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Israël-Palestine - Jours de résistance contre le Mur à Ni’ilin
Lu sur A voix autre : "Depuis plus d’un mois et ce, quasiment quotidiennement, le village de Ni’ilin et ses alentours résistent à la construction d’un mur de « sécurité » qui annexerait près de 250 hectares de terres autour du village. Celles-ci seront données à la colonie voisine pour construire une zone industrielle et un cimetière.

Depuis plus d’un mois et ce, quasiment quotidiennement, le village de Ni’ilin [1] et ses alentours résistent à la construction d’un mur de « sécurité » qui annexerait près de 250 hectares de terres autour du village. Celles-ci seront données à la colonie voisine pour construire une zone industrielle et un cimetière.

Depuis le début du soulèvement, des centaines de personnes ont été blessées. La majorité le fut lors des derniers jours.

Le premier juillet, les manifestants du village de Ni’ilin ont réussi à atteindre les bulldozers et d’autres machines utiles à la construction du mur de séparation. Ils ont causé des dommages importants sur celles-ci et ce, en dépit des tirs à balles réelles de l’armée israélienne.

Deux bulldozers, un camion et deux jeeps ont été suffisamment endommagés pour ne plus pouvoir participer à la construction du mur.

L’armée a alors décidé d’infliger une punition collective pour stopper la résistance.

Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet, vers 4 heures du matin, les forces armées israéliennes venues en masses se sont réunies aux entrées du village.

Le Comité Populaire du village à d’abord cru que le siège servait à bloquer l’arrivée des soutiens israéliens et internationnaux. Une majorité de ceux-ci ont finalement pu entrer en passant par les bosquets alentours. Les médias eux sont restés bloqués à l’extérieur.

Pour essayer d’éviter les conflits, la prière de protestation qui devait avoir lieu près des postes de contrôle a finalement été déplacée au centre du village.

La prière terminée, un groupe de jeeps blindées a envahi la rue principale du village. Une tentative de provocation réussie de la part de l’armée israélienne.

Enervés par le siège et l’invasion qui venait d’avoir lieu, un millier de villageois accompagnés par une poignée d’Israéliens et d’internationaux qui avaient réussi à passer le blocus ont occupé la rue pour résister à l’armée.

Manifestation du vendredi

Des barricades ont été dressées et des salves de pierres sont tombées sur les jeeps. Deux d’entre elles ont eu le pare-brise cassé. Même le bulldozer blindé qui avait été envoyé pour défoncer les barricades a finalement dû se retirer.

Barricade

Les émeutes qui ont suivi l’invasion ont ainsi continué jusqu’à la tombée de la nuit, au moment ou l’armée s’est repliée à l’entrée du village.

Le jour suivant fut semblable au précédent mais la répression militaire fut plus importante et l’intrusion dans le village et son occupation furent cette fois réussies. Dans un communiqué radio, l’armée a dénoncé les dommages commis sur ces véhicules et l’emploi par les résistants de cocktails molotovs.

A la tombée de la nuit, l’armée s’est retirée à l’entrée du village pour continuer de tenir son siège.

Le dimanche 6 juillet, dès 5 heures du matin, un couvre-feu complet a été imposé à tout le village.

Couvre-feu dimanche 6 juilelt

De petits groupes de villageois, accompagnés par des Israéliens, ont toutefois tenté de sortir en rue pour briser ce couvre-feu, mais la répression a été très sévère, et ceux-ci furent à chaque fois rapidement dispersés.

Lundi 7 juillet, le couvre-feu s’est poursuivi avec toujours autant de brutalité. Par deux fois, les Palestiniens des villages environnant, accompagnés d’israéliens et d’internationaux, ont tenté de briser le siège pour faire parvenir un minimum d’aide alimentaire. Les deux tentatives échouèrent. L’armée israélienne utilisant des balles en caoutchouc et des gaz lacrimogènes.

Lors de la tentative du matin à l’entrée sud du village, deux Palestiniens et un international ont été blessés.

Lors de la tentative du soir, 200 personnes se sont présentées à l’entrée nord. L’idée était d’obliger les militaires israéliens à abandonner le centre du village pour maintenir leur siège. De ce fait, les villageois ont pu sortir de chez eux et ainsi briser le couvre-feu.

Fin du couvre-feu

Trois personnes ont été blessées en essayant d’entrer dans le village. L’une d’elles a reçu une balle en acier recouverte de caoutchouc en plein front. Dans le village, une dizaine de personnes ont aussi été blessées et l’une d’elle a dû subir une intervention chirurgicale à la suite d’une blessure à balles réelles à l’estomac.

Vers 22h, l’armée est sortie du village, renonçant ainsi au couvre-feu.

Des membres du comité populaire du village ont été appelés à la barrière à l’entrée du village où le commandant de l’armée de l’Administration civile de Cisjordanie, le général de brigade Yoav Mordekhay, a exigé que les tentatives visant à perturber la construction du mur cessent en échange de quoi, l’armée abandonnerait le couvre-feu et le siège.

Malgré la menace de punition collective les villageois se sont engagés à continuer de résister au vol de leurs terres.

Bien qu’aucun accord n’ait été trouvé, le siège a finalement été levé aux alentours de minuit.

Les manifestations dans le village devaient reprendre, mercredi 9 juillet, date du quatrième anniversaire de la condamnation par la Cour internationale de justice du mur de séparation et de l’obligation de son démantèlement.

Source : traduction libre des dernières nouvelles parues sur le site des anarchistes contre le mur http://www.awalls.org/

Complément d’information : http://www.ism-suisse.org/news/









Notes

[1] Ni’lin est un village agricole de 4500 habitants à l’ouest du district de Ramallah. Le tracé du mur confisquera 6000 dunums de terre au village, ce qui représente 75% du reste de la terre de Ni’lin.

Ni’lin a perdu la majorité de ses 58.000 dunums originels au cours des 56 dernières années. Une partie du village s’étendait sur ce qui est maintenant devenu territoire israélien.

- En 1948, quand l’Etat d’Israël a été formé, 42.000 dunums ont été confisqués.
- Trois ans après, Israël a saisi encore 2400 dunums afin d’étendre la Ligne Verte en Cisjordanie.
- Trois colonies (Ha-Shmanim, Matityahu, et Modi’in Ilit) établies entre 1979 et 1990 ont entouré Ni’lin, et ont volé 2000 dunums de plus. Les colonies ont pris beaucoup plus de dunums aux villages palestiniens voisins de Deir Qaddis et d’Al Midya.

Lorsque Israël aura construit le mur, il ne restera au village de Ni’lin que 6000 dunums, éliminant toute l’économie agricole du village

Source : http://www.bilin-village.org.

Ecrit par libertad, à 23:11 dans la rubrique "International".



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