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Le changement climatique tue mon peuple, par Constance Okollet
Lu sur ContreInfo : "Les effets potentiellement dévastateurs du changement climatique n’appartiennent pas au futur. Agricultrice dans l’est de l’Ouganda, Constance Okollet a vu son village tour à tour submergé par les inondations, brûlé par la sécheresse, les maisons détruites, les récoltes perdues, les villageois frappés par la faim, la soif et les maladies. Elle lance un appel pressant aux dirigeants réunis à New York pour que soient prises des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

par Constance Okollet, The Guardian, 23 septembre 2009

Dans l’est de l’Ouganda, il n’y a plus de saisons. Auparavant, on avait deux récoltes par année, mais désormais il n’y a plus aucune régularité. Des inondations comme nous n’en n’avions jamais vues ont tout balayé. Il a tant plu que toutes les terres ont été détrempées et nos maisons submergées par l’eau. Nous avons été contraints de nous en aller vers les hautes terres, où nous avons cherché refuge. Lorsque nous sommes retournés vers nos maisons, elles s’étaient toutes effondrées, nos greniers avaient été détruits et les denrées alimentaires emportées. Les autres cultures étaient pourries, et nous n’avions plus de nourriture.

Avec les terres du village restant sous les eaux, il y avait beaucoup de moustiques, et cinq membres de ma famille sont tombés malades atteints de paludisme. N’ayant plus d’eau potable à boire, certaines personnes ont eu le choléra et la diarrhée. Beaucoup de gens de mon village sont morts. Les enfants n’allaient plus à l’école car ils étaient trop affaiblis par la maladie et leurs parents n’avaient pas d’argent pour les frais de scolarité.

Nos fermes ont été détruites, et nous n’avions pas de nourriture jusqu’à ce que le gouvernement vienne à notre aide. Pour nous, cette situation était humiliante, parce que nous n’avions jamais dépendu de l’aide pour survivre.

Cette année, alors que nous avions réussi à obtenir des graines afin de cultiver de quoi nous nourrir, nous avons été frappés par une sécheresse comme nous n’avions jamais vu auparavant. Il faisait si chaud que toutes les cultures se sont desséchées et que nos sources se sont taries. Il n’y avait plus d’eau non plus dans les puits, et nous avons connu à nouveau la faim et la soif, mais cette fois, en raison de la chaleur excessive.

Nous ne comprenions pas pourquoi cela était arrivé. Nous nous demandions ce que nous avions fait pour que Dieu soit tellement en colère. Mais nous savons maintenant que c’est à cause du changement climatique. Ce cycle se poursuit, et cela ne s’arrange pas, avec encore plus de sécheresses et d’inondations. Il devient très difficile pour nous de cultiver de la nourriture, et certains matins, lorsque je me rends sur mon domaine, c’est pour constater que quelqu’un a volé les pommes de terre. Bien que cela me mette en colère, je sais que si mes voisins ne me volaient pas ces pommes de terre, ils n’auraient pas de quoi manger.

Quand j’ai su que les dirigeants du monde entier allaient se réunir à l’ONU à New York pour discuter de la lutte contre le changement climatique, j’ai souhaité pouvoir leur dire ce que ma communauté a vécu. Je voulais leur faire comprendre que nous devenons de plus en plus pauvres à cause du changement climatique, et que nous sommes en train de mourir. Je voulais être là pour leur raconter notre histoire.

Avec l’aide d’Oxfam, je me suis jointe à de nombreuses femmes comme moi, venant de différentes régions du monde, et suis à New York pour dire ce que j’ai sur le coeur.

Je demande aux dirigeants des pays riches de prendre des mesures pour réduire leurs émissions de carbone de sorte que nous puissions compter sur des pluies pour planter nos cultures sans avoir à affronter les inondations qui les emportent. Et je leur demande d’aider ma communauté à lutter contre le changement climatique, qui détruit nos maisons, apporte des maladies, et empêche nos enfants d’aller à l’école. C’est tout ce que je demande au nom de mes gens de mon village.

Constance Okollet est une cultivatrice du canton de Tororo, dans l’est de l’Ouganda. Mère de sept enfants, elle milite dans son village et dirige le Osukura United Women Network.


Publication originale Guardian, traduction Contre Info
Ecrit par libertad, à 23:28 dans la rubrique "Ecologie".



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