L'En Dehors

Il y a peu, comme tous, j'ai appris l'impensable : un attentat à Charlie Hebdo. Au-delà des premiers sentiments ressentis, d'autres sont apparus.

L'injustice en premier, tout un chacun peut se rassembler pour ces morts, mais pour d'autres l'interdiction des rassemblements, sous couvert de sécurité, devient le mot d'ordre.

Dégout, car ces morts sont le résultat d'une barbarie, pendant que d'autres sont seulement le résultat des circonstances.

Rage, car un flic peut toujours tuer en toute impunité, portant ainsi atteinte aux libertés dans l'indifférence générale, car après tout lui il faisait son boulot.

Tout cela me fait craindre pour les quelques libertés qu'ils nous restent. En effet toute la classe politique dénonce une atteinte à la liberté d'expression. Je n'en vois aucun dénoncer une atteinte au droit de manifester quand un manifestant meurt. J'en entends qui applaudisse le sang-froid des policiers, après que ceux-ci aient tué un jeune.

Au final seules certaines morts choquent car elles permettent une « union nationale ».

Pour toutes ces raisons je ne suis pas Charlie, car avant d'être Charlie je suis Rémi, Bilal, Zyed, Bouna, ou un noir américain.

Non à l'intégrisme religieux, non à l'intégrisme républicain.