Lu sur
@narlivres : "La tendance
insurrectionniste a fait des apparitions fréquentes
et diverses dans l'histoire de l'anarchisme. Elle semble depuis
quelques années renaître, alors que la période
paraît sans perspectives
de changement
en profondeur et privée de sujet révolutionnaire,
avec des écrits
(L'Insurrection
qui vient), des pratiques (luttes anti-G8 ou dans le Val
de Suze)
« et même
des mises en scène politico-médiatiques comme celle
menée contre les “sept de Tarnac” ».
Avec
La Tentation insurrectionniste
(Acratie, 106 p., 10 euros), J. Wajnsztejn et C. Gzavier
s'attachent à remonter aux prémisses de cette résurgence
dans les années 1970 et analysent les positions théoriques
et les actions d'un certain nombre de groupes et revues (
Les Fossoyeurs
du vieux monde, Os Gangaceiros, La Bibliothèque des
émeutes, Tiqqun,
L'Appel).
Puis ils dégagent les limites théoriques, pratiques
et organisationnelles de l'insurrectionnalisme ;
lui
reprochant une analyse insuffisante des transformations de l'Etat,
de négliger les mécanismes de domination par consentement,
de privilégier le « spectacle de l'affrontement »
et le culte de l'émeute ou de la violence, soulignant les
risques avant-gardistes ou de professionnalisation de la lutte armée…
Etude très argumentée de ce phénomème,
le livre nous renvoie aussi à notre propre incapacité
et à l'interrogation de base : que faire ?
à 10:30