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La bourse chinoise en folie
--> par John Chan
Le dernier plongeon de la bourse chinoise en 2001 n'a perturbé qu'une petite classe d'investisseurs aisés. Mais cette fois, les conséquences d'ordre sociale pourraient être bien plus sérieuses, puisque le nombre des investisseurs s'approche désormais des 100 milions. Beaucoup pourraient tout perdre - leur maison, leurs économies, leur retraite - dans l'apprentissage sauvage de l'économie capitaliste. Les conséquences sociales et politiques pourraient se révéler catastrophiques.

Le marché boursier chinois est passé à un niveau supérieur la semaine dernière. Le 9 mai, il a enregistré un volume d'échange journalier supérieur à tous les autres marchés asiatiques pris ensemble, y compris celui du Japon, la deuxième économie mondiale.
Selon le Financial Times, la valeur des actions traitées quotidiennement sur les marchés de Shanghai et de Shenzhen était de 5 milliards de dollars il y a 6 mois. Le 30 mars, il est arrivé à hauteur de 16,4 milliards. Mercredi dernier, il a atteint 49 milliards - le double de celui du Japon et le triple des marchés regroupés de l'Australie, Hong Kong, Thailand, Singapour, Malaysie, Corée, Inde, Taiwan, Indonesie, Nouvelle Zélande et le Vietnam.
Même si cela ne correspondait qu'à moins de la moitié des 122 milliards d'actions traitées aux USA le 8 mai, la part chinoise du marché des actions a éclipsé le volume échangé en Grande Bretagne qui était de 29 milliards. En même temps, la capitalisation totale des bourses de Shangai et Shenshen, à 2.200 milliards de dollars, est encore bien en dessous de celle du Japon qui est au niveau de 4.700 milliards, et 8 fois moins importante que celle des USA, qui est de 16.500 milliards.
Mais la montée rapide de la bourse chinoise n'est pas sans conséquences. En moins de 2 mois, l'index agrégé de Shangai est passé de 3000 à 4000 points. A ce sommet, on peut craindre qu'une "correction" soudaine, violente, ait de profondes conséquences non seulement en Chine, mais au niveau international.
Fin février, une chute de 9% à Shangai a démarré une réaction en chaîne mondiale, touchant même Wall street (New York), qui a souffert sa plus grande baisse en un jour depuis l'attaque du 11 septembre. Deux mois plus tard, un effondrement en Chine pourrait provoquer un cataclysme majeur.
Même si la bulle spéculative actuelle concerne surtout des actions de classe "A", réservées aux investisseurs locaux, presque tous les économistes ont énoncé des risques pour toute l'économie chinoise. Pendant que le PIB chinois augmentait de 10% en un an, le principal marché actionnaire de Shangai croissait de 130%. Il a encore monté de 50% cette année.
Le ratio de rentabilité (valeur/revenu) des actions chinoises est d'environ 50, comparé à 14 -18 dans le reste de l'Asie. Autrement dit, les prix payés pour les actions chinoises sont complétement hors de proportion avec les bénéfices des entreprises concernées. Malgré les avertissements répétés de la banque centrale, de membres du gouvernement et des économistes, la valeur des actions a continué de grimper.
Ces investisseurs à outrance comprennent les classes moyennes urbanisées, mais aussi des armées de travailleurs ordinaires ; ainsi quelque 300.000 à 500.000 comptes boursiers sont ouverts tous les jours. Fin mars, les investisseurs institutionnels ne comptaient que pour 23,3% dans la capitalisation boursière totale. Les autres n'étaient que des petits comptes.
Le 10 mai, le nombre d'investisseurs boursiers inscrits en Chine dépassait les 95 milions. Des étudiants, des femmes au foyer, des chauffeurs de taxi, et même des moines bouddistes, sans parler des hommes d'affaires et des membres de professions libérales, tous s'y mettent. La bourse est vue comme la baguette magique qui permet de s'enrichir du jour au lendemain. Il paraît que certains vendent leur maison, retirent leur retraite ou empruntent lourdement par carte bancaire pour pouvoir parier à la bourse.
Un article de l'édition chinoise du site d'Asia Times du 9 mai, signale que presque 1 chinois sur 14 est désormais investisseur en bourse. Un fonctionnaire de Guangzhou affirme que 90% de ses collègues achètent des actions. Il affirme : "Moi aussi, j'ai acheté 20.000 Yuans de parts. Quand elles grimperont, je gagnerai en un jour plus que mon salaire pour un mois".
Ma Chunhui, un professeur de communication à l'université de Shenzhen a sorti une étude montrant que 10% des étudiants de première année de son université avaient investi en bourse. En quatrième année, le pourcentage est de 80%. Selon lui, "de plus en plus, la première chose que les gens font quand ils arrivent au travail, c'est allumer l'ordinateur et interroger la bourse".
Un certain nombre d'analystes ont traité les petits investisseurs en bourse de "fous". Mais leur conduite est la traduction légale des contradictions économiques du programme que celui que l'on appelle encore bizarrement le Parti Communiste Chinois (PCC) a laissé se déployer sans entraves. Avec de maigres salaires, et les prix toujours croissants des marchandises et des services tels que ceux de l'éducation ou de la santé, beaucoup de gens se tournent vers la bourse en espérant que celle-ci leur ouvrira une porte de sortie.
La bourse avait été abolie après la révolution de 1949 et n'avait été rétablie qu'à la fin des années '80 pour répondre à la nouvelle politique d'ouverture au capitalisme de Beijing. dans les années '90, pourtant, même en pleine bulle spéculative immobilière, la bourse n'avait joué qu'un rôle secondaire mineur. Les hauts et les bas de la bourse chinoise n'influençaient pas fortement le marché financier mondial.
La tendance de ces dernières années est totalement différente. Pour garder la valeur de change du Yuan au plus bas, afin d'assister les exportations, la banque centrale chinoise achète désormais dans l'année jusqu'à 500 Milliards de dollars de devises étrangères, gonflant ainsi une énorme réserve locale de liquidités. Afin de gérer cet excès de fonds, la banque centrale à multiplié le niveau d'impératif de garantie par sept et augmenté les taux de base trois fois dans l'année qui vient de s'écouler. Mais ces mesures ont eu des conséquences limitées sur la bulle d'investissement dans le pays alors que le gouvernement craint qu'un accroissement important des taux d'intérêt puisse provoquer des faillites d'entreprise, une augmentation du chômage et des mouvements sociaux plus menaçants.
Les intérêts réels sont très bas : 2,79% seulement sur des dépôts à un an, moins que le taux d'inflation courant de 3%. Les revenus des obligations d'état sont aussi limités. Il n'est pas question d'investissements étrangers puisque le gouvernement limite les transactions en devises étrangères et l'exportation de fonds. En conséquence, des montants énormes se sont reportés sur l'immobilier et désormais, sur la bourse. Beaucoup de travailleurs ne peuvent donc espérer accroître leurs économies qu'en misant sur la bourse.
Un éditorial du Financial Times prévient : “ un marché qui croît de 200% en moins de 18 mois, et des échanges sur des taux de rentabilité valeur/revenus d'environ 50, cela ne constitue pas nécessairement une bulle. Mais si ça ressemble à un crocodile et sourit comme un crocodile, il vaut mieux le traiter comme un crocodile, au cas où... La bourse chinoise s'est gonflée à un niveau préoccupant et, à cause de la politique chinoise et de l'état de son économie, elle pourrait s'enfler plus encore avant de s'effondrer".
Le dernier plongeon de la bourse chinoise en 2001 n'a perturbé qu'une petite classe d'investisseurs aisés. Mais cette fois, les conséquences d'ordre social pourraient être bien plus sérieuses, puisque le nombre des investisseurs s'approche désormais des 100 milions. Beaucoup pourraient tout perdre - leur maison, leurs économies, leur retraite - dans l'apprentissage sauvage de l'économie capitaliste.
Les conséquences sociales et politiques pourraient se révéler catastrophiques.

Texte en anglais traduit par Borogove et paru à cette adresse : http://www.wsws.org/articles/2007/may2007/chin-m17.shtml
Ecrit par libertad, à 22:42 dans la rubrique "Economie".



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