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Le Président de la République a déclaré la guerre aux gens du voyage et aux Rroms. Les Tziganes entendent répondre par une déclaration de paix pour éviter une explosion sociale.
L’organisation le 28 juillet d’une réunion à l’Élysée sur les « problèmes » posés par les Tziganes est une première depuis la Libération.
Comme trop souvent dans leur histoire, les Tziganes sont une fois de plus les boucs-émissaires privilégiés d’une classe dirigeante empêtrée dans les scandales politico-financiers.
Si Nicolas Sarkozy devait réitérer sa déclaration de guerre, le Collectif des Associations Tziganes serait amené à diligenter des actions judiciaires pour provocation à la haine raciale et à demander aux parlementaires de s’interroger sur la nécessité de réunir la Haute Cour.
La prégnance du racisme anti-tzigane dans la société française est telle que la confirmation le 1er juillet 2010 par la Cour d’appel de Paris de la condamnation de France Télévisions pour provocation à la haine raciale en raison du contenu d’une émission C dans l’air intitulée : « Délinquance : la route des Roms » est passée totalement inaperçue.
Alors que la France a fait l’objet de maintes condamnations par les instances européennes et risque de se retrouver au ban de l’Europe, aucun effort n’est fait par les pouvoirs publics pour lutter contre la multiplication des actes et des propos racistes dirigés contre les Tziganes.
Le 18 juillet 2010, la France a enfin reconnu officiellement le drame de l’internement et de la déportation des Tziganes de 1940 à 1946 par le biais d’un discours prononcé par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants.
Dix jours plus tard, Nicolas Sarkozy prend l’initiative d’une politique de nature raciale qui, si elle venait à être mise en œuvre, risquerait fort de constituer une nouvelle page noire de l’histoire de France tant il est vrai que Les Tziganes, au delà des profondes différences qui existent entre Rroms et gens du voyage, sont soumis en France à un véritable régime d’apartheid en raison d’une législation d’exception indigne d’un pays démocratique.
Le Collectif des Associations Tziganes demande à être reçu par le chef de l’État pour évoquer les problèmes que posent les propos racistes de certains parmi les ministres et les parlementaires de l’UMP.
Le Collectif des Associations Tziganes demande l’abrogation de toutes les lois discriminatoires et une action résolue au plus haut niveau de l’État pour lutter contre le racisme anti-tzigane.
Pour la sauvegarde des valeurs universelles qui ont fait la grandeur de la France, le Collectif des associations tziganes lance un appel en reprenant les mots exacts utilisés il y a vingt-cinq ans par Georges Guingouin, premier maquisard de France, libérateur de Limoges, dans son appel lancé à l’occasion du 41e anniversaire de la bataille du Mont Gargan : « En 1985, j’en appelle aux hommes et aux femmes à l’âme généreuse pour que dans un sursaut moral, une nouvelle Résistance commence afin que la France reste le pays des Droits de l’Homme. La flamme de la Liberté ne doit pas s’éteindre ! »
Association La Voix des Rroms, 24 juillet 2010.
Vidéos réalisées au cours de l’action par des militants d’AL Saint-Denis, entre le 6 et le 8 juillet 2010. Nul besoin en effet d’attendre le 28 juillet pour mesurer le mépris et la violence de l’État contre cette communauté.
Vidéo 1
Vidéo 2
Communiqué du 21 juillet 2010 d’un collectif d’associations tziganes et de gens du voyage (ANGVC, UFAT, ASNIT, FNASAT)
Les évènements dramatiques récents survenus à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), où un jeune homme est décédé au cours d’une opération de gendarmerie, donnent lieu aujourd’hui à une odieuse stigmatisation de l’ensemble des gens du voyage et des Roms de la part du Président de la République qui les érige en boucs-émissaires des difficultés rencontrées en matière de sécurité par le gouvernement. En annonçant la tenue d’une réunion d’opportunité le 28 juillet, le chef de l’Etat entretient une confusion entre gens du voyage et Roms, renforçant l’inutile et dangereuse ethnicisation du débat, qui nous entraîne bien loin de l’idéal républicain.
Concernant les gens du voyage, la logique d’expulsion ne saurait être mise en avant sans faire écho aux carences des dispositifs d’accueil imposés par la loi. Le rôle de substitution des préfets pour pallier l’inertie des communes ou établissement publics de coopération intercommunale n’est que très rarement mobilisé. C’est de la responsabilité de l’Etat.
Rappelons que les gens du voyage sont citoyens français et toujours soumis à une législation d’exception, jugée discriminatoire par la Halde, qui en fait une population contrôlée comme aucune autre.
La situation des Gens du voyage appelle des réponses publiques concertées et volontaristes, plutôt que des annonces dont on discerne mal qui elles concernent et les effets positifs qu’elles pourraient produire, au vu des pratiques déjà en cours. Les Roms roumains et bulgares sont citoyens de l’Union européenne et jouissent naturellement d’une parfaite liberté de circulation, dans un régime transitoire discutable.
On imagine par contre aisément que législation d’exception, stigmatisation et amalgame font le jeu de tensions et de rejets dont personne n’a ni envie ni besoin.
Pourtant, partout en France, la démarche de concertation de gens du voyage et le courage politique de municipalités donnent à voir l’évidente possibilité du " « vivre ensemble ».
Dimanche dernier, un hommage appuyé d’Hubert Falco aux Tsiganes internés en France entre 1939 et 1946, a affirmé la place des gens du voyage dans l’histoire française. Cette reconnaissance a été vécue comme une avancée significative vers la reconnaissance d’une pleine citoyenneté. Espoir vite déçu par une communication du chef de l’Etat qui rappellera sans aucun doute aux historiens de nombreuses manifestations de politiques d’exclusion et d’oppression.
L’ANGVC, l’ASNIT et Action Grand Passage, l’UFAT et la FNASAT-Gens du voyage dénoncent avec fermeté une approche ethnicisante et stigmatisante dont elles redoutent les conséquences à la fois sur les familles et sur l’évolution des politiques publiques qui seront mises en œuvre.