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INjustice argentine
Le document "L'injustice en Argentine", accompagné de 497 signatures d'organisations de défense desdroits humains, sociales, académiques et professionnelles argentines et de plusieurs pays du monde, a été remis au ministre de l'Intérieur argentin.


Il est dénoncé dans ce document l'agissements des juges qui "exagèrent des accusations pénales dans l'unique objectif d'empêcher l'élargissement des personnes arrêtées dans le cadre de manifestations publiques de protestation sociale", qui "persécutent en ordonnant des enquêtes de services de renseignements contre des mouvements sociaux" et est exigé la libération immédiate de tous les détenu(e)s . Parmi les signatures internationales, on trouve des organisations de défense de droits humains comme Justicia Global du Brésil; l'Association des Avocats de Défense des Droits de l'Homme de Colombie, l' ADEVI de Pérou et des personnalités comme les méxicaines Marie Claire Acosta Urquidi (membre du Conseil de Direction du CEJIL et Ana Esther Ceceña, ex secrétaire des Droits Humains de l'Ambassade méxicaine, les académiques étasuniens Michael Hart et James Petras, la journaliste espagnole Maruja Torres et l'economiste francais Pierre Salama, parmi la cinquantaine de signatures étrangères.

En plus de représentants des organisations qui composent Alerte Argentine, furent présents lors de la remise du document le doyen de la Faculté des Sciences Sociales, Federico Schuster et un représentant du collectif italien Basta Ya! Des copies des lettres des prisonnières de Caleta Olivia, en grève de la faim pour dénoncer les catastrophiques conditions de détention auxquelles elles sont soumises depuis leur arrestation le 6 septembre dernier.

Ceci est le texte du document et la liste des adhésions :

L' INJUSTICE EN ARGENTNE

Les signatures ci-dessous, dénoncons la situation d'insécurité et l'absence de défense juridique qui se vit en Argentine, à partir des faits publics et évidents qui visent à mutiler le plein exercice de la démocratie : en ce moment il y a plus de 40 femmes et hommes prisonnier(e)s pour avoir défendu leurs droits.

Il a été franchi un seuil à partir duquel les autorités se moquent des garanties juridiques et ignorent des droits constitutionnels, pour discipliner et menacer de prison une société qui continue à être immergée dans sa plus profonde crise historique.

Cette justice n'a pas de bandeaux sur les yeux, ni de balances.

C'est un instrument efficace et cohérent, qui :

* Emprisonne ceux qui se servent de leurs droits à manifester librement, en utilisant une police de civil ou des provocateurs appartenant aux services d'Etat de renseignements ;
* Accuse les manifestants sans plus de preuves que le témoignage des propres agents policiers chargés de leur arrestation ;
* Exagère des figures pénales pour adjuger aux détenu(e)s des délits qui permettent pas de liberté provisoire ;
* Oblige les personnes ainsi condamnées à souffrir une autre peine quotidienne, celle d'être emprisonné dans des conditions déplorables ;
* Utilise le pouvoir d'Etat pour persécuter des référents des organisations qui revendiquent, avec l'évidente posture de décapiter ces conflits et de ne pas les résoudre ;
* Cherche à rendre difficile le travail des avocats, en les trompant et en éludant pour générer des situations qui rendent difficiles de fait tout exercice de la défense ;
* Menace d'expulser des travailleurs qui ont récupéré les fabriques qui furent vidées par des entrepreneurs frauduleux, qui quasiment toujours ne sont pas condamnés par la justice ;
* Dans le même temps et avec la même logique, les mêmes juges qui emprisonnent ceux qui revendiquent leurs droits laissent impunis les plus horribles crimes commis dans la récente période démocratique, comme c'est le cas du juge Galeano qui a dirigé l'enquête sur l'attentat de la AMIA (institution juive, dizaine de morts) et qui est aujourd'hui accusé d'avoir détruit des preuves, d'avoir acheter des témoins et d'être le responsable de l'impunité dans cette affaire.

La Justice a couvert les crimes de la dictature des années 70, la construction de l'impunité des années 80 et le crime économique des années 90. Maintenant, elle tente à travers des différents jugements de limiter les garantes citoyennes protégées par la Constitution Nationale et les traités internationaux.

Nous considérons que la responsabilité n'est pas seulement du ressort des ces fonctionnaires judiciaires qui déshonorent leurs charges mais également celle du gouvernement de Néstor Kirchner, qui fomente cette fausse "légalité" pour couvrir une politique de répression judiciaire face au croissant mécontentement social et aux manifestations pour l'effectivité des droits sociaux.

Nous dénoncons publiquement ces juges et ces fonctionnaires politiques.

Et leur exigeons :

1. Qu'ils reconnaissent le statut de prisonnier(e)s politiques à tous ceux qui ont été privé(e)s de leur liberté lors de manifestations publiques à but de revendication sociale
2. Que cessent les interprétations exagérées effectuées dans les jugements pour les encadrer dans des conduites ou des causes pénales inexistentes au vue des faits réels et qui constituent des précédents juridiques inacceptables, ce, dans le but d'inculper et d'emprisonner ceux qui participent à des manifestations.
3. Que cesse la persécution des organisations sociales et de leurs référents, ordonnée par les Services de Renseignement.
4. Que cesse la participation de personnel policier sans uniformes ni identifications lors des manifestations publiques.
5. Que les dénonciations de torture, abus et mauvais traitements infligés par la police aux détenu(e)s soient soumis à enquête.

Liberté à tous les prisonnier(e)s qui le sont pour avoir défendu leurs droits.

ALERTA ARGENTINA

http://www.alerta-salta.org.ar

octubre 2004

Ecrit par libertad, à 23:40 dans la rubrique "International".



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