Lu sur l'Echappée : "Malgré la victoire de la gauche aux élections législatives de 1906, les
conflits sociaux se multiplient, impulsés par une CGT acquise au
syndicalisme révolutionnaire. Entre 1908 et 1910, Paris et sa banlieue
sont, à plusieurs reprises, le théâtre de manifestations violentes
rassemblant des milliers de participants que le sentiment d’injustice et
d’impuissance face à la répression transforme en émeutiers. Ils
attaquent des bâtiments, saccagent le mobilier urbain, brûlent trams et
bus, élèvent des barricades et tirent sur les policiers à coups de
Browning.
À l’origine de ces explosions de colère, il y a des morts. Le 2 juin
1908, deux terrassiers grévistes de Draveil sont abattus par la
gendarmerie. En octobre 1909, le pédagogue libertaire Francisco Ferrer
est fusillé dans les fossés de Montjuich en Espagne après une parodie de
procès. Le 13 juin 1910, l’anarchiste Henri Cler meurt des coups portés
par un policier devant le quartier général des ébénistes en grève du
Faubourg Saint-Antoine. En juillet de la même année, des milliers de
Parisiens se massent autour de la guillotine pour empêcher l’exécution
d’un jeune cordonnier, Liabeuf, meurtrier de policiers qui l’avaient
fait injustement condamner pour proxénétisme. En mars 1909, dans l’Oise,
commence un long conflit qui oppose les ouvriers boutonniers à leurs
patrons. Les opulentes demeures de ces derniers sont mises à sac et les
plus haïs d’entre eux molestés. Seule l’occupation militaire de la
région permet de rétablir l’ordre.
Ce livre raconte ces événements et dresse le portrait de ces foules
sensibles et inflammables, versatiles parfois, courageuses toujours,
affrontant avec des armes improvisées ou à mains nues les dragons
casqués et montés envoyés pour les mater.
Manifestations et violences de rue dans Paris et sa banlieue à la « Belle Époque »
256 pages | 13 x 20 cm
18 euros | isbn 978-29158303-9-2