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L’élevage génère 9% du CO2 (déforestation pour l’extension des pâturages et des terres arables pour la culture fourragère, carburant, chauffage des bâtiments d’élevage...), 37% du méthane (fermentation entérique ie digestion des ruminants et fermentation des déjections animales) et 65% de l’oxyde d’azote (épandage d’engrais azotés).
L’émission d’une tonne de méthane a un effet équivalent à 25 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) à 100 ans et un effet équivalent à 49 tonnes de CO2 à l’horizon 2050[2]. Une tonne d’oxyde d’azote a un effet équivalent à 275 tonnes de CO2 à 20 ans et à 296 tonnes à 100 ans[3].
De nouveaux calculs effectués en 2009 par deux experts des questions environnementales auprès de la Banque mondiale démontreraient que la FAO aurait sous-estimé la responsabilité de l’élevage qui représenterait en réalité 51% des émissions mondiales de GES[4]. Des éléments complémentaires ont été intégrés à cette étude, dont l’impact de la pisciculture.
L’élevage extensif et le soja exporté comme aliment du bétail sont la première cause de la déforestation selon Alain Karsenty, économiste au Centre de coopération internationale pour le développement et expert auprès de la Banque mondiale[5]. Après une enquête de 3 ans publiée en juin 2009, Greenpeace affirme que l’élevage bovin est responsable à 80% de la destruction de la forêt amazonienne[6].
Avec une superficie de six millions de kilomètres carrés, la forêt amazonienne est la plus grande zone de forêt primaire tropicale de la planète. Durant les quarante dernières années, 800 000 km2 de forêt amazonienne ont été détruits. Actuellement, ce chiffre est de 14 000 km2 par an et s’accélère à cause de l’augmentation de la production de viande qui oblige à gagner du terrain sur la forêt pour faire plus d’élevage.
L’UE, dont la superficie des forêts augmente, est le 4e importateur de bovins derrière les USA, la Russie, et le Japon. En outre, 80% des importations de bovins de l’UE viennent d’Amérique du Sud. La France est le premier consommateur européen de viande bovine[7]. Ainsi la consommation de viande en Europe et en France est une cause de la déforestation en Amérique du Sud.
Cette déforestation, en pleine accélération, cause 20% des émissions mondiales de GES[8] (combustion massive de matière organique), perturbe le cycle de l’eau (la végétation et l’humus stockent et diffusent l’humidité) et réduit la biodiversité par la destruction de l’habitat de millions d’espèces végétales et animales. En outre, le compactage des sols, piétinés par le bétail, empêche les infiltrations d’eau et provoque des ruissellements qui érodent les sols et privent d’eau les derniers végétaux, rendant les terres inutilisables.
La production mondiale de viande a quintuplé entre 1950 et 2000. La production mondiale de l’aquaculture a quant à elle connu une croissance fulgurante : alors qu’elle fournissait moins de 1 million de tonnes en 1950, la production animale de l’aquaculture atteint 51 millions de tonnes (sans compter la très importante production chinoise) en 2006[9].
La production mondiale de viande qui était de 229 millions de tonne en 2001 pourrait doubler à 465 millions de tonnes en 2050 et la production de lait passer de 580 millions de tonnes à 1043 millions de tonnes sur la même période[10]. Les émissions de GES devraient s’accroître proportionnellement si ces projections se réalisent.
Avec une augmentation de 40% de la population d’ici à 2050, Il faudrait que globalement la consommation de viande, qui est de 100 g par jour et par personne en moyenne, diminue à 90 g pour que les GES issus de l’élevage se stabilisent aux niveaux actuels[11]. Dans les pays développés, la consommation est supérieure à 200 g par jour et dans les pays en développement elle est de 47 g[12], avec de fortes disparités régionales. Cette stabilisation des GES implique un coup de frein à l’augmentation de la consommation dans les pays émergents et une réduction substantielle dans les pays développés. Les aides à l’élevage[13] n’encouragent certainement pas la réduction de la production.
En octobre 2009, l’ancien vice-président de la banque mondiale, Lord Stern, auteur du rapport Stern sur l’économie du changement climatique publié en octobre 2006, déclarait au Times que « La viande crée beaucoup de GES. Le régime végétarien est meilleur [pour la planète][14] ». Le président du GIEC, Rajendra Pachauri, recommandait déjà en 2007 de réduire sa consommation de viande pour faire diminuer les émissions de GES[15]. Manger plus de végétaux et moins de viande est aussi un des conseils délivrés par La Commission Européenne pour lutter contre le réchauffement climatique[16]. Le rapport de Foodwatch[17] propose une illustration de l’effet sur le climat de 3 types de régimes alimentaires. Une alimentation sans produits animaux émet de 7 à 15 fois moins de GES qu’une alimentation qui contient de la viande et des produits laitiers.