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Lu sur Marseille Solidaire :
"Anarchiste", "rebelle", Espagnol qui "parle à peine le français", "communiste" : c’est ainsi que les autorités françaises ont qualifié Picasso dans les années 30 et 40, a révélé une exposition d’archives de la police nationale.
Le musée de la Préfecture de police, au coeur de Paris, expose une collection de documents inédits qui démontrent les difficultés que les étrangers, surveillés par les autorités, rencontraient en France au début du XXe siècle.
Ces archives, volées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été saisies par les troupes soviétiques en Allemagne pour être finalement restituées à la France en 2001.
"Il a fallu trois ans pour faire l’inventaire de 140 caisses de documents", a expliqué Claude Charlot, directeur des archives.
Une lettre retient tout particulièrement l’attention des visiteurs. "Monsieur le garde des Sceaux, j’ai l’honneur de solliciter ma naturalisation et m’engage à payer les droits du sceau à cette fin", indique-t-elle. Datée du 3 avril 1930, elle porte l’inimitable signature de Picasso.
Selon les responsables de l’exposition, même la famille du peintre ignorait qu’il avait demandé la nationalité française.
A cette époque, le dictateur Francisco Franco au pouvoir en Espagne était l’allié d’Hitler et l’Espagnol Picasso était citoyen d’une puissance ennemie de la France.
Depuis son arrivée en France en 1901, l’artiste était surveillé par la police. "Arrivé à Paris le 5 mai dernier, il demeure depuis cette date chez son compatriote, l’anarchiste surveillé Manach Pierre qui habite dans ses meubles 130ter, boulevard de Clichy", note ainsi un rapport de police daté du 18 juin 1901.
"Il parle si mal le français qu’on le comprend à peine", souligne un autre rapport.
En 1940, Picasso a de nouveau demandé la nationalité française. Riche et célèbre, il avait alors de nombreux amis. Le commissaire du quartier de la Madeleine avait donné un avis favorable expliquant que le peintre était bien intégré et qu’il avait payé en 1939 quelque 700.000 francs d’impôts, une somme impressionnante à l’époque.
Mais les services du renseignement ont de nouveau refusé sous prétexte que le peintre avait non seulement "conservé ses idées extrémistes" mais qu’il était même devenu "communiste".
Picasso a, semble-t-il, considéré cette réponse comme définitive : il n’a jamais plus demandé d’être Français.
par Chormou