L’achèvement des pleins pouvoirs... Ou comment réussir à installer une dictature sans avoir eu à tirer un seul coup de feu. Comment l’Histoire expliquera-t-elle cette facilité incroyable avec laquelle une tyrannie peut se construire sans que RIEN (ou si peu) ne semble capable de s’y opposer - ou de réaliser l’ampleur du problème ?
C’est peut-être dur à avaler, le retour de l’autocratie personnelle, l’ombre du tyran que l’on croyait définitivement disparue qui peu à peu nous plonge dans la nuit, mais nous nous devons d’être lucides et de nous pencher sur les faits tous concordants. Il n’y a aucun complot, ils se sent tellement fort qu’il ne se donne pas la peine de cacher son jeu. Ou si peu, si mal.
On nous apprendra à l’école : « Ils savaient, ils ont laissé faire, plus jamais ça » ? Jusqu’à la prochaine fois ?
Comme d’hab en Sarkocratie, à chaque avancée du totalitarisme, ne croyez pas qu’on défende ici l’ancien système, nous dénonçons son aggravation vers le pire des systèmes possibles : un nouveau fascisme. Oui. On nous construit un nouveau fascisme sous les yeux, en direct. Car, quand les écarts entre les intérêts des privilégiés toujours plus gâtés au détriment de la population toujours moins libre, toujours plus pauvre et aux services publics flingués les uns avec les autres (dont les plus vitaux comme la santé), à qui on bouche tous les horizons (pendant qu’on ouvre toujours plus ceux des riches), seront trop flagrants ; alors il ne restera pour écraser dans l’oeuf la colère sociale et l’exigence de partage des richesses (et ainsi maintenir ses privilèges) à la caste supérieure qui nous gouverne que la force armée.
En attendant, étape du jour. Avec la nouvelle donne judiciaire, les choses seront limpides : seuls les riches auront les moyens de se défendre (le Parquet accuse, celui qui a le fric se paye une défense pour prendre en charge l’enquête « à décharge »), et ils deviendront inattaquables - le Parquet étant aux ordres de l’État, donc du Guide, sera des plus compréhensifs devant les délits en col blanc, les marchés publics bidonnés (bon pour les grandes entreprises du bâtiment, suivez mon regard). Les lobbies de tous poils (agro-alimentaire, nécro-technologies) se frottent les mains. Les élus sont toujours à leur remorque !
Plus que jamais, une Justice (c’est le nom de l’institution judiciaire...) cruelle avec les pauvres, et indulgente envers les fortunés, cols blancs et autres dignitaires du Parti, cette catégorie d’hommes supérieurs dont l’impunité sera de mise.
Une Justice dont le rôle ne sera plus que d’appliquer contre nous tous les caprices du Guide érigés en lois. Prenez une de ses dernières lubies. « Gnagnagna, tu brules une voiture, tu n’auras plus le droit de passer le permis, na ! » On aura ainsi vraiment l’impression de vivre dans la tête de Sarkozy ! Et c’est mal fréquenté là-dedans. Les élans verbeux d’une seule personne devront-ils rythmer nos vies ? Pourquoi pas interdire au voleur de portable de téléphoner, à celui qui brule une poubelle de sortir les poubelles, à celui qui est condamné pour avoir insulté un voisin de parler ou je ne sais quel délire punitif de petit chef !
Résumons : un seul homme est en train de cumuler tous les pouvoirs en France : exécutif, législatif, médiatique, judiciaire... Et on nous dit régulièrement que ce nouveau roi ne voudrait faire qu’un mandat ! De quoi rester perplexes. Les avis restent partagés là-dessus. Vous-en avez déjà vu, vous, des gens s’attribuer les pleins-pouvoirs pour ensuite... les laisser à d’autres ?
Le parfait costume de dictateur que Sarkozy est en train de se tailler est-il un leurre ? Un leurre destiné à cacher le grand bon en arrière social ? Cette épée de Damoclès est-elle destinée à ce que, Sarkozy parti, le soulagement général d’avoir échappé de peu à une dictature soit suffisant pour que la population n’en demande pas plus : par exemple, trop contente d’avoir évité le pire, de partager les richesses ? C’est peut-être vrai en partie, mais il se peut très bien que, si le leurre ne suffit pas (donc si le rapport de force vers un rééquilibre social se met en place), la dictature s’accomplisse en totalité. Les privilégiés ont réussi à s’emparer d’un magot d’une démesure étourdissante, inespérée, sans heurts, un vrai conte de fées pour les riches, à un tel point qu’il serait bien illusoire de penser qu’ils ne sont pas déjà prêts à tout - par l’entremise de l’Élyséen, qui est l’un d’entre eux - pour garder leurs nouveaux acquis sociaux. Que pèse une peccadille comme la liberté des « pauv’cons » devant l’argent des riches ?
Toutes les options sont sur la table comme il se dit. L’affaire Tarnac, où l’intention (proclamée par le gouvernement) de militer hors des clous symboliques autorisés par la loi est qualifiée de terrorisme, fait partie du processus.
En attendant nous sommes entrés dans une sorte de dictature par degrés, à l’image du plan Vigipirate. Plus ou moins lourde selon le contexte, mais toujours présente, persistante. Il n’empêche, pour ceux qui doutent du sérieux de cet article, que les mesures liberticides s’enchaînent les unes après les autres parallèlement au démentellement du tissus social et du reflux social généralisé. Cela est la réalité et non de la projection de politique-fiction. Les quasi pleins-pouvoirs cumulés par un seul relèveront également de la réalité si cette réforme judiciaire va jusqu’à son terme.
à 09:54