L'En Dehors

J'entends également quelques voix émettre des doutes, comme dernièrement celle de Patrick sur ce site.

Je ne parlerai pas des partis de "gauche" et "d'extrême gauche". Tout a été dit.

Je me contenterai de quelques remarques/questions quant aux organisations et individus prônant une société anti-autoritaire et non-hiérarchique.

L'existence d'approches différentes ne me gênent pas outre mesure. Qu'il existent des anarchistes libertaires, des anarchistes individualistes, des anarchistes communistes, des libertaires pas anarchistes, et vis versa, etc...., c'est l'illustration "d'un monde où tous les mondes sont possibles" et non celle du projet d'une société monolithique, idéale, inaccessible.

Cette multiplicité d'approches et de sensibilités est une force, non une faiblesse, comme l'est toute initiative ou groupes "autonomes". (se fixant ses propres objectifs et ses propres lignes de conduites)

Ou plus exactement, elle pourrait l'être. Quel est donc le problème ?

L'existence, dans une même "famille" de pensée, d'approches différentes est une garantie contre le dogmatisme monolithique, si elle ne se transforme pas en constitution de dogmes s'affrontant les uns aux autres.

Cet affrontement sclérose la pensée et les énergies, toutes consacrées au gardiennage du temple et au maintien de la pureté idéologique, face aux hérétiques. La diversité devient un e-bay idéologique de la révolution. Ma Révolution est plus belle que la leur. Et qu'importe si de révolution, il n'y a point. Manana....

Pour qu'il y ait statu quo, il suffit de complexifier une situation. La société honnie sait très bien faire cela. Les experts, chevilles ouvrières du maintien de l'ordre établi, expliquent aux masses ignorantes que changer n'est pas si simple. Nous vivons dans un monde complexe, que seule peut comprendre et donc gérer une élite formée. 

La famille anti-autoritaire et anti-hiérarchique, a, consciemment ou non, enfanté ce même phénomène. Là est le cancer qui le ronge et auquel est elle doit de toute urgence trouver l'antidote. Certains ont vu cet antidote dans des appels à l'unité. Le diagnostic était bon, le remède inefficace. D'unité, il n'y a pas besoin.

Ce qui menace la "famille" n'est pas une menace extérieure, celle d'une répression, comme elle l'a connu à différentes reprises dans son histoire. Non pas que l'ordre établi soit moins répressif. Il n'est simplement pas menacé, et peut donc garder son masque libéral, au sens politique.

La menace est intérieure. Comme le disait un comic américain des années soixante, "Nous avons trouvé l'ennemi. Et cet ennemi, c'est nous."

La branche qui se développe a-t'elle peur de s'éloigner de ses racines ?

Tout comme la révolution ne sera jamais mise en "programme", l'évolution d'une pensée ne sera jamais rédigée en "appels", "manifestes" ou autres déclarations qui fleurissent un peu partout, poursuivant le rêve éveillé de théoriciens "éclairés".

L'idée de notre monde est ( a été ?) belle dans [a cause de] sa simplicité et son accessibilité. Revenons-y comme la descente de sève à l'hiver, qui retourne vers ses racines, pour pouvoir, le printemps revenu, repartir vers le haut dans une explosion de croissance.

Telle est la loi naturelle.

Didier56