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L'En Dehors


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LE CHANGEMENT N’A PAS EU LIEU,… N’AURA PAS LIEU,… NE PEUT PAS AVOIR LIEU !
Le changement ! Toute la campagne des présidentielles de 2012 s’est faite sur ce thème… Mais qu’entendait-on par changement ?

 

 

CHANGEMENT, VOUS AVEZ DIT CHANGEMENT ?

 

Si l’on regarde bien les déclarations faites à l’époque, le contenu du terme changement est extrêmement flou. C’est une sorte de notion dans laquelle chacun peut y amener ce qu’il souhaite… et l’on ne s’en est pas privé.

 

Les grands axes de ce qui devait constituer le changement, on les connait et ils sont invariants depuis des années… Rien de neuf en ce domaine : emploi, exclusion, protection sociale, retraites, services publics, sécurité, dépassement de la crise,…

 

Sur ces thèmes le candidat Hollande a brodé, allant alternativement de la critique – au demeurant justifiée – du bilan du candidat de la Droite, à des promesses que l’on souhaite et que l’on a l’habitude de trouver chez un candidat de la Gauche… tout y était ou presque.

 

Entre cette critique et ces promesses, finalement peu de choses concrètes ; pas de stratégie et des engagements flous du genre : j’ai cinq ans pour faire mes preuves.

 

Bien sûr, le pouvoir en place peut toujours expliquer que les cinq ans ne sont pas écoulés – ce qui est exact – et que donc, dès lors, on ne peut porter aucun jugement sur son action et ses promesses. Si l’argument est formellement exact, il ne tient pas concernant une action politique. L’action politique n’est pas une course au cours de laquelle, dans la dernière ligne droite, tout peut se jouer. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les pouvoirs politiques adorent utiliser les allégories sportives pour décrire leur action… ça leur évite d’expliciter le sens, les limites et les contradictions de celle-ci.

 

 

LES « BATAILLES PERDUES »

 

 

C’est la déferlante des liquidations d’entreprises qui marque ces premiers échecs. Le volontarisme naïf, ou feint, de la campagne s’est heurté à la réalité du système. Les déclarations, voire trépignements et menaces n’ont servi à rien face à la puissance du Capital. L’effet « marketing-Montebourg » monté en épingle dans le plus pur style hollywoodien a fait long feu… plus personne n’y croit.

 

On attendait également le candidat, devenu Président, sur le terrain de la finance internationale qu’il avait promis de « mettre au pas »… Là aussi, la tête basse et dans un silence assourdissant il n’a pas fait mieux que ce qu’aurait pu faire son prédécesseur… autrement dit RIEN ! Réformes structurelles des banques et taxe sur les transactions financières se sont envolées aux premiers jours du printemps. Les banques en rient encore, sans parler des marchés financiers !

 

Même RIEN, dans la politique européenne, avec l’allégeance, il n’y a pas d’autres mots, aux conceptions de Madame MERKEL qui a eu bien tort d’avoir peur de l’arrivée au pouvoir en France d’un « socialiste »… ; ce ne sont pas quelques rodomontades à l’égard de la Commission Européenne qui changeront quoi que ce soit.

 

La réforme des retraites est dans la même veine que chez Juppé, Balladur et Sarkozy. Rien que du grand classique dans l’austérité.

 

Sur la sécurité/insécurité, le pauvre diable se débat, comme ses prédécesseurs dans une situation issue de la misère et l’exclusion pour lesquelles il n’a pas non plus la moindre solution. L’intervention policière et les coups de menton du Ministre de l’intérieur, comblent les vides stratégiques d’une politique sociale qui est loin d’être au niveau des exigences du moment.

 

Enfin sur l’écologie, la présence de ministres dits « écologistes » ne saurait faire illusion. Une véritable politique écologique est de nature structurelle, touche aux fondements et à la philosophie du système. Le pouvoir actuel n’est pas de taille à entamer une telle « révolution ». Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, ne jure que par la croissance. Des mesures timides, ambigües sont prises (OGM, nucléaire, gaz de schistes) et donnent l’illusion d’une résolution de problèmes de fonds… l’avenir nous montrera ce qu’il en est réellement.

 

 

OUI MAIS !....

 

 

Oui mais !... diront les soutiens inconditionnels du gouvernement, des mesures ont été prises qui correspondent à des promesses faites ! C’est tout à fait exact ! Examinons-en quelques unes !

 

Le « mariage pour tous ». Après une longue polémique, la loi est votée. Bravo, c’est bien,… il fallait le faire ! Même si, sur le plan sociétal, c’est une avancée considérable, cette loi ne change rien à la situation économique et sociale et n’atténue en rien les contradictions du système dans son ensemble. Notons qu’elle ne « coûte rien » en termes financiers. Il s’agit d’une mesure purement politique. Un peu comme « l’abolition de la peine de mort » de l’ère Mitterrand qui nous est présentée comme la quintessence de l’action de l’ancien Président.

 

La création de milliers de postes dans l’Education Nationale. Bravo, c’est bien,… il fallait le faire. C’est incontestablement une mesure qui stoppe la véritable destruction de l’Ecole commencée sous l’ère Sarkozy. C’est une mesure qui coûte,… et dans l’état des finances publiques, il va falloir compenser ces dépenses,… et pour cela, pas de mystère : augmentation des impôts dans des proportions qui deviennent insupportables (le ras le bol fiscal actuel).

 

La multiplication et la création de stages de reconversion, de réorientation pour les jeunes. Mesures classiques, qui coûtent, mais dont on sait que, si elles font illusion au moment de son annonce, les résultats sont, eux, plus qu’aléatoires.

 

 

ON PEUT MAQUILLER LA REALITE, PAS LA SUPPRIMER

 

 

Au fur et à mesure des « batailles perdues » et des promesses intenables (la maîtrise du chômage par exemple), et malgré des mesures positives, se dévoile, pour celles et ceux qui y croyaient encore, la philosophie politique générale des « socialistes » et de leurs alliés.

 

L’art de la communication, largement maîtrisé par les équipes au pouvoir, sait montrer, sait mettre en valeur, des mesures qui vont dans le sens des promesses de telle manière qu’elles apparaissent comme l’essentiel de la politique menée – l’arbre qui cache, avantageusement, la forêt. Ce genre de manipulation, s’il arrive à convaincre les « convaincus » et les naïfs, à terme, ne fait plus/ne fera plus illusion.

 

Le dérisoire débat sémantique sur « rigueur » ou « pas rigueur » montre clairement que c’est surtout en jouant sur les mots, donc en terme de communication, que le Gouvernement tente de masquer la réalité de son impuissance et sa volonté de ne pas toucher aux fondamentaux du système. Pris dans une logique d’abord européenne, puis mondiale, il reste dans une problématique classique, qui a été celle de ses prédécesseurs : la gestion du système et de ses contradictions. Dans ce domaine, rien de nouveau,… les vieilles méthodes fiscales sont réactualisées, repeintes aux couleurs du « social », mais restent fondamentalement les mêmes.

 

Une mesure avortée montre bien également la nature et la philosophie du pouvoir actuel, comme d’ailleurs de l’ancien : la « loi sur le non cumul des mandats ». Mesure largement populaire qui ne coûtait rien, elle aurait dû être adoptée sans difficultés… pourtant la réticence de la classe politique en dit long sur son fonctionnement et ses conceptions. On peut difficilement attendre d’une classe politique – toute tendance confondue – des mesures radicales de changements économique, politique et social quand ses membres défendent farouchement leurs intérêts et privilèges. Le gouvernement, dans cette affaire, est coincé par des intérêts politiciens qui bloquent, en ce domaine, une timide velléité de changement. Que dire alors des questions essentielles ?

 

La critique est aisée, certes. Les temps sont difficiles. Mais la question essentielle qui se pose « que faire ? » ne saurait ignorer la nature réelle du système marchand dans lequel nous sommes. Poser la question de la nature du système requiert une volonté et un courage politique que la Gauche – sans parler évidemment de la Droite – n’a plus fait preuve depuis longtemps,… si tant est qu’elle en ait fait preuve un jour.

 

Le choix politique fait par le Gouvernement nous permet, sans crainte d’être désavoué, de dire que le changement n’aura pas lieu, ni aujourd’hui, ni à la fin du quinquennat.

 

On ne peut pas reprocher à l’actuel Gouvernement de se heurter à des difficultés majeures… Par contre, on peut lui reprocher de faire croire qu’avec son approche et ses mesures, il est capable de dépasser les contradictions du système et donc de procéder à un changement. Aucune opération de communication, aussi habile soit-elle, ne le pourra masquer cette réalité.

 

Octobre 2013      Patrick MIGNARD
Ecrit par libertad, à 20:18 dans la rubrique "Pour comprendre".



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