répugnante apologie des LIP, en tant que travailleurs s’autogérant, nous donne un avant-goût de la chose.
La question de la démocratie de pose déjà dans les luttes présentes, qui souvent démarrent sans vote, sauvagement, sous la pression des moins résignés qui entraînent les autres. Le moment où la démocratie reprend le dessus, est l’heure du désenchantement, l’heure où le vote de reprise sanctionne l’épuisement. L’A. G. bien souvent n’est pas le lieu de discussions vivantes, mais celui d’un débat formel, coupé de ce qui est discuté, parce qu’elle est l’espace-temps de la discussion séparée.
À l’OJTR, on a payé le prix d’une conception démocratique. Il y a eu une tendance à se battre pour qu’un certain nombre de règles soient respectées au sein de l’organisation et que la base puisse avoir le pouvoir. Cette position ne permet pas de démasquer réellement la bureaucratie puisque tous se réclament à qui mieux mieux de la base et n’évitent pas les magouilles.
Le personnage du bureaucrate n’est ni autoritaire ni violent. Pour faire carrière, il joue les conciliateurs, s’occupe de synthèses, admet le point de vue de chacun, flatte etc.... Les décisions et les règles de fonctionnement qui peuvent émaner des réunions ou A. G. sont ignorées ou détournées et les mêmes continuent à tirer les ficelles en fonction de leurs intérêts propres, sans que la base, retournée à ses moutons, ne s’en inquiète vraiment. Il vaut beaucoup mieux que ceux qui savent à peu près ce qu’ils veulent, au lieu d’attendre que la base libre enfin de s’exprimer leur fasse signe, affirment nettement et en acte des positions qui peuvent forcer des politicards, en contre-attaquant, à se dévoiler.
Nous n’avons pas réduit la critique qui nous a été faite à une question de vocabulaire, parce que nous avions eu l’occasion de mesurer pratiquement le caractère néfaste de la conception démocratique-conseilliste-autogestionnaire.
Voilà de quoi convaincre les « militants démocrates » de notre fascisme, ça ne les empêche pas, ces vautours, d’exploiter l’exécution du communiste et anti-démocrate Puig Antich [6] pour en faire un martyre de leur lutte antifasciste au début de l’année.
Dans la dernière partie du Militantisme stade suprême de l’aliénation le principal danger que nous dénoncions était celui de la reformation d’une classe dirigeante à partir d’organisations pseudo-révolutionnaires comme cela eut lieu dans les pays dits communistes. C’était faire trop d’honneur au militantisme. Dans les pays capitalistes développés, où [7] les conditions pour eux-mêmes et pour le reste du monde, d’une révolution communiste sont réellement présentes, l’extrême gauche politique n’a pas d’avenir. Les gauchistes ne sont pas à l’avant-garde. Le plus souvent leur projet réformiste est en retard sur celui de l’aile moderniste de dirigeants bien plus perspicaces et audacieux. Loin d’amorcer des comportement nouveaux, les gauchistes ne font que caricaturer les règles de la société capitaliste. Leurs sectes et leurs idéologies s’affirment, se proposent, se distinguent entre elles comme des marques de soutien-gorge. Le marché du prêt-à-lutter n’a rien à envier aux autres.
Que l’extrême gauche n’ait pas d’avenir, ne signifie pas qu’elle ne puisse pas jouer un rôle néfaste. Ceux qui au nom du réalisme prétendent se mettre juste un pas devant les masses, ne font que leur boucher la vue. En cherchant à plier la révolution aux nécessités de leur survie, les bureaucraties ne peuvent que la rendre plus vulnérable. Soucieuses d’organiser les masses, elles ne peuvent les organiser que suivant leurs propres modes d’organisation, les exigences de leur pouvoir, institutionnaliser le mouvement de masse et ainsi l’ériger en cible pour la contre-révolution.
Trotski et Mao ont, dans de vastes pays fondés sur une économie agraire et dans la traînée de conflits inter-impérialsites, réussi à imposer leur pouvoir... Aujourd’hui, ceux qui voudraient à leur exemple, reconstituer une armée rouge risquent de nous entraîner dans leur défaite. L’écart entre les armées établies et celles qui pourraient essayer de se constituer est énorme. Nous ne sommes pas d’accord pour faire joujou avec des fusils contre des missiles ; pour mourir par le feu classique, nucléaire, ou même mangés par les petits cochons. Les pays industriels étant extrêmement vulnérables au niveau de leur production et de leur communications, le contrôle de l’aviation, entre autres, suffit à nous faire crever de faim, les pattes en l’air, la gueule ouverte et la langue pendante. Raisonner en terme de guerre, c’est entrer dans le jeu de la contre-révolution militaire, s’installer sur un terrain ou le prolétariat sera vaincu. Or, tout prédispose les groupes politiques déjà hiérarchisés à jouer ce jeu là. Pour prendre l’exemple chilien, le pacifisme d’Allende fut débile mais le MIR [Movimiento de izquierda revolucionaria, Mouvement de la gauche révolutionnaire] le fut tout autant. Les groupes d’autodéfense n’ont pas fait long feu.
La force du prolétariat repose dans sa position économique, le talon d’Achille des armées modernes dans leur dépendance à l’égard de cette production. C’est autour de cela que se jouera la partie. Sans renoncer à la lutte armée, nous devons chercher à ne pas offrir de cibles, refuser la guerre de front et de territoire, opposer la fluidité révolutionnaire à la lourdeur de la machine militaire. Les bureaucraties à la recherche de permanence et de pouvoir ne le peuvent pas.
Le gauchisme, ce n’est pas l’ennemi aux portes du capitalisme - c’est le fou du roi - c’est aussi notre faiblesse, le militantisme gauchiste peut continuer à jouer son rôle, à parodier, à se prendre et à être présenté comme la révolution, parce que le véritable communisme ne parle pas encore assez distinctement et assez haut.
1974 (réédité à Grenoble, 1975)
LES AMIS DE 4 MILLIONS DE JEUNES TRAVAILLEURS (BP 8806 75621 Paris cedex 06)
Autres textes publiés : Lordstown 72, ou les déboires de la General Motors (brochure), À bas le travail (tract/affiche), Statuts imaginaires pour une association des travailleurs communistes (brochure), Le Militantisme stade suprême de l’aliénation (brochure), Un monde sans argent : le communisme (brochure).
D’abord catho de gauche, comme beaucoup de militants maoïstes, Nicolas Boulte adopte un pseudo biblique : Baruch Zorobabel. Baruch, accessoirement le prénom de Spinoza, est un scribe proche de Jérémie, qui lui dicte ses prophéties. Zorobabel est le prince de Juda qui ramène les Juifs de Babylone à Jérusalem et entreprend la reconstruction du Temple avec Josué. Ces références ne lui vaudront aucune mansuétude de la part du petit chef de la Gauche prolétarienne (GP, groupe d’inspiration maoïste) Benny Lévy (décédé en octobre 2003), qui, à rebours de Boulte, a pris un pseudo catholique : Pierre Victor.
Boulte, leader de l’association des étudiants de l’Institut catholique est, en 1965, président de la Jeunesse universitaire chrétienne (JUC), scission de la JEC. Il sera, en 1968, secrétaire du Comité Vietnam national. Il collabore au Nouvel Observateur.
Établi chez Renault en tant que militant de la GP, il est licencié après l’assassinat de Pierre Overney par un vigile de l’usine (25 février 1972).
Déjà critique à l’égard de la GP, il fait part, en interne, de ses virulentes critiques à l’égard des dirigeants, qu’il accuse surtout d’avoir adopté une stratégie de la tension, faute de pouvoir élaborer une véritable stratégie politique.
« Il est convoqué devant une sort de tribunal où, une nuit entière, on cherche à lui extorquer une autocritique. Il n’a pas le droit de prendre des notes pour répondre à se accusateurs. Insultes et injures pleuvent. Il résiste. On le menace, s’il rend public son bilan de le “barraminer, c’est-à-dire de le ramener dans le droit chemin manu militari [8]. »
Boulte ne cède pas et rédige, d’abord comme document interne, sa Tentative de bilan. Selon Rémi Hess - alors militant du groupe Vive la révolution -, Boulte est « tabassé dans une cave par un commando mao [9] ». Il tente de se suicider, est découvert à temps et réanimé. Il se tuera pour de bon trois ans plus tard, en mai 1975, après avoir envoyé au Monde sa notice nécrologique :
« On nous prie d’annoncer que Nicolas Boulte s’est donné la mort volontairement, lucidement. “À ce dont l’esprit se contente, on mesure l’étendue de sa perte” (Hegel). »
Nota : J’ai respecté la ponctuation, même si elle peut induire le lecteur en erreur, plus soucieuse qu’elle est du découpage des membres d’une phrase que du sens général de celle-ci ; en revanche, j’espère avoir corrigé la plupart des très nombreuses fautes de frappe et fautes d’orthographe qui émaillent le texte. J’ai également indiqué en italique les titres de journaux et d’ouvrages qui l’étaient entre guillemets.
[1] La brochure est rédigée en 1974, trois ans après le centenaire de la Commune de Paris.
[2] Note du texte original ; les adresses, obsolètes, sont reproduites à titre documentaire : Rupture avec Lutte ouvrière et le trotskisme, par M. Bérard (Paris, 1973, correspondance : Révolution internationale, BP 219, 75827 Paris cedex 17). Bilan du Comité de lutte Renault, par Baruch Zorobabel, édité par ICO [Informations et correspondances ouvrières], Paris, 1972 (correspondance : H. Simon, 34, rue St Sébastien 75011 Paris). L’auteur de ce texte, après de multiples menaces et un cassage de gueule de la part de ses ex-amis maoïstes, s’est suicidé (voir l’article de Rémi Hess dans la revue L’Homme et la société, n° 29-30, juillet-décembre 1973, p. 44, édité par Anthropos [Sur cette brochure et son auteur, voir ma propre note, au bas de cette page. C. G.]. Le Fléau social, revue qui ne paraît plus (BP 252-16 75766 Paris cedex 16). Note ajoutée par les rééditeurs de la brochure en 1975 : À signaler également la revue Errata (correspondance : BP n° 48, 75830 Paris cedex 17) qui a aussi publié la brochure L’obscurité du moment non vécu, l’affiche Que sont les amants devenus, le pamphlet Les Lopes ainsi qu’une affiche La grégaire solitude, publiée par des participants à la revue (correspondance : Esquisses, BP 151, Grenoble cedex).
[3] Note originale : Cf. le livre de Jean Barrot Le Mouvement communiste, éditions Champ libre. Et « Critique de l’idéologie ultra-gauche » dans le livre La Question russe, éditions Tête de feuille.
[4] Note ajoutée en 1975 : Une partie des articles de Socialisme ou barbarie ont été réédités : de Castoriadis, La Société bureaucratique(10/18) , L’expérience du mouvement ouvrier (10/18) , L’Institution imaginaire de la société (Seuil) ; de Claude Lefort Éléments d’une critique de la bureaucratie (éd. Droz). De plus, ont été publiés : Entretien avec Cornélius Castoriadis par l’APL [Agence de presse Libération] Normandie (diffusé par la librairie des Deux Mondes 10, rue Gay Lussac 75005 Paris), Entretien avec Claude Lefort, revue L’Anti-mythes,
n° 14, novembre 1975 (correspondance : Claude Chevalier, 327 Bd des
Belles Portes 14200 Hérouville). [On peut ajouter aujourd’hui
l’anthologie de textes de Socialisme ou barbarie publiée par Acratie en 2007 (L’Essart, 86310 La Bussière,
[5] Note ajoutée en 1975 : Les principaux ouvrages de l’IS sont : Internationale situationniste 1958/1969, Champ libre ; La Société du spectacle, Guy Debord, Champ libre ; Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations, Raoul Vaneigem, Gallimard ; Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, René Viénet, Gallimard : La Véritable Scission dans l’Internationale Champ libre ; De la Misère en milieu étudiant (brochure ; nombreuses rééditions) ; Débat d’orientation de l’ex-Internationale situationniste, Centre de recherche sur la question sociale (CRQS, BP 218, 75865 Paris cedex 18) ; Critique de la politique économique, Asger Jorn (brochure de l’I.S.).
[6] Salvador Puig Antich, militant anarchiste exécuté à Barcelone par le garot (étranglement), le 2 mars 1974.
[7] Je déduis ce mot, illisible, du fait d’une faute de frappe.
[8] Hamon Hervé, Rotman Patrick, Génération. 2. Les Années de poudre, Seuil, 1988, p. 421.
[9] Hess Rémi, « Le Maoïsme, l’analyse et les analyseurs », L’Homme et la société, n° 29-30, juillet-décembre 1973, pp. 35-44.