La période 1905-1911 a tout d’une révolution qui se déroule sur une longue période mais n’aboutit pas
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Article 11 :
"C’est une fresque passionnante, une peinture aussi vivante qu’instructive. Dans
Le Goût de l’émeute
(éditions L’échappée), Anne Steiner fait revivre le Paris combatif de
la Belle Époque, avec ses élans révolutionnaires, ses rudes
manifestations et ses longues grèves. Une période injustement méconnue,
qu’Anne évoque ici.
Elle conte les violentes manifestations, les dures grèves, les brutales
émeutes, décrit les patients combats ouvriers autant que les brutales
explosions de colère du peuple parisien. Ici, une longue lutte - celle
des terrassiers des sablières de Davreuil en 1908, travailleurs au
turbin douze heures par jour et sept jours sur sept. Là, une belle
révolte, quand le peuple de gauche se trouve si choqué par l’exécution
du libertaire espagnol Francisco Ferrer qu’il manque de peu de mettre à
sac la capitale
1.
Ici encore, la jacquerie des ouvriers et ouvrières de l’industrie du
bouton à Méru, les grévistes affrontant l’armée et mettant à sac les
luxueuses demeures de leurs patrons. Toujours, à chaque fois, Anne
Steiner donne vie aux épisodes qu’elle met en scène. On y est, vraiment,
on voit la foule charger les policiers, on sent l’émotion des militants
qui enterrent l’un des leurs, tombé face aux uniformes, on souffre de
la faim avec les boutonniers en lutte, on crie, on rage, on vibre, on
entonne la chanson « Gloire au 17
e » face aux soldats en armes
2, on s’indigne de la mise à mort de Liabeuf
3, on s’enflamme à la lecture des magnifiques articles de
La Guerre Sociale. Bref, on plonge dans ce Paris si combatif de l’avant-Première Guerre mondiale, au cœur du «
mouvement social le plus dur qu’ait connu la IIIe République », cinq années (de 1906 à 1911) de grèves, de luttes et de violences révolutionnaires, épisodes aussi glorieux que mal connus.
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