Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
La Libre Belgique, 21 mai 2007
De 30 kg en moyenne par an par habitant, en 1919, la consommation de viande, en Belgique, est passée à 100 kg aujourd’hui. Aliment de luxe, hier, la viande s’invite presque quotidiennement au repas de la plupart des Belges qui en consomment plus de 270 g par jour, en moyenne. Pourtant, d’après les recommandations en matière de santé, une consommation journalière de 75 à 100 g suffit amplement à couvrir les besoins en protéines animales.
Et si l’on sait que consommer trop de viande (aliment riche en acides gras saturés et en cholestérol) peut avoir des effets néfastes sur la santé, peut-être ne souligne-t-on pas assez les impacts négatifs d’une production intensive sur l’environnement. C’est précisément ce qu’a tenu à faire l’Observatoire de la consommation durable, partenariat entre le Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs (Crioc) et Bruxelles-Environnement.
En quoi donc une consommation et, en amont, une production excessives, résultant de l’industrialisation et de méthodes intensives, peuvent-elles avoir des répercussions environnementales ?
Il s’agit de distinguer les impacts indirects des impacts directement liés à la production des aliments et des fournitures pour le secteur de l’élevage.
Visant à favoriser une croissance rapide, l’utilisation massive d’aliments enrichis à base de maïs et de soja, caractérise l’élevage industriel. A ce jour, la production de ces aliments occupe plus des trois quarts (78 pc) des terres agricoles mondiales. Et ce, dans le Sud, au détriment des forêts, qui sont mises à nu par abattage ou à feu, générant ainsi des quantités considérables de CO2. « Comme les cultures fixent moins de CO2 que les forêts, il s’en suit une perte de capacité à capturer le CO2, souligne à ce propos l’Observatoire de la consommation durable, précisant que ces larges déforestations aggravent l’érosion des sols et la désertification. »
Bovins, producteurs de gaz
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le secteur de l’élevage émet ainsi des gaz à effet de serre qui, mesurés en équivalents CO2, s’avèrent plus élevés que ceux produits par les transports, d’après un rapport de la FAO paru en 2006, qui le tient également pour l’un des principaux responsables de la dégradation des terres et des eaux.
En ce qui concerne les impacts directs sur l’environnement, ils sont essentiellement dus aux déjections animales, qu’il s’agisse de fumier ou de lisier, ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre. Ceux-ci sont produits soit par les consommations énergétiques (éclairage, chauffage...) des installations, soit par les animaux eux-mêmes qui, lors de la digestion, produisent du méthane, un gaz à effet de serre 23 fois plus élevé que le CO2 !
Quant au fumier et au lisier, ils libèrent de l’hémioxyde d’azote, un gaz qui aurait un impact sur le climat 296 fois supérieur au CO2. Les bovins et, dans une moindre mesure, les porcs belges, se révèlent donc de fameux producteurs de gaz à effet de serre.
L’excédent de déjections animales est, lui aussi, caractéristique de l’agriculture intensive. « Ces déjections sont des engrais naturels riches en azote et en phosphore, souligne encore l’Observatoire. "Epandues sur les terres en excès, elles contribuent à l’eutrophisation et l’acidification des eaux, de l’air et du sol et provoquent ainsi de graves perturbations de la faune et de la flore. »
A cela s’ajoutent les impacts indirects liés à la production et au transport d’aliments pour animaux, mais aussi d’animaux vivants et de produits de viande ; ou encore l’impact des engrais et pesticides. Ainsi, au niveau mondial, on estime que la production de viande représente 9 pc du total des émissions de CO2 et 18 pc des gaz à effet de serre mesurés en équivalents CO2.