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Conférence d’Yves Cochet pour le Collectif Parisien pour la Décroissance, Paris, le 22 mai 2008
Dans la première partie de son intervention, Yves Cochet rappelle les fondamentaux sur le poids de l’énergie fossile, 85% du total, et la perspective du pic énergétique, vraisemblablement bien plus proche que les projections jusqu’alors optimistes de l’AIE ne le prévoient.
Il passe ensuite en revue les impacts de la crise de l’énergie qui s’annonce sur tous les aspects de notre vie, de l’activité économique aux transports, à l’habitat et l’alimentation.
Le temps va nous manquer, avertit-il, pour procéder à la reconversion de nos sociétés, dont le modèle de croissance est indissociable d’une énergie bon marché toujours plus abondante.
Yves Cochet suggère quatre axes de transformation :
Autosuffisance locale et régionale
Décentralisation géographique des pouvoirs
Relocalisation économique
Planification concertée et quotas
Morceaux choisis :
C’est au-delà de ce que l’on peut imaginer. Je pense que si on n’a pas la base factuelle, on se trompe complètement sur les politiques à suivre. C’est pour ça que Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ou 99% de mes collègues dans les gouvernements en France en Europe et ailleurs, se trompent totalement sur les politiques à mener, y compris le Grenelle de l’Environnement, qui sont des billevesées absolues.
Ils ont une vision continuiste de l’histoire. En gros, demain sera à peu près comme aujourd’hui, et même disent-ils, en mieux. Tout cela est totalement faux. Ce que je vous dis là, c’est qu’il va arriver un accident comme jamais il n’est arrivé dans l’histoire de l’humanité depuis homo sapiens il y a cinquante mille ans.
Il y a une opposition majeure entre deux modèles, deux visions d’avenir. Les cornucopiens [1] , les espèces d’optimistes béats, qui sont des théologiens de la croissance, qui pensent que la croissance c’est pour toujours, et ceux qui pensent qu’il faut regarder les faits les plus durs, et que ça va décroître.
L’industrie des transports, aujourd’hui c’est plus vite, plus loin, plus souvent, moins cher. On a un droit à la mobilité. C’est un privilège d’ultra riches qui ne se rendent pas compte que plus de la moitié de l’humanité n’a aucun droit à la mobilité. C’est ce que les européens ont mis en œuvre depuis soixante ans.
La décennie 2010-2020, c’est la décennie de tous les dangers. Il va falloir s’habituer à aller moins vite, moins loin, moins souvent. L’énergie sera beaucoup plus chère, qu’on le veuille ou non.
Avec la déplétion pétrolière, l’aviation va avoir beaucoup de mal. En 2015, les compagnies low-cost sont mortes.
C’est une rupture de civilisation. Il faut apprendre à penser l’impensable. A changer totalement notre mode de vie. Il faut l’anticiper si l’on veut sauvegarder la démocratie, sinon elle en mourra.
C’est maintenant qu’il faut faire preuve de la plus grande créativité politique. Il faut avoir une imagination débordante pour changer le monde. Si on a le conformisme du PS ou de l’UMP, c’est cuit...
Sur le web : Collectif parisien pour la décroissance
[1] Néologisme bâti sur « cornucopia », corne d’abondance.