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Lu sur : Indymedia.ch « Ils sont environ 300 et occupent des immeubles à Genève. La police fédérale prétend qu'ils appartiennent « au mouvement autonome anarchiste ». Et les personnes qui adhèrent à ce groupe «sont considérées comme des extrémistes», assure-t-elle, dans un rapport qu'elle vient de publier. Pourquoi la police a-t-elle fiché ces trois cents squatteurs ? Sur quelle base légale a-t-elle fondé cette action, s'interrogent les élus de la gauche genevoise à Berne. A voix basse, pour le moment.
Ils se gardent de soulever une polémique à l'approche du vote, le 28 novembre, sur la vente de l'Hôtel Carlton à Genève. Elle pourrait brouiller le message que la gauche tente de faire passer, appuyant les anciens occupants du bâtiment. Mais les parlementaires promettent de déclencher la tempête après le scrutin. Dans le rapport, les 300 squatteurs genevois sont mis à l'index au même titre que les militants de la Coordination anti-OMC et une frange du Bloc Noir. Le document fédéral relève aussi la présence de 132 agitateurs d'extrême droite à Genève, hooligans et jeunes nationalistes.
50 000 enregistrements
« Nous sommes dans une phase rampante de retour au fichage », s'emporte Carlo Sommaruga (PS/GE), membre de la commission juridique du National. « On doit garder un œil très attentif. Des dérapages peuvent intervenir à tout moment. » Le premier cafouillage n'a pas tardé à être pointé du doigt. Le rapport sur l'extrémisme présente comme « individus potentiellement dangereux » certains membres d'une association d'étudiants israélites. Au motif qu'ils possèdent une arme à feu. De façon légale, toutefois. Ils travaillent dans une agence de sécurité. Berne a dû envoyer une lettre d'excuses.
Sous la Coupole, c'est l'examen du rapport par une commission parlementaire qui a mis le feu aux poudres. Les élus y ont découvert environ 50 000 informations récoltées par le désormais fameux Service d'analyse et de prévention (SAP, l'héritier de l'ancienne police fédérale) sur de présumés extrémistes de droite ou de gauche. Depuis lors, les agents fédéraux sont sous pression et sommés de s'expliquer. Certains élus n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme contre « un retour de l'affaire des fiches ». Du côté du Département fédéral de la justice et police (DFJP), on estime qu'il n'y a pas de quoi en faire un plat. «Il s'agit de 50 000 informations ou notices disparates sur les lieux fréquentés et les événements organisés par certains groupes», tempère son porte-parole, Guido Balmer, à Berne. «Nous n'avons pas fiché 50 000 individus.»
Les élus sont toutefois loin de se satisfaire de ces explications. « Nous voulons y voir plus clair », déclare l'UDC argovien Luzi Stamm, président de la commission juridique du National. Christoph Blocher a été prié de comparaître personnellement devant la commission. L'audition du conseiller fédéral devrait se dérouler en janvier.
La lutte contre le terrorisme réhabilite le fichage
Le corset légal serre au plus prêt l'action des enquêteurs. La collecte d'informations a été proscrite au lendemain du scandale des fiches, à la fin des années 80. C'est après le 11 septembre 2001 que certains élus ont décidé de lâcher la bride. Les démocrates-chrétiens ont demandé à la police fédérale d'effectuer une analyse de l'extrémisme en Suisse. Les radicaux et l'UDC ont applaudi. Les représentants bourgeois ne rechignent pas à autoriser une «récolte ciblée» de données.
« Question de réalisme »
Question de « réalisme », affirment certains d'entre eux. « Les enquêteurs doivent mieux disposer de leur principal outil de travail, les informations. » Tout le monde politique, ou presque, court d'ailleurs après la base de données de Schengen, font-ils observer. Et Berne vient de sceller ses fiançailles avec Europol, agence dotée d'un gros fichier informatique.
Le souci sécuritaire saisit à nouveau la classe politique en vue de l'Euro 2008. Le danger s'appelle cette fois hooliganisme. Personne ne veut que cette vitrine sportive de la Suisse vole en éclats à cause d'une poignée de casseurs. »