L’entreprise, c’est la vie. Sacrées espèceset menteurs menacés
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Périphéries : "Du kaki dans les yeux, des emmerdes plein la tête. Depuis des semaines, à Bogny-sur-Meuse, dans une cuvette au fin fond des Ardennes, une centaine d’ouvriers, parfois en tenue de camouflage, traquent leur dignité, leur honneur ou leur fierté, chapardés par un patron-braconnier. Le trou tombe en ruines ou - ça va plus vite - part en fumée. La mécanique du piège s’avère grossière : en promettant la main sur le cœur de les soigner, le viandard arrache les bêtes exténuées à la barre du tribunal de commerce ; il les dépèce (vente des stocks, des bâtiments, des terrains et des rebuts, transformation des machines en ferraille) et, avec la plus-value réalisée, se paie grassement, s’achète un meilleur couteau et repart fureter dans les sous-bois des vallées ardennaises. Des fois, pour le féliciter de son courage, de son zèle ou de son dévouement, les autorités locales le couvrent de cadeaux ; à force, il se constitue un modèle réduit d’empire. Le rapace règne, il est le roi du boulon, dans la bourgade même où, au milieu du XIXe siècle, la production industrielle de boulons a été inventée. C’est qui, le patron ?
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