Lu sur
Laurent Mucchielli : "Alors qu’il existe une seule unité d’enseignement de criminologie au
CNAM qui a reçu 17 inscrits en 2011-2012 et 16 inscrits en 2012-2013, la
direction du CNAM propose de créer quatre postes de criminologie pour
la rentrée 2014. On peut en effet lire dans les propositions de
renouvellement et de création de postes d’enseignants-chercheurs de
l’École Management et société (MS) du CNAM, les demandes de création
d’un poste de professeur de Finances criminelles, au sein du département
économie finances assurance banque (EFAB), et d’un poste de maître de
conférences en sciences criminelles au sein du département DISST. Parmi
les propositions de l’École des sciences industrielles et technologies
de l’information ( SITI) du CNAM, il est également prévu de créer deux
postes : un Professeur spécialisé en Cyber criminalité dans le
département Informatique, et un professeur en criminalistique dans le
département d’ingéniérie mathématique (Imath).
Rien ne justifie ces propositions : ni la procédure d’instruction, ni
les priorités pédagogiques et scientifiques du CNAM, ni une soi-disant
« demande ministérielle ». Depuis les tentatives d’imposer au CNAM un
pôle national de criminologie, avec l’appui du président Sarkozy, c’est
toujours la même démarche : instrumentaliser le CNAM pour développer une
orientation et un courant en matière de criminologie en dehors de toute
confrontation avec le monde académique, sans concertation avec les
enseignants-chercheurs du Conservatoire, leurs équipes pédagogiques et
de recherche. Le CNAM mérite mieux que de servir de refuge à de telles
manœuvres.