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L'Opération backfire

Face à plus de 180 enquêtes en cours, le FBI, en collaboration avec le Bureau of Alcohol, Tabacco, Firearmes and Explosives, l’Eugene Police Department, le Portland Police Bureau, le Oregon State Police, le US Forest Service, le US Bureau of Land Management, le US Bureau of Agriculuture, le Oregon Department of Justice et le Lane County Sheriff’s Office, a procédé à l’arrestation de onze personnes soupçonnées d’avoir un lien plus ou moins étroit avec les destructions matérielles engendrées par des actions revendiquées par l’ELF (Earth Liberation Front) et l’ALF (Animal Liberation Front). Selon un article publié sur le site Internet de Greenanarchy dans l’édition de janvier 2006, ces onze personnes (plus trois autres soupçonnées d’être à l’étranger) seraient à l’origine de dix-sept incendies volontaires allumés dans cinq Etats du sud ouest des Etats-Unis, à savoir l’Oregon, le Wyoming, l’Etat de Washington, la Californie et le Colorado entre 1996 et 2001. Les dommages causés par ces différents incendies atteindraient des millions de dollars selon les autorités judiciaires. Ces onze personnes, parmi lesquelles Daniel G. McGowan, Stanislas G. Meyerhoff, Chelsea D. Gerlach, Kevin M. Tubbs, Sarah K. Harvey, and William C. Rodgers arrêtés le 7 décembre dernier dans l’Oregon, l’Arizona, l’Etat de New York et en Virginie, se révèlent, au vu du fonctionnement du système judiciaire américain, en réalité servir de boucs émissaires. Pressions psychologiques, défaut de preuve concrète et risque d’être condamné à des peines frisant l’absurde. C’est de cette manière que pourrait être résumée cette affaire qui plus que punir aveuglément les défenseurs d’une cause juste, révèle les limites du système judiciaire américain.


Aucune preuve tangible, mais des témoignages provenant de cinq personnes qualifiées de « sources confidentielles ». Des taupes. Des gens qui se faisant grassement payer, se sont infiltrés dans les cercles de l’ALF et de l’ELF, y ont gagné la confiance de leurs membres, ont collecté des informations qu’ils ont servies sur un plateau aux autorités. Sous les pressions psychologiques exercées par ces dernières, des membres accusés et arrêtés ont cédé, sont passés de l’autre côté et servent à leur tour d’informateurs. C’est notamment le cas de Jacob Fergusson, Jen Kolar et Stanislas G. Meyerhoff. Force de conviction des agents du FBI ou lâcheté, la question reste posée.

Ces onze personnes, pour les quelles le verdict sera rendu le 31 octobre prochain, de par les différents chefs d’inculpation soulevés, risquent d’être condamnées à des peines d’emprisonnement pour le moins exagérées. Ayant pris soin de ne blesser personne et d’endommager uniquement des biens matériels, certains d’entre eux dont Daniel McGowan, risquent de passer le restant de leur vie (et même plus…) en cellule. Même si les moyens de lutte non pacifiste restent discutables, le prononcé d’une peine de 290 ans de détention comme celle à laquelle Chelsea D. Gerlach risque d’être condamnée, révèle les incohérences et les abus d’un système qui entre les mains d’un FBI revanchard, frappe aveuglément et autoritairement.

Quant à la qualification que le directeur du FBI prête à ces actions, il y a également de quoi s’interroger. Qualifiées d’actes terroristes, elles s’inscrivent ainsi en tête de la liste où figurent les différents combats que mènent les Etats-Unis. Défini par le FBI comme « l’emploi illégal ou la menace d’emploi de la force ou de la violence contre des individus ou des biens dans le but d’intimider ou de contraindre des gouvernements ou des sociétés à répondre des objectifs politiques, religieux et idéologiques », il est décrit tout autrement par d’autres. En collant cette étiquette sur le front des membres de l’ALF et de l’ELF avant même de préciser le but de leur action, on peut se demander si le FBI ne cherche pas avant tout à justifier son action aux yeux d’une population traumatisée par les attentats du 11 septembre. La définition du terrorisme doit être repensée (pour ne pas dire pensée). Elle doit être fixée clairement et intelligemment pour que soit évité tout amalgame et par conséquent toute condamnation hâtive d’un mouvement quel qu’il soit.

Alors que l’ELF se donne pour objectif de sanctionner et révéler au grand jour les dommages causés à l’environnement par certains industriels, l’ALF combat pour sa part la maltraitance des animaux et leur instrumentalisation dans un but expérimental par les industries pharmaceutiques car en effet des moyens alternatifs existent. Ce que l’ALF et l’ELF refusent, c’est la logique de profits dans laquelle s’inscrivent ces industriels au sacrifice de l’environnement, du respect de l’espèce animal.

Malheureusement, quand bien même les industries pharmaceutiques accepteraient de renoncer à une partie de leur bénéfice et d’investir dans ces moyens alternatifs, ce sont les législateurs de certains pays qu’il faudra également convaincre. Alors que la Grande Bretagne a interdit l’expérimentation animale par les industries cosmétique, d’autres pays ne font qu’encourager timidement à l’usage des moyens alternatifs.


Anaïs

Ecrit par libertad, à 22:11 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  lecathare
09-06-06
à 22:54

écoeurant ce qu'une société agonisante et proche de sa fin emploie comme moyens répressifs face à ceux qui représentent déja l'avenir... babylon et son totalitarisme capitaliste et industriel ne prend meme plus la peine de sauver les apparences et se montre au grand jour tel qu'il est vraiment...
les nantis de babylon savent pertinament qu'avec la fin du pétrole annoncé pour bientot c'est tout leurs monde de profit qui va s'écrouler... alors ils se déchainent et se vengent... mais rien ne pourra enrayer la fin de l'ordre établi... et l'avénement d'un monde solidaire et libre...  

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
15-06-06
à 13:33

en guise de post-scriptum



Sortis en avril 2006, The Inside Man de Spike Lee et V pour Vendetta de James McTeigue montrent tous deux les mêmes étranges images : d’une part de simples citoyens affublés en terroristes, de l’autre des terroristes se révéler être des justiciers. Brouillant les cartes de la représentation classique du terrorisme, ils questionnent les entorses aux droits civils autorisées par le Patriot Act en même temps que l’action directe comme réponse à l’injustice.

Ces films sortent quelques mois après que deux polémiques ont secoué l’Amérique. La première, initiée par le New York Times dans son édition du 22 décembre 2005, concernait la surveillance exercée durant 16 mois au moins par police new-yorkaise de militants anti-guerre, de manifestants pour l’usage de la bicyclette et même de personnes rassemblées au coin d’une rue pour honorer la mort d’un cycliste.

La seconde est appelée la « menace verte » (green scare), en référence à la « menace rouge » brandie aux Etats-Unis pendant les années 50 pour justifier la répression des militants communistes. L’éco-terrorisme constitue ainsi aujourd’hui, selon Le FBI, la première menace terroriste domestique aux Etats-Unis, et elle justifie que l’agence américaine lui consacre plus de fonds que la poursuite de membres d’Al Quaïda ou la recherche des responsables des lettres empoisonnées à l’anthrax.

Bien qu’incapable de citer un seul mort imputable à un acte revendiqué d’éco-terrorisme, le FBI traque les associations environnementalistes radicales telle que l’ELF (Earth Liberation Front), laissant vaquer à leurs occupations les militants pro-avortement, les défenseurs de la suprématie de la « race blanche » et les volontaires armés patrouillant le long de la frontière mexicaine, sans parler des entreprises responsables de pollutions massives ou exploitant illégalement des forêts protégées.

Qu’on se le dise, la destruction de propriété au nom d’une cause politique est maintenant considérée aux Etats-Unis comme un acte de terrorisme pouvant entraîner une peine de prison équivalente à celle encourue pour un meurtre avec préméditation. Ainsi Tre Arrow risque la prison à vie pour avoir brûlé une camion de ciment et du matériel servant à l’abattement des arbres en Oregon. Le militant écolo Jeff Luers (cf. http://www.freefreenow.org/) purge quant à lui une peine de 22 ans de prison pour avoir brûlé, en 2001, trois 4x4 sur le parking d’un vendeur de voitures de l’Oregon. La même année, dans le même Etat, un homme ayant violé quatre mineures était condamné à 13 ans de prison.

De telles mesures restrictives à l’encontre d’associations et de militants ne se limitent évidemment pas aux Etats-Unis. En Russie, la législation sur le contrôle des organisations non gouvernementales (ONG) entrée en vigueur le 17 avril 2006 donne au gouvernement le droit de liquider par voie judiciaire toute ONG qu'il jugera indésirable. Présentée par Vladimir Poutine comme l'une des pièces maîtresses du dispositif antiterroriste, de la lutte contre le blanchiment d'argent et contre les services de renseignement étrangers instrumentalisant les ONG, cette mesure permet l’asphyxie des ONG par étranglement administratif. Les demandes du Service fédéral d'enregistrement risquent de limiter l’action des associations au remplissage de formulaires, et lui permettront d'engager les procédures judiciaires en liquidation d'une ONG pour la moindre irrégularité, comme ce fut le cas pour le Centre d'études des droits de l'homme.

Au Chili, les autorités ont recours à une loi antiterroriste datant de Pinochet pour réprimer les militants mapuches s’opposant au grignotage de leurs terres par des entreprises forestières. (Cf http://www.presospoliticosmapuche.org/)

Il faudrait ajouter à cette liste les prisonniers politiques turcs, syriens, québécois, palestiniens, zapatistes, irakiens, péruviens, polonais, sahraouis, etc. Le problème étant qu’on ne saurait où s’arrêter…

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