Publié dans CQFD n°29, décembre 2005. : "Après un mois d’attente, hier, je n’avais toujours pas reçu de réponse de l’Assedic à ma demande d’ouverture de droits. Je me suis donc rendue à l’antenne dont je « dépends » pour faire débloquer mon dossier. Comme la « conseillère » me sortait l’habituelle rengaine :
« Ah, mais je ne peux rien faire, moi, c’est le traitement informatique », je lui ai assuré que je ne bougerais pas de son bureau tant que le problème ne serait pas résolu. Et elle de me répondre :
« À partir de janvier, ce genre de choses ne sera plus possible. Tout se fera par courrier et par téléphone. Sauf en cas de convocation. Ça, je ne m’en plains pas : les gens arrivent de plus en plus énervés... Au moins, on n’aura plus à gérer ça. » (N’empêche que je suis sortie
de son bureau avec l’assurance que mon indemnité serait versée dès le
lendemain.) Si l’Anpe fait preuve d’une ruse assez grossière quand elle
diminue les chiffres du chômage en nous radiant de ses listes sous
n’importe quel prétexte, l’Unedic, quant à elle, a trouvé un système
tout simplement génial : nous faire disparaître de sa vue. Ce qui lui
permet ensuite d’organiser notre misère paisiblement. D’ailleurs, la
principale conseillère de l’Unedic, la chef du Medef Laurence Parisot,
n’a certainement jamais vu un chômeur en vrai. Au cours des
négociations avant la mise en place en janvier de notre nouveau régime
d’indemnisation, elle affirmait qu’il fallait
« dédramatiser » la situation, car il ne serait
« raisonnable pour personne » d’augmenter les cotisations patronales. En revanche,
« il y a sûrement des économies à faire sur la gestion du système. »
(AFP, 08/12/2005) C’est-à-dire qu’à moins d’une mobilisation monstre
des principaux intéressés, la réforme de l’Unedic qui sera mise en
place en janvier restreindra encore nos droits, augmentant
proportionnellement notre lassitude et notre rage. Et c’est sûr qu’il
ne fera pas bon être « conseillère » en face de nous à ce moment-là.
Publié dans CQFD n°29, décembre 2005.