La grève étudiante québécoise générale et illimitée : quelques limites en perspective
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OCL : "L’annonce d’une hausse de frais de scolarité dès la session d’automne
2012, par le gouvernement libéral de Jean Charest, a été le coup d’envoi
d’une riposte étudiante à la mi-février. L’État veut augmenter les
frais de 75% en 5 ans et 180 000 étudiant-e-s (carrés rouges) sortent en
grève générale illimitée (GGI). Après une négociation qui a avorté,
cette même hausse est passée à 82% en 7 ans. La réplique étudiante s’est
corsée et l’entente fut rejetée à l’unanimité par toutes les assemblées
générales des associations en grève. Le gouvernement s’appuie alors sur
les étudiant-e-s réactionnaires (carrés verts) qui demandent des
injonctions et impose aux administrations de régler localement la crise
qui se pointe à l’horizon. Les injonctions sont défiées. La répression
et la judiciarisation sont au bout du bâton. Le premier ministre Charest
est interpellé par les juges, les policiers, les administrations, etc.,
car le mouvement étudiant ne respecte pas ni la loi, ni les
injonctions. Depuis le 18 mai, le gouvernement a cru bon faire adopter
une loi spéciale, la Loi 78, afin de mettre fin à la grève et au
conflit. L’effet contraire se produisit ; une crise sociale éclate
alors. Seule la Classe (Coalition large de l’ASSÉ –Association pour une
Solidarité Syndicale Étudiante-) invite la population à désobéir à la
loi. Les syndicats, la FEUQ et la FECQ préfèrent la lutte juridique à
laquelle participe aussi la Classe. Devant une masse de gens de tous
âges, qui à tous les jours manifestent illégalement partout au Québec,
et une perturbation économique qui risque de faire perdre le Grand prix
entre autres, sous la pression de la Chambre du commerce, des
propriétaires des événements d’été, du Service de police de Montréal,
etc., Charest invite les associations étudiantes nationales à s’asseoir
et à renégocier. Dès en partant, cette quatrième fausse tentative de la
part de l’État est vouée à l’échec.
Ce texte ne cherche pas tant à faire un bilan de la situation, mais à
relever certains moments critiques qui ont donné l’orientation à la
situation actuelle. Il veut apporter quelques informations et
réflexions pour les camarades à l’extérieur du Québec sur l’apport et
les limites de la GGI dans sa propre lutte et dans les luttes sociales à
venir. C’est pourquoi, nous nous proposons de dresser la table des
instants qui nous semblent porteurs d’espoir et des éléments que nous
questionnons. Il sera question d’observer la radicalisation de la lutte
par l’action directe, la soumission du syndicalisme de combat à l’agenda
gouvernemental et la réponse citoyenne au régime démocratique
resserré. Précisons enfin que nous sommes partie prenante de cette lutte
à la base, soit comme étudiantes (en cycle supérieur universitaire, en
technique collégiale) ou en soutien extérieur non-étudiant.
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