L'En Dehors

Déjà, rien que le titre de la dépêche - « La retraite à 70 ans, c’est maintenant possible » - vous laisse coi, avec son air de nous dire qu’on attend ça avec impatience depuis des années ! Demandez à votre entourage, tout le monde veux travailler jusqu’à 70 ans, voire plus, c’est l’évidence même...

On comprendra vite que la limite de cinq années est la prochaine étape à abolir (la droite décomplexée franchit toutes les limites, surtout celles de l’abjection) dans cette guerre sociale à rebours menée à tambours battants par l’État et ses serviteurs contre l’ensemble de la population. Faut-il encore rappeler qu’un ouvrier vit en moyenne dans les sept années de moins qu’un membre de « l’élite » ? Que chaque année perdue équivaut non à une « simple » augmentation du nombre d’années de cotisations exigées, mais à l’abolition pure et simple de la retraite pour tous ceux qui ne passeront pas le cap de plus en plus inaccessible de cette retraite qui, tel l’horizon, s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en approche !

Ce sont les personnes les plus pauvres, qui font les travaux les moins intéressants et les moins bien payés qui non seulement vivent moins vieux mais sont de plus en plus condamnés à mourir dans leur sous-salariat. Ou alors, ils auront le « choix » de finir leurs jours au minimum-vieillesse, une sorte de RMI quoi ! Génial ! La politique sociale, de nos jours, relève du crime.

Et nous savons tous qu’atteint la cinquantaine, plus grand monde n’est embauché. Ce recul éternel de la retraite revient non à augmenter le nombre d’années au boulot, ou peu, mais à nous faire cotiser des années pour rien et à nous condamner à finir dans la dèche totale.

Debout là-dedans ! C’est l’heure de la retraite !

Image de Vincent de Groot sous licence Creative Commons 2.5.

Nous avons rarement vu des gouvernants s’échiner à détruire nos vies si systématiquement et avec une telle ampleur. Du berceau au tombeau, nous en mettre plein la gueule. Beaucoup seront tour à tour travailleur pauvre, chômeur pauvre, retraité pauvre. Condamné à la précarité à perpétuité ! Les horizons complètement bouchés à tous les niveaux y compris les plus élémentaires comme la santé publique... Et on ne parle même pas des libertés s’amenuisant (ils nous détruisent par tous les fronts imaginables) de jour en jour !

Se révolter ?