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Ce 18 janvier le Medef se réunissait au Zénith, à Paris, pour « marquer le départ d’une nouvelle étape dans la conquête de libertés accrues en faveur des entreprises et de l’emploi ». Cette réunion de l’organisation politique de ceux qui prospèrent grâce au travail et à l’inventivité de tous, est une provocation. Le Medef et la CFDT président l’Unédic et, sous couvert de déficit du régime, précarisent les droits et les temps de vie des allocataires, potentiels et réels.
Du Pare (Plan d’Aide au Retour à l’Emploi) à la destruction des annexes 8 et 10 de l’Unédic, « à l’évidence la bonne méthode, c’est celle de la Refondation Sociale. » (E-A Sellières, 09/12/04). Mise en place de concert avec le gouvernement, cette « refondation » sociale veut éradiquer la notion même de droits collectifs.
Elle s’expérimente en grandeur réelle, d’abord et avant tout, sur les chômeurs, les travailleurs précaires et tous les salariés à l’emploi discontinu. Elle montre sa volonté de gouverner la société en partant de l’entreprise, structure supposée centrale. Elle affiche la détermination patronale à gérer la vie des individus selon la logique du profit.
Refusons d’être les variables d’ajustement de « réformes » élaborées par des « partenaires sociaux » qui ne représentent en rien ceux, chômeurs, salariés, précaires, dont ils décident le sort.
Tous recalculés : Medef et Unedic nous doivent des jours indemnisés
Ne les laissons pas dicter les emplois du temps !
Nos actions ne connaîtront pas de pause.
Ce que nous défendons nous le défendons pour tous.
Pour écouter uniquement ’radiocom c’est vous’(questions/réponses avec Jérôme, Jean-Francis de la CIP-IDF, et Nadia d’AC !) à partir de 8h45, cliquer ici !
Pour écouter l’intervention d’Alain Rey (vers 8h57), cliquer ici !
Retranscription de l’intervention d’Alain rey :
Stéphane Paoli :
Alain Rey, j’avais pas envie de conclure sans tout de même vous redonner quand même la parole ; il se trouve que sans que nous nous soyons concertés, le mot que vous aviez choisi ce matin pour finir c’était "perturbation" ; ô combien !
Alain Rey :
Oui ça me paraissait s’imposer parce que non seulement les situations sociales sont perturbantes et perturbées, mais que le mot "perturbation", qui vient de "turbare" (en latin "troubler"), concerne aussi les psychologies ; et il est certain qu’il y a une certaine façon de traiter les gens, ou de les non traiter plus exactement, qui conduit à des perturbations aussi bien psychologiques qui se traduisent par des comportements d’affrontement, et les comportements d’affrontement sont nécessaires si on veut faire avancer les choses ; parce que sinon on est justement dans le comportement qui est ridiculement considéré comme prise d’otages, alors que très souvent, la prise d’otages se fait dans le sens opposé ; c’est-à-dire qu’on est pris en otages quand on n’a pas d’argent, on est pris en otages quand on est mal traité, et non pas quand on décide de faire grève même si c’est un peu perturbant, en effet, et ennuyeux pour les utilisateurs et les usagers, qui ne sont pas des gens neutres et qui, eux aussi, ont leurs propres problèmes.
Donc, de toute façon, perturbation de la société c’est peut-être inévitable, mais on est vite conduits à réfléchir sur la nécessité de rétablir non pas l’ordre, parce que c’est le pire, mais un certain calme, à la fois psychologique et moral ; et je faisais remarquer que, par un hasard bizarre aujourd’hui, "perturbation", qui est un mot qui a été imposé comme mot courant (avant il était très savant et très rare) par la météo ; eh bien, nous en avons l’exemple, "Vent et pluie sur Télumée Miracle" * c’était un très beau roman de Scharz-Bart sur une jeune femme antillaise ; je crois qu’en ce moment, nous sommes tous, les français et les européens, et d’autres pays encore pires, pris par ce genre de perturbations générales. Voilà.
* Petite erreur d’Alain Rey puisque le véritable titre du livre de Schwarz-Bart est " Pluie et vent sur Télumée Miracle" (Paris : Seuil, 1979).
( Site de France Inter cliquer ici )