Lu sur
@narlivres :
"Avec
La Mano Negra (110 p,
12 euros), les éditions de
L'Echappée
nous présentent deux textes de Clara E. Lida, le « Règlement
de la société des pauvres contre ses voleurs et ses
bourreaux » et une chronologie qui apportent quelques
éclaircissements sur une organisation secrète de paysans
andalous démantelée par le pouvoir espagnol en 1883
(près d'une vingtaine de personnes exécutées
par la garrotte, une centaine d'emprisonnées dont certaines
ne seront libérées qu'en 1903). Longtemps considérée
comme une invention de la police pour mater la grève des
journaliers et des paysans, la Mano Negra a réellement existé
et l'auteure établit son adhésion à la pensée
libertaire et au mouvement anarcho-syndicaliste espagnol. Lors de
la période d'intense répression de 1874 à 1881,
c'est le seul moyen qui reste aux militants paysans pour perpétuer
l'existence de leur organisation de résistance à l'exploitation
et à la misère : répondre au terrorisme
de l'Etat, des propriétaires terriens et de l'Eglise par
le terrorisme. En 1878, la révolte gronde, des fermes
et des oliveraies sont incendiées, du bétail massacré,
des vignes arrachées… Clara E. Lida insiste fort
justement sur les différences de situation entre le Nord
(Madrid, Barcelone) qui s'industrialise et le Sud qui demeure rural,
appelant aussi les historiens à étudier cette période
de clandestinité de la Fédération des travailleurs
de la région espagnole (FTRE), ancêtre de la Confédération
nationale du travail (CNT). Elle y contribue et, même si les
textes présentés sont un peu décousus, elle
nous fait découvrir une période et des événements
largement inconnus en France.
à 22:37