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A-Infos : "Le G8 est de retour en Europe. Et avec lui, les appels à la résistance. Face à cette rencontre des élites politiques du monde capitaliste et de leurs cohortes de sous-fifres, nous devons nous interroger sur le sens à donner à celle-ci.Cette résistance devrait devenir créatrice de nouvelles formes d'organisation et permettre d'avancer dans la construction d'alternatives concrètes au système capitaliste et marchand. Nous ne combattons pas le G8 pour attirer l'attention des médias et de l'opinion publique ou parce que ses dirigeants n'ont pas été élus. Nous le combattons parce qu'il traduit une conception autoritaire et capitaliste de l'avenir de cette planète.
Nous lui opposons nos rêves d'autonomie, d'autogestion, de solidarité
au-delà des frontières, d'écologie, d'égalité sociale, d'épanouissement
sans limites de la liberté de chacun, de liberté d'installation et de
circulation.Contrairement aux altermondialistes, nous ne pensons pas que les
institutions du monde capitaliste puissent être réformées. Aucun patronat
progressiste ou autre élite éclairée même du Sud - ne pourra changer la
nature injuste, autoritaire, culturellement et écologiquement destructrice
du monde capitaliste en se prévalant des beaux discours sur l'autre monde
possible.Certains ont décidé de ne pas attendre que ces discours prennent forme et
de construire eux-mêmes cet autre monde. Au Chiapas, au Brésil, en
Argentine, en Asiedes communautés paysannes et des quartiers entiers ont
fait le choix de réponses autogestionnaires à la misère sociale et
culturelle auxquelles on les condamnait. En Europe, aux Etats-Unis et
ailleurs, squats, centres sociaux autogérés, coopératives et systèmes
d'échanges alternatifs se multiplient à l'ombre de la gauche officielle.
Toutes ces initiatives réussissent déjà, à leur niveau, à remettre en
question la suprématie du système capitaliste.La résistance au G8 et plus généralement au capitalisme global devrait
donc pouvoir faciliter la mise en avant de ces alternatives concrètes et
construites au jour le jour. Mais elle doit également nous permettre
d'agir directement sur les structures qui nous oppriment quotidiennement.
L'action directe n'est pas la dérive adolescente que décrivent les médias
et les bien-pensants. Elle est une réappropriation de nos existences et de
nos lieux de vie, un moyen d'agir à la fois collectif et horizontal, sans
représentants. Elle est à la source du mouvement global qui a émergé dans
les années 1990, permettant d'inscrire une partie de celui-ci dans une
perspective réellement émancipatrice.Nous avons donc décidé de participer à la campagne réalisée par le réseau
britannique Dissent ! qui s'inscrit lui-même dans la démarche de l'Action
Mondiale des Peuples
http://www.dissent.org.uk
http: //www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/indexfr.htm
Nous revendiquons avec eux la volonté travailler en groupes affinitaires
pour faire capoter le sommet.Nous voulons donc imaginer des modes d'action qui pourront permettre sur
place des processus d'élaboration collectifs et horizontaux. D'ici-là,
tâchons de faire de cette campagne de mobilisation un moyen de mettre en
valeur toutes les initiatives citées précédemment. Sans vouloir
privilégier certaines luttes, nous avons choisi de faire graviter nos
réflexions autour de l'idée de décroissance. Celle-ci pose en effet un
éventail très large de questions, allant de la répartition des richesses à
la question de l'autogestion et à la remise en cause de la centralité du
travail. Cette question reste ouverte : à nous de profiter de ces moments
d'échanges pour y répondre.Si vous vous reconnaissez dans ce projet, si les contre-sommets doivent
pour vous être des espaces d'expérimentation sociale, n'hésitez pas à nous
rejoindre : nous sommes toujours à la recherche d'idées et d'énergies
nouvelles et le projet est en construction permanente.
Pour nous contacter :
ratatouillonsleG8(a)samizdat.net
[ article tiré de No Pasaran # 39 et tiré du site
http://nopasaran.samizdat.net/ ]