LE MENSUEL anarcho-syndicaliste, célèbre dans le monde entier, est réalisé à Madrid. Il est le porte-parole officiel de la CNT, même s'il existe de nombreux autres journaux ou bulletins régionaux: l'exemple le plus connu de ces journaux confédéraux est sans doute Solidaridad Obrera, la « Soli », fondé en 1907 et organe de la CNT catalane. Le journal CNT a eu une histoire chargée, à l'image du mouvement anarcho-syndicaliste dont il est issu et qui a réalisé l'un des plus grands épisodes révolutionnaires à ce jour. Après une décision de la confédération, le 16 avril 1932, le journal CNT naquit et connaîtra de nombreuses interruptions, dues à des saisies ou à des suspensions. Devenu quotidien durant la guerre civile, il connaîtra de nombreux collaborateurs de renom dont les plus connus sont peut-être Garda Olivet (le compagnon de Durruti) et Gaston Leval. Durant la période franquiste, il renaît clandestinement en 1944, d'abord avec régularité puis sporadiquement dans les Innées 50 et 60. Il subira les crises internes de ':'organisation, et le couperet de la répression. À la mort du vieux dictateur, il réapparaît comme le porte-parole de la Confédération, 'n 1976, et poursuivra sa parution mensuelle avec régularité jusqu'à nos jours, en changeant le ville pour sa réalisation.
C'est en septembre 2003 que la gestion et a réalisation passent entre les mains du syndicat madrilène des Arts graphiques, Communication et Spectacles. C'est une équipe d'une vingtaine de personnes, militants et bénévoles, qui travaillent à réaliser ce journal qui compte 32 pages dont 8 en quadrichromie, et qui ont récemment rafraîchi la maquette. En plus de l'équipe madrilène, le journal bénéficie de collaborations de collectifs (antimilitaristes, féministes, écologistes, etc.) ou de personnes (journalistes, avocats, universitaires, etc.) qui sont proches de la confédération.
Le journal est composé pour un premier tiers de pages d'informations sur le monde du travail et sur l'actualité syndicale. C'est, à n'en pas douter, une priorité pour la rédaction. Les sections « actualité » et « international » occupent une portion moindre: il est fréquent d'y voir des articles issus ou portant sur le mouvement libertaire.
L'Association internationale des travailleurs (AIT) y bénéficie d'une page où les sections peuvent y faire part de leurs actions ou réflexions. Les pages « culture », en couleur, chroniquent spectacles, livres ou films. Il faut signaler les deux pages consacrées chaque mois à la prévention des risques d'accidents du travail, étant donné que ces accidents découlent généralement d'un défaut de précautions des employeurs ou d'un manque d'observation de la législation. C'est là l'occasion de protéger les travailleurs et de former pratiquement les syndiqués. Contrairement à une idée fausse, le journal CNT ne ressasse donc pas 1e passé glorieux de f anarcho-syndicalisme espagnol à longueur de colonne. La place accordée à ce passé est essentiellement liée à des chroniques de camarades récemment disparus ou de commémorations ponctuelles.
Le journal, actuellement diffusé à 5 000 exemplaires, est distribué majoritairement à travers les syndicats confédéraux. Un millier d'exemplaires sont diffusés dans quelques grandes villes de la péninsule comme Madrid, Bilbao, Valencia, etc. dans des kiosques de presse. Les abonnés se répartissent sur les cinq continents, avec une plus forte proportion en France et en Amérique latine.
Comme tout journal, CNT cherche à augmenter son tirage en portant ses efforts sur l'augmentation du nombre des abonnés, sur l'amélioration de sa diffusion dans les canaux confédéraux et en s'implantant dans- les kiosques de presse d'autres grosses villes d'Espagne. L'objectif affiché étant de pousser le tirage de 5000 à 6000 exemplaires par mois.
Adresse: CNT, Plaza Tirsa de Molina 5-2°, 28012 Madrid, Espagne.
Site internet:
www.periodicocnt.orgLe Monde libertaire #1384 du 3 au 9 février 2005
