--> Quand les journalistes (et leurs favoris) falsifient l'analyse critique des médias
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Le magazine de l'homme moderne :"Vouloir transformer toute analyse des structures de l’économie et de l’information en « théorie du complot » ne constitue pas une falsification ordinaire. Elle s’inscrit dans une logique d’ensemble.
Depuis un quart de siècle, la contre-révolution néolibérale, la décomposition des régimes « communistes » et l’affaiblissement des syndicats ont concouru à la renaissance puis à l’hégémonie d’une pensée individualiste.
Les institutions collectives sont démantelées ; celles que l’on édifie sur leurs décombres privilégient le consommateur désaffilié, l’« individu sujet ». La nouvelle idéologie dominante, qui accompagne cette grande transformation, la rend plus fluide, plus insensible aussi, en la proclamant « naturelle », produite par des forces telluriques auxquelles nul ne pourrait résister et qui, de surcroît, apporteraient dans leur sillage de nombreux bienfaits partagés.
Dorénavant perçues comme « marxistes » et donc dévaluées à l’égal des régimes qui se prétendaient tels, les analyses structurelles de l’histoire, de la politique et des médias sont par conséquent dédaignées. Le refus de postuler que la spontanéité des « acteurs » et l’élan impétueux des « droits de l’homme » seraient les principes essentiels guidant la mondialisation expose au risque d’être qualifié d’archaïque, d’extrémiste ou de paranoïaque.
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