Depuis le 4 janvier, quatre hommes sont en grève de la faim. Quatre hommes qui vivent en France et qui, malgré leur situation administrative de « sans-papiers », y travaillent depuis de nombreuses années. Ils y ont rencontré les mêmes difficultés de vie et de logement que de nombreux autres habitants et c’est ce qui les a amené à rejoindre, il y a quelques semaines, les « sans domicile » qui campent à Paris sous des tentes, le long du quai de Jemmapes. Leur décision de ne plus se nourrir traduit un désespoir qui ne tient pas à la précarité de leurs conditions de vie, mais à des lois d’accueil et de séjour restrictives qui n’ont pas permis à leurs demandes successives de régularisation d’aboutir. C’est donc littéralement en désespoir de cause qu’ils se sont résolus à cette extrémité, estimant n’avoir plus rien à perdre, si ce n’est leur vie.
Nous avons décidé de relayer l’effort des associations qui les soutiennent dans leurs demandes. Il nous est impossible de rester muets et d’avaliser le silence qui semble s’installer face à cette situation de détresse. Ces quatre hommes ont choisi notre pays pour y vivre, y travailler et contribuer à son développement. Il ne s’agit pas d’élever une énième protestation devant les actions répressives de plus en plus ciblées et collectives à l’égard des « sans-papiers ». Ce qui réunit les signataires de cet appel adressé aux responsables politiques, c’est le sentiment d’une obligation que notre Etat se doit d’honorer en accédant à cette demande de régularisation. Une telle décision nous apparaît comme la seule manière de répondre, ici et maintenant, à une situation d’extrême désespoir. Nous avons la conviction que c’est aussi par de tels gestes que l’Etat s’institue en tant que tel, et que la vie peut reprendre ses droits.
Exténués, nos amis ont cessé leur grève de la faim. Leur demande de régularisation n’a toujours pas aboutie. Dans ces conditions, l’appel reste ouvert à la signature (le 12 février 2007).
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