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M. El Ouertani fait partie de ces centaines de milliers d’hommes et de femmes qui un jour doivent ou choisissent de quitter leur pays.
Lui avait quitté la Tunisie et rejoint la France pour gagner suffisamment d’argent afin d’aider ses parents. D’ailleurs, comme il le disait en octobre en réponse à un courrier qui lui avait été envoyé : « L’argent que vous pensiez m’envoyer (en prison), c’est mieux que vous l’envoyiez à mes parents... ils ont besoin de moi, ça fait 4 mois que je n’ai pas envoyé d’argent... »
Comme des milliers d’autres personnes dites « sans-papiers », M. El Ouertani s’est retrouvé arrêté puis envoyé à Vincennes, dans une de ces prisons pour étrangers qu’on appelle centre de rétention administrative.
Le 21 juin, M. Salem Souli, un retenu tunisien qui était malade dès son arrivée, décède dans sa chambre. Il est découvert par ses co-retenus qui ne recevront que gaz lacrymogènes et coups de matraque en réponse à leur détresse et demande d’explications.
Le lendemain M. El Ouertani participe à la prière et à la marche silencieuse organisées en mémoire du mort. Ces deux manifestations pacifiques sont réprimées et les retenus se révoltent. Le centre de rétention de Vincennes disparaît pour quelques mois.
Comme tous les autres retenus, M. El Ouertani sera ensuite transféré vers un autre centre de rétention. Pour lui ce sera Oissel, près de Rouen. Le 5 juillet, avec un autre retenu, il est extrait de ce centre et emmené à Paris pour être mis en examen dans le cadre de l’enquête concernant l’incendie.
Il est alors écroué à la prison de Fresnes. Le 4 novembre il est grièvement blessé dans sa cellule. Comme M. Souli, il était pourtant sous la responsabilité de l’État français pendant sa privation de liberté, État français dont on constate la même omerta, le même silence assourdissant autour de ces « affaires ».
M. El Ouertani semble être caché par l’administration pénitentiaire et l’Assistance publique des hôpitaux de Paris. Il serait à la Pitié-Salpêtrière, mais nous ne savons rien sur son état de santé et ses éventuelles chances d’amélioration. Aucune visite n’est possible alors que les bénéfices neurologiques qu’elles pourraient procurer sont importants.
Nous ne savons rien non plus quant à l’origine des faits de violence qui ont conduit à son coma, mais la violence est le quotidien du système carcéral. M. El Ouertani s’est retrouvé dans cette spirale infernale pour n’avoir simplement pas eu les bons papiers administratifs. Il est aujourd’hui entre la vie et la mort.
Libération immédiate et arrêt des poursuites pour tous les inculpés de la révolte de Vincennes !
Liens vers des articles de presse à propos de l’affaire :