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Lu sur Indymédia Paris : "Naissance d'un courant anarcho-syndicaliste en France : Pour comprendre la conception du syndicalisme de la CNT et ce qui la distingue des autres organisations syndicales, il est nécessaire de revenir sur la Charte d'Amiens. Dans cette charte on peut lire l'extrait suivant : "le Congrès affirme l'entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors". Ce principe de simple neutralité à l'égard du politique qui est en réalité une sorte de consensus entre les différents courants de la CGT de 1905 s'est rapidement montré inopérant.
Si l'on prête souvent un rôle influent aux anarchistes dans la rédaction de la charte d'Amiens celle-ci n'exprimait que partiellement leur point de vue, notamment au sujet de l'anti-étatisme, thème absent de la Charte. Ce manque conduisit après la guerre 14-18, puis après le congrès de Saint-Etienne, de nombreux militants à reformuler les conceptions syndicalistes révolutionnaires dans une optique explicitement anarcho-syndicaliste (se démarquant par là même du syndicalisme révolutionnaire de Monatte). Au congrès fondateur de la CGTU de Saint-Etienne en 1922, l'on assiste à l'opposition de deux motions, celle de Pierre Besnard et celle de Gaston Monmousseau. L'opposition de ces deux motions reposait sur un point idéologique, à savoir la place du parti politique, en l'occurrence ici celle du PCF, dans la révolution. La motion de Besnard dépassait le principe de neutralité du syndicalisme à l'égard des partis politiques dans la mesure où elle s'opposait aux partis en leur ôtant tout rôle révolutionnaire. A l'inverse, celle de Monmousseau reconnaissait au parti un rôle dans la révolution aux côtés du syndicat. Derrière ces deux motions, se cachaient en réalité deux conceptions du syndicalisme : l'une pour laquelle l'indépendance du syndicalisme à l'égard des partis ne peut être efficace que si elle se traduit par une opposition à ceux-ci, et l'autre pour qui le syndicalisme doit être l'instrument du parti. La motion de Besnard ne fut pas votée d'une part à cause de l'affaire peu glorieuse du « pacte secret » qui fut ressortie lors du congrès et d'autre part par le ralliement des syndicalistes révolutionnaires menés par Pierre Monatte à la motion de Monmousseau et qui allaient livrer ainsi la nouvelle CGTU au PCF. La motion de Besnard à ce congrès marque d'une certaine manière la naissance de l'anarcho-syndicalisme en France. Elle traduit en effet le souci de dépasser les faiblesses de la charte d'Amiens qui, par neutralité, n'avait pas su préserver le principe d'indépendance du syndicalisme. Pour Besnard, seule l'opposition du syndicalisme aux partis politiques était garante de cette indépendance. Ne pouvant rester à la CGTU et retourner à la CGT, ceux que l'on peut désormais appeler anarcho-syndicalistes créent souvent des syndicats autonomes, notamment dans la région lyonnaise. Il faut attendre 1926 pour qu'ils se regroupent au sein de la CGT-SR. Faute de n'avoir pu faire valoir leurs idées au sein des autres centrales, il leur est paru nécessaire d'avoir leur propre organisation. La Charte de la CGT-SR, dite charte de Lyon, marque une nouvelle étape dans formation du courant anarcho-syndicaliste en France. Outre les thèmes de syndicalisation des moyens de production, le rôle révolutionnaire du syndicalisme, la charte de Lyon se démarque de celle d'Amiens par une opposition claire aux partis et par un anti-étatisme clairement affiché. Elle traduit le souci de concilier les principes anarchistes avec le syndicalisme, autrement dit elle définit la centrale comme une organisation syndicale anarchiste. L'anarcho-syndicalisme consiste désormais à associer une pratique syndicaliste à l'anarchisme.
Si à sa création en 1946, la CNT reprend le même modèle d'organisation, son identité anarchiste ne va pas cependant nécessairement de soi. Elle a en effet été maintes fois discutée et remise en cause. Cette identité s'est manifestée de différentes manières, mais a également évolué de manière à être parfois totalement occultée.
Le mythe de l'unité syndicaliste : L'association de l'anarchisme au syndicalisme de la CNT eut pour première traduction le refus de l'unité syndicaliste. Pour de nombreux syndicalistes, la division syndicale se traduit par un affaiblissement du mouvement syndical et par conséquent du mouvement ouvrier. Et c'est pour éviter cet affaiblissement que l'unité syndicale doit être préservée. A la Libération, l'on pourrait penser que les anarcho-syndicalistes, essentiellement des anciens de la CGT-SR manifestaient un intérêt pour cette unité en adhérent à la CGT. En réalité, il n'en est rien. S'ils s'organisent de mars 1945 à mai 1946 au sein de la Fédération syndicaliste de France (tendance anarcho-syndicaliste de la CGT) et au sein des Comités de défense syndicaliste, c'est très probablement pour mieux préparer la création de la CNT, qui n'est autre qu'une CGT-SR bis. Briser l'unité syndicale n'était donc pas un problème dans la mesure où pour la CNT, elle ne correspond à rien. Partant du constat que "toute conjugaison des forces ouvrières groupées dans les différentes confédérations syndicales pour une lutte révolutionnaire apparaît inutile et vaine en raison de l'opposition fondamentale des buts que se sont assignés les divers fractions du syndicalisme", la CNT, dans la Charte de Paris, conclut qu'elle "ne peut unir ses efforts à ceux des autres confédérations syndicales que sur le terrain de l'action quotidienne", autrement dit, toute unité organique est exclue de par le fait que la finalité communiste libertaire de la CNT s'oppose à la politique réformiste de la CGT. Ce refus de l'unité syndicale se distingue très nettement des positions de nombreux anarchistes pour qui il faut aller là où sont les masses, donc dans les grandes confédérations. Ces derniers pensent qu'il est en effet possible d'y développer une dynamique révolutionnaire, effort jugé vain par la CNT. Ce refus de l'unité organique avec des organisations jugées réformistes conduit ainsi les anarcho-syndicalistes à s'organiser dans une centrale se réclamant de l'anarcho-syndicalisme et dont la finalité clairement affirmée est le communisme libertaire ou "libre" tel que c'est écrit dans la charte de Paris. Cette nécessité de s'organiser dans ce type de centrale est propre à toutes les sections de l'AIT fondée à Berlin en 1922. Deux ans après sa création, la position de la CNT par rapport à l'unité se manifeste clairement au sein du Cartel d'Action d'Unité Syndicaliste (CAUS). Ce cartel a été créé suite à l'appel du comité national de coordination des syndicats autonomes à une conférence nationale sur le thème du regroupement syndical, les 20 et 21 novembre 1948. La C.N.T. était représentée par Edouard Rotot du syndicat des métaux et Maurice Joyeux. Etaient également présents à cette conférence la minorité F.O. représentée par Le Bourre, la tendance trotskiste de l'Unité Syndicale avec Pierre Lambert et l'Ecole Emancipée, tendance de la F.E.N. A l'issue de cette conférence, plusieurs comités locaux se mettent en place auxquels la C.N.T. participe souvent. Cependant, le Cartel d'Unité d'Action Syndicaliste n'avait pas beaucoup de finalité, étant donné que l'unité organique était exclue. La CNT n'y participa en réalité que dans l'espoir de faire venir à elle les autonomes relativement proches de ses positions telle que la Fédération syndicaliste des PTT. Le retrait de la CNT de ce cartel s'explique par l'impossibilité pour elle de s'unir avec des groupes qu'elle jugeait "naïve" , "inculte aux idées progressistes", propos qui signifient surtout que ces groupes n'étant pas en accord avec les bases de la CNT, toute unité était exclue. Ce refus de l'unité avec les composantes du cartel n'est que la conséquence d'une logique interne à la CNT que l'on pourrait résumer ainsi : ils ne sont pas communistes libertaires, nos intérêts sont donc opposés. La place de l'idéologie libertaire définit en effet les relations de la CNT avec les autres organisations syndicales, mais aussi ses pratiques syndicales, notamment celles liées aux élections professionnelles.
L'opposition à la « collaboration de classe » : La CNT a en effet toujours adopté une position hostile aux élections des comités d'entreprises et des délégués du personnel, organisme qu'elle qualifie d'"organisme de collaboration de classe". Ce n'est pas tant par anti-électoralisme qu'elle ne participe pas à ces élections, mais plus par un refus de l'intégration du syndicalisme aux rouages de négociation. Selon la CNT, on ne peut se revendiquer de la lutte des classes et s'asseoir à la même table des patrons ou des représentants de l'Etat. Dans le même registre elle dénonce les négociations entre syndicat, patronat et l'Etat sur les conventions collectives nationales, ou bien encore la cogestion de la sécurité sociale entre représentants du patronat et représentants syndicaux. Ainsi, à la fin des années quarante, si ces nouveautés pour le monde du travail sont présentées par la plupart des organisations ouvrières comme des acquis sociaux, elles sont en revanche condamnées par la CNT dans la mesure où elles visent à freiner la lutte des classes et à casser les mouvements sociaux qui étaient dans ces années d'après-guerre nombreux et très conflictuels. Dans les années quatre-vingt et surtout dans les années quatre-vingt-dix, la position de la CNT à l'égard des organisme de cogestion connaît néanmoins une évolution qui ne se fera pas sans difficulté. Le débat apparaît au sein de la CNT dans les années quatre-vingt avec la multiplication des sections syndicales. Celles-ci sont en effet souvent confrontées à la répression patronale. Les différents congrès, à partir de 1987 ont donc accepté une utilisation des élections des délégués du personnel lorsque les droits de la section syndicale n'étaient pas reconnus, tout en condamnant la collaboration de classe que constituent ces élections. Les divergences apparaissent lorsqu'une section se présente aux élections de comité d'entreprise, et que d'autres sections se présentent pour les avantages que peut accorder le poste de délégué du personnel ou bien encore pour se faire connaître des travailleurs. C'est en partie sur ce problème des élections professionnelles que la CNT connaît une scission entre 1993. A l'issue de cette scission, les deux organisations portent l'étiquette CNT, avec d'un côté la CNT-Vignoles favorable aux élections et la CNT-AIT qui y est opposée . Pour la CNT-Vignoles, ces élections peuvent parfois faciliter l'implantation des sections dans le privé. Si elle ne recours pas systématiquement à ces élections dans le privé, celles du public sont en revanche exclues . Derrière ce conflit sur ces élections, se dessine un autre débat, celui du modèle de développement de l'organisation. Selon la CNT-Vignoles, il est nécessaire de multiplier les sections syndicales, même si celles-ci ne correspondent à aucune réalité militante (par exemple deux adhérents suffisent à déclarer une section). Si par le biais de ces sections elle a pu accroître le nombre de ses adhérents, il lui est reproché par la CNT-AIT d'abandonner l'idéologie et de ne recruter que des militants « non-conscients », c'est à dire des militants qui n'adhèrent pas à la CNTsur les bases de l'anarcho-syndicalisme. La CNT-AIT, quant à elle, préfère consolider des groupes de militants « conscients » avec une base cohérente avec les idées anarcho-syndicalistes. Cette différence entre les deux CNT repose en réalité sur la place qu'occupe l'idéologie anarchiste. De cette référence explicite ou non à l'anarchisme découle deux conceptions opposées de ce que doit être la CNT, à savoir un syndicat anarchiste ou un syndicat indépendant de toute idéologie.
La place de l'idéologie anarchiste : Les militants qui créent la CNT en 1946 et qui étaient auparavant à la CGT-SR avaient comme conviction que la finalité du syndicalisme devait être liée à celle de l'anarchisme. Une centrale anarcho-syndicaliste pourrait donc se définir comme une organisation dont la finalité est le communisme libertaire dont l'instrument pour y parvenir est le syndicalisme. Malgré ce constat, l'affirmation de l'anarchisme au sein de la CNT a souvent été niée, remise en cause, et l'est encore. A son congrès fondateur de décembre 1946, le débat autour de la nature de la C.N.T. se manifeste autour de l'article 7 des statuts. Cet article stipulait au départ que le syndicalisme est indépendant de tout parti politique, de toute secte philosophique ou religieuse. Les militants qui étaient adhérents à la F.A. refusèrent l'adoption de cet article. Henri Bouyé, lors du congrès constitutif, affirma que « si nous acceptons l'article 7 dans sa teneur actuelle, il est impossible à un camarade de la Fédération anarchiste d'être responsable de la confédération. Nous ne pouvons l'admettre. » Les responsables des provinces étant le plus souvent adhérent à la F.A., ils eurent la majorité et modifièrent cet article qui devenait : « La confédération est indépendante de tout parti politique, sectes philosophiques ou religieuses ne se réclamant pas de la lutte des classes », ce qui revenait à rompre l'indépendance de la confédération à l'égard de la F.A., mais surtout à l'égard de l'idéologie anarchiste. Cette décision entraîna le départ d'un des fondateurs de la C.N.T. et ancien de la CGT-SR, Julien Toublet. Dans une lettre adressée à la C.N.T. datée du 14 décembre, il écrit : « Ils (les délégués anarchistes) n'ont pas su résister à la tentation de faire de la C.N.T. naissante, une C.N.T. anarchiste. » Selon Toublet, l'article 7 a été rédigé de telle sorte que les responsables de la F.A. puissent accumuler leur poste avec un poste responsable de la C.N.T. Cette décision ne peut que conduire la C.N.T. à l'isolement étant donné « la tradition syndicale dans ce pays, toute axée sur la notion de l'indépendance du syndicalisme ». Toublet décida alors de créer l'Union Fédéraliste du Syndicalisme Indépendant. Dans une seconde lettre, il écrit que « pas un minoritaire apolitique de la C.G.T. ne peut accepter le texte que vous avez adopté ». Ainsi, ce que Toublet affirme, c'est que la C.N.T. ne peut recruter que des adhérents déjà acquis aux idées anarcho-syndicalistes . Mais au congrès de 1950, il est décidé de modifier l'article 7 tel qu'il avait été présenté au congrès constitutif de décembre 1946. A ce congrès, il est aussi question de savoir s'il faut coller l'étiquette anarcho-syndicaliste à la C.N.T.. Toublet affirme que ce serait le fait d'avoir coller l'étiquette anarcho-syndicaliste à la C.N.T. qui l'aurait vidé de ses adhérents. La tendance syndicaliste révolutionnaire menée par Toublet et Aimé Capelle était plus modérée que les anarcho-syndicalistes ou « anarchistes syndicalistes », puisqu'elle reconnaissait l'utilité de la représentativité de la C.N.T. dans les différents organismes comme les comités d'entreprises et délégués du personnel. Pour ces adhérents catalogués comme "modérés" ou "réformistes", le syndicat doit être révolutionnaire dans sa finalité, mais réformiste dans son action journalière. Cette tendance du fait de ses positions plus modérées étaient d'ailleurs proche du groupe syndicaliste révolutionnaire de la revue Révolution prolétarienne. C'est ce qui leur vaudra d'ailleurs d'être exclus en 1957, période pendant laquelle la CNT, du fait de sa marginalisation, tombe dans un dogmatisme et un sectarisme qui transformera rapidement l'organisation en coquille vide. Au congrès de 1954, l'identité anarchiste de la CNT avait été remise en cause. Pour les modérés tel que Aimé Capelle, l'influence anarchiste serait un danger pour la CNT, ce à quoi il leur ai répondu qu' « il est à remarquer que les camarades qui se dressent contre l'influence anarchiste sont ceux-là mêmes qui tendent à orienter notre confédération vers le réformisme [... ] » . Une fois la tendance modérée exclue, la CNT est alors entre les mains de quelques dogmatiques dont les déclarations au congrès de 1960 résument assez bien la pensée : « la sélection doit être faite pour éviter l'action néfaste des réformistes et des soi-disant révolutionnaires », « nous n'atteindrons notre but que par la lutte des classes et le danger de noyautage et d'absorption justifie la sélection » . La CNT n'est plus alors une organisation anarcho-syndicaliste mais un groupe spécifiquement anarchiste où les adhérents doivent être « 100% anarchiste ». La CNT ne se releva de ce dogmatisme qu'après les évènements de mai 68. Dans les années soixante-dix, une jeune génération prend l'organisation en main pour mener un long travail de reconstruction. Le problème de l'identité anarchiste ne se pose pas étant donné que les nouveaux militants ont adhéré sur des bases libertaires. Dans les années quatre-vingt, ces militants développent le syndicalisme de la CNT sur des bases anarchistes. Mais à la fin des années quatre-vingt, début des années quatre-vingt-dix, l'on assiste à une croissance des effectifs de la CNT. Or ces adhérents sont le plus souvent issus des grands syndicats, notamment de la CFDT, et ne viennent pas à la CNT par rapport à ses idées libertaires, mais souvent par dépit, par rejet du syndicalisme traditionnel. Ces adhésions ne se font donc pas en accord avec les principes de la CNT. A partir de 1993, suite à la scission, la place de l'idéologie va être très différente dans les deux CNT. La CNT-Vignoles est en effet très représentative de la génération de militants qui adhérent au début des années quatre-vingt-dix, dans la mesure où elle délaisse de plus en plus l'idéologie. On peut lire à ce sujet, dans la brochure intitulée La CNT aujourd'hui , cette réponse à la question « la CNT est-elle anarchiste ? » : « Non, car la CNT est une organisation syndicale […]. Aucune exigence n'est formulée pour y adhérer […]. Non, parce que les solidarités de classe transcendent les divisions partisanes […]. » Elle nuance en revanche ces propos en disant qu'elle est tout de même anarchiste de par son affiliation historique à l'anarchisme. Cette négation de l'idéologie anarchiste se concrétise dans la pratique lors des élections présidentielles 2002. Avant le premier tour, la CNT-Vignoles n'appelle pas à l'abstention en dénonçant le système électoral prétextant qu'une organisation syndicale se doit d'être indépendante du politique ! Entre les deux tours avec la présence de Le Pen, la CNT-Vignoles adopte une position floue avec des déclarations telles que « chacun fera ce qui lui semble bon de faire » ou bien encore « Le Pen doit être combattu par tous les moyens possibles ». Elle laisse ainsi sous-entendre la possibilité de voter pour Chirac. Elle ne dénoncera en effet jamais les appels à voter Chirac. Dans Un autre Futur , revue de la fédération culture de la CNT-Vignoles, on peut également lire que « la CNT aurait fait une erreur en prônant l'abstention » ou bien encore qu' « il est peut être temps de dire que le bulletin de vote peut parfois se montrer utile ». Cette négation des principes anarchistes ne signifie pas pour autant l'absence d'idéologie au sein de la CNT-Vignoles. Mais il s'agit d'un flou idéologique permettant à des personnes d'adhérer sur aucunes bases, ce qui permet par exemple d'avoir entre autre des adhérents Verts à la CNT -Vignoles. La CNT-AIT, régulièrement qualifiée de « sectaire », « dogmatique » ou de « psycho-rigide », par la CNT-Vignoles et d'autre organisations libertaires, concède à l'idéologie une place importante et dénonce cet abandon de la dimension idéologique chez la CNT-Vignoles. Il ne s'agit pas pour autant comme dans les années cinquante et soixante de ne recruter que des anarchistes purs et durs en délaissant l'action syndicale. La volonté de la CNT-AIT est de se développer doucement, car c'est pour elle le seul moyen de faire adhérer des personnes sur des principes clairs et donc sur le long terme. Il ne s'agit pas d'adhésions dues à un effet de mode ou sur un coup de tête à la suite d'un mouvement dans lequel la CNT aurait joué un rôle important. Il s'agit d'adhésions réfléchies. Pour la CNT-AIT, l'idéologie et la pratique doivent être intimement liées. Elle part du principe qu'il n'existe pas de mouvement social sans idéologie. Or, selon elle, ceux qui veulent désidéologiser le mouvement social ont tout de même une idéologie qui se rattache à une famille politique, et cette tentative de dissimuler l'idéologie cacherait en réalité un jeu de politiciens. Ainsi, pour la CNT-AIT, son affiliation à l'anarchisme est clairement affirmée et ce sans devenir pour autant un groupe purement anarchiste dans la mesure où elle parvient à préserver sa spécificité syndicaliste.
La tendance anarcho-syndicaliste représentée par la CNT (ou plutôt les CNT) a connu et connaît encore aujourd'hui de nombreuses interrogations sur son identité. Si pour les personnes extérieures à la CNT, il est clair que cette organisation est anarchiste, cette affiliation idéologique a souvent été objet de débat, mais surtout de conflit. Or la compréhension de cette dimension idéologique est indispensable si l'on veut saisir la conception du syndicalisme de la CNT ; indispensable également car c'est elle qui détermine les pratiques syndicales que ce soit ses relations avec les autres organisations ou sa participation ou non au jeu institutionnel. Il serait enfin intéressant de savoir si la place de l'idéologie est un déterminant de la composante militante.
Commentaires :
10 23-02-06
à 05:04 |
thanking@yahoo.comVery nice blog!
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Anonyme 19-01-07
à 22:41 |
il semblerait que l'auteur soit à l'AIT, car sa thèse a été sorti en brochure par soeur rémésy
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à 17:04