Incendie dans l'hôtel " Le petit Savoyard " à Drancy, mobilisation pour le relogement des familles
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Hacktivist news service : "Dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 septembre, un incendie s'est déclaré à partir d'une chambre, inoccupée depuis 5 mois, de l'hôtel " Le petit savoyard ", jetant à la rue 6 familles et ménages habitant encore dans l'hôtel. C'est seulement grâce à la rapidité de réaction des familles qu'aucun blessé n'est à déplorer.
Selon les premières constatations que nous avons pu entendre sur place de la part des sapeurs-pompiers, l'incendie ne proviendrait pas d'un court circuit électrique. Vendredi matin, la police scientifique s'est rendue sur les lieux.
Les familles ont passé la moitié de la nuit dehors, les enfants étant encore pieds nus et en sous-vêtements pour avoir évacué en urgence l'hôtel. Ils ont dû attendre jusqu'à plus de deux heures et demi du matin pour rejoindre les chambres d'hôtel que la préfecture avait louées pour elles.
Les familles devant dans un premier temps se débrouiller pour rejoindre en pleine nuit les chambres d'hôtel qui se trouvent à Villepinte et Asnières, le collectif de soutien aux mal-logés de Drancy avait adressé au député-maire de Drancy une demande téléphonique vers 1 heure du matin en vue d'obtenir un transport pour ces personnes.
M. Lagarde a fait transmettre son refus en ces termes : " C'est la préfecture qui s'en occupe !". Il persistait ainsi dans son indifférence face à la situation que vivaient ces familles. Il s'est bien déplacé sur les lieux cette nuit là mais, à aucun moment, il n'est allé rencontrer les habitants du Petit savoyard pour leur apporter des paroles de réconfort, sa solidarité ou des solutions. C'est grâce à notre insistance et à la diligence d'un fonctionnaire de police que des solutions de transport ont pu être dégagées.
Attend-on seulement d'un maire qu'il organise la pose de barrières autour de l'hôtel, sans se préoccuper de l'hébergement et du relogement de familles drancéennes, victimes d'un incendie ? Ou alors M. Lagarde considère-t-il ces familles comme déjà hors de Drancy ?
Si M. Lagarde de Drancy avait relogé ces familles après qu'il avait pris un arrêté de fermeture administrative, ces familles et ces enfants n'auraient pas connu cette situation où leur vie a été en danger.
Et maintenant, puisque ces habitants de l'hôtel ne peuvent plus retourner dans leur chambre, c'est qu'un arrêté de péril a été pris par le Maire : M. Lagarde a donc l'obligation légale de les reloger.
L'hébergement des familles en chambre d'hôtel à Villepinte et Asnières ne dure que jusqu'à lundi 12 septembre. Nous attendons du Maire de Drancy et du Préfet de Seine-Saint-Denis qu'ils relogent tous les habitants du Petit savoyard.
Nous appelons les drancéennes et les drancéens à venir leur apporter leur solidarité Lundi 12 septembre à 18 H 00 devant la Mairie de Drancy.
Rassemblement de Solidarité avec les familles du Petit savoyard
Lundi 12 septembre 2005 à partir de 18H00
Devant la Mairie de Drancy
A Drancy aussi, exigeons un logement décent pour tous les mal-logés !
Depuis 3 ans qu'il existe, le collectif de soutien aux mal-logés de Drancy ne cesse d'alerter sur les situations d'insalubrité, qu'il s'agisse de l'immeuble du 51 rue Castelnau ou de l'hôtel " Le petit Savoyard ", en exigeant du Maire de Drancy le relogement de leurs habitants. Parce que la loi l'y oblige ou parce que sa fonction de maire commande qu'il protège la population de la commune. Le 6ème plan de la République française déclarait :" On tue aussi sûrement avec le logement qu'avec une hache ! ".
L'actualité montre tragiquement que c'est vrai. En quelques jours, les incendies d'immeubles dans les 13ème et 3ème arrondissements de Paris ont tué 17 et 7 personnes, dont une grande majorité d'enfants.
NON aux logements insalubres, NON aux expulsions !
Comme lors de l'incendie de l'Hôtel Paris-Opéra, ces personnes sont mortes parce qu'elles ont été victimes de la discrimination dans la politique du logement, du refus des immigrés, des précaires, des pauvres.
10.000 personnes ont défilé à Paris pour exiger la construction de logements sociaux partout - et d'abord dans les villes qui refusent de construire des HLM comme à Neuilly sur Seine ou au Raincy -, la réquisition avec travaux des logements vacants, la reconstruction d'au moins autant de logements sociaux locatifs lors des démolitions. Pour exprimer aussi leur révolte contre les expulsions de 3 immeubles auxquelles a procédé le sinistre Sarkozy.
A Drancy aussi, si nous ne sommes pas tous vigilants, le même opportunisme peut conduire à l'expulsion des habitants restants de Castelnau ou du Petit Savoyard, qui ont pourtant le droit d'être relogés. Le directeur de cabinet du Maire nous l'a annoncé à plusieurs reprises, déclarant même cyniquement : " l'expérience de Paris-Opéra montre qu'ils seraient mieux dehors que dedans !". Nous avions répondu que les décès de SDF, chaque été, montrent qu'on ne doit pas expulser les gens sans relogement !
A Drancy, cet été, des expulsions ont eu lieu, notamment au petit Jules Auffret. L'une de ces familles est constituée d'une femme seule, qui a retravaillé après une longue maladie, et de son enfant. L'OPHLM de Drancy n'a même pas daigné lui proposer préalablement la signature d'un protocole dit " Borloo ". La loi Borloo prévoit pourtant qu'avant d'expulser une famille pour dettes de loyer, l'Office d'Hlm doit lui proposer de signer un tel accord avec un échéancier de paiement pour diminuer la dette. Au moins, il était possible d'attendre le mois de septembre, le temps que la commission de surendettement saisie par cette locataire trouve une solution. Que signifie ce refus d'appliquer ce que prescrit la loi Borloo ? Ces locataires expulsés, est-ce autant de locataires en moins à reloger dans l'opération de démolition ?
A Drancy, il faut exiger du Maire une autre politique du logement !
A Drancy, il y a toujours de la place pour construire des immeubles haut de gamme. Pour les logements HLM, la municipalité et l'OPHLM de Drancy démoliront les cités Pierre Sémard et le petit Jules Auffret mais ils reconstruiront 221 logements locatifs de moins qu'il n'en sera démoli !
A Drancy, la municipalité a acheté des dizaines de logements, dont pour certains les commentaires techniques mentionnent le " bon état ", et elle les laisse quand même vacants depuis des années !
A Drancy, le Maire a récupéré le contingent préfectoral (droit de proposer aux bailleurs des candidats sur des logements qui se libèrent) mais il continue de s'adresser à la préfecture même pour les habitants de logements insalubres qu'il doit pourtant légalement reloger. Et puisque la préfecture n'a plus de contingent sur Drancy, elle ne peut dans le meilleur des cas que leur proposer un logement dans d'autres communes !
On refuse ainsi à des drancéens de longue date, qui ont fait des demandes de logement et peuvent payer leur loyer, dont les enfants sont scolarisés à Drancy, de pouvoir rester sur la Ville.
Un tel cynisme suffit ! Halte aux discriminations dans le logement ! Il est temps de rétablir des valeurs morales dans la gestion de cette ville et d'imposer une autre politique du logement, sociale et solidaire.
Le collectif se réunit le 1 er et 3 eme lundi du mois à partir de 18H30, à la Bourse du travail de Drancy.
mal-loge.drancy@laposte.net
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Source/auteur : http://www.drancy.bzh.bz/